remarques stylistiques sur les lettres de jeanne d`arc
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remarques stylistiques sur les lettres de jeanne d`arc
1 REMARQUES STYLISTIQUES SUR LES LETTRES DE JEANNE D'ARC* FUKUMOTO, Naoyuki Il ne reste plus rien a ajouter au role qui a ete effectue dans l'histoire de la France d'au debut du 15` siecle par une jeune fille que nous appelons Jeanne d'Arc.(') Jusqu'a nos jours on a tant travaille a eclaircir non seulement son personnage et les evenements mais aussi tous les themes concernant l'epoque ou elle a vecu. On a fait couler beaucoup d'encre pour cela, nous avons déjà une abondance de livres comme resulat d'etudes. Et cette sorte d'efforts se continuent laborieusement meme aujourd'hui. Quelle savoir, son interessants ne manque langue parlait Jeanne d'Arc? Comment prononcait-elle, qu' est-ce qu'elle racontait? A idiolecte et le contenu de son langage, ne sont-ils pas des problemes elementaires et bien fondes a susciter l'interet des chercheurs? En plus, pour 1'etude de ce domaine, it pas de documents; car nous possedons suffisamment de materiaux tels que les lettres avec sa signature, les proces-verbaux du proces de condamnation et aussi du proces de rehabilitation, des chroniques et des memoires d' apres ses contemporains etc.... Mais it se trouve tres peu d'etudes approfondies jusqu'ici; en realite le sujet de la langue de Jeanne n'est traite que comme un episode de l'histoire de la langue au 15e siecle.(2) Afin de saisir l' ensemble de son idiolecte et de son langage et de lui donner la place exacte dans l'histoire de la langue de l' epoque ou elle a vecu, it est souhaitable d'essayer une observation synthetique qui s'etend a divers domaines; en particulier it est indispensable de mettre au fond de la recherche le dialecte lorrain qui se situe comme substratum de son idiolecte, avant tout le patois haut-meusien qui offre des particularites d'une region tres determinee. Dans cet article, nous essayons d'apporter quelques remarques du point de vue stylistique sur les lettres de Jeanne d'Arc, pour marquer notre premier pas a l'etude globale dans l'avenir, qui aura pour objet le total de la langue de Jeanne. Voici une liste de toutes les lettres de Jeanne reconnues jusqu'a maintenant;(3) it faut preciser qu'elles ne sont pas de la main de Jeanne, mais elles sont toutes des lettres dictees, soit originales soit transcriptions. Ces dix lettres de Jeanne peuvent etre divisees contenu; d'un cote it y a un genre ou elle recommande exemple, grosso modo en deux genres d'apres leur le retrait ou la reddition aux ennemis, par les 1 et 2; d'un autre cote les 6, 9, 10 dans lesquelles elle s'efforce de reconforter et remonter le moral de ses soldats. On dirait que les lettres 3, 4 se situent au milieu des deux genres. Le contenu de ces lettres se repartit comme suit: (Voir la liste au p. 3) * Version remaniee et augmentee de la communication faite au congres semestriel de la Societe japonaise de stylistique , le 20 novembre 1993a l'Universite Dokkyo (Himeji) et publiee en japonais dans le bulletin de la-dite Societe "Studies in Stylistics", N° 41 (1995.3), pp. 13-26. 2 No date lieu d'expedition adresse source/possession signature 1 circa 1429.3.22 Poitiers les Anglais en siege d'Orleans l' article 22 du libelle du promoteur au proces de condamnation 2 1429.5.5 Orleans id. le temoignage de Pasquerel au proces de rehabilitation 3 1429.6.25 Gien les bourgeois Tournai de les registres de Tournai 4 1429.7.4 St Phal les bourgeois de le Registre Rogier(4' Troyes 5 1429.7.17 Reims Philippe le Bon 6 1429.8.5 Provins les bourgeois Reims de le Musee / Jesus-Maria Jeanne la Pucelle de la ville / de Jean les Archives Lille note / du Nord a de l'Histoire de France's) 7 1429.8.22 Compiegne le conte d' Armagnac 8 1429.11.9 Moulins les bourgeois Riom de les Archives de la commune de Riom Jehanne —CO 9 1430.3.16 Sully s/Loire les bourgeois de les Archives Jehanne —CO —CO 10 l' article 26 du libelle du promoteur au proces de condamnation / de la Reims ville la famille du comte Maleissye-Melun Jehanne Reichsregister Pasquerel 1430.3.28 id. id. 1430.3.23'" id. les hussites Bohemie en papier de Reims(6) (Vienne) latin (avec la traduction allemande) Les chiffres en gothique indiquent les lettres originales. Examinons de pres les caracteristiques stylistiques des exemples principaux: on commence par le N° 1 qui est une lettre adressee aux soldats anglais au siege d'Orleans. Precedee de "Jesus-Maria" cette lettre nous fait sentir meme aujourd'hui la joie de la vocation de la Pucelle et sa conviction de la victoire juste avant la liberation d'Orleans.(8) Le plus d'expression reussit caracteristique absolue a donner Un paragraphe hypothese du style et hautaine, une impression consistant et sa consequence, Voici une analyse de la lettre commune aux gens tres forte au lecteur, d'un appel se repete a ceux reside dans pretendant sa parfaite avoir grace a la structure a qui on a affaire, sept fois en forme de vagues d'une structure; entendu une voix celeste, des phrases phrase et accable la facture bien calculees. imperative, d'une ceux qui la lisent. de la lettre N° 1: Pr paragraphe: A=les destinataires de rapper): "Roy d'Angleterre, et vous, duc de Bedford, qui vous dictes regent le royaume de France; vous, Guillaume de la Poule, conte de Sulford; Jehan, sire de Talebot; et vous, Thomas, sire d'Escales, qui vous dictes lieutenans dudit duc de Bedford" B=le contenu de l'imperatif: "faictes raison au Roy du ciel; rendez a la Pucelle, qui est ci U 3 adresse No genre/contenu •>a allie le conte d'Armagnac 7 reponse vc c'a ennemi le duc de Bourgogne 5 recommandation les bourgeois 6 allies c4 U I) 0 neutres ennemis de Reims id. 9 id. 10 les bourgeois de Tournai 3 les bourgeois de Troyes 4 les bourgeois de Riom 8 les soldats anglais 1 id. sur la legitimite du pape de la paix lettre d'exhortation recommandation demande de l'obeissance de ravitaillement recommandation du retrait et de la reddition 2 envoiee de par Dieu, le Roy du ciel, les clefs de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violees en France." C=la condition, la supposition ou la proposition et la consequence: "Elle est ci venue de par Dieu pour reclamer le sanc royal. Elle est toute preste de faire paix, se vous lui voulez faire raison, par ainsi que France vous mestres jus et paierez ce que vous l'avez tenu." 2e paragraphe: A="Et entre vous, archiers, compaignons de guerre, gentilz et autres qui estes devant la ville d' Orleans," B="alez vous ent en vostre C="et se ainsi ne le faictes, pais, de par Dieu," actendez les nouvelles de la Pucelle qui vous ira voir briefment, a voz bien granz dommaiges." 3e paragraphe: A="Roy d' Angleterre," C="se ainsi ne le faictes, je sui chef de guerre, et en quelque lieu que je actaindray voz gens en France, je les en feray aler, vueillent ou non vueillent et si ne veullent obeir, je les feray tous occire." — Jeanne rappelle , ici, son identite et souligne sa mission succinctement: "je sui ci envoiee de par Dieu, le Roy du ciel, corps pour corps, pour vous bouter hors de toute France." 4e paragraphe: A=(le roi d'Angleterre) B="Et n'aiez point en vostre oppinion, quar vous ne tendrez point le royaume de France Dieu, le Roy du ciel, fils saincte Marie:" C="Et si veullent obeir, je les prandray a mercy." — Jeanne pretend la legitimite du dauphin Charles et insiste que c'est la volonte de Dieu qu'il monte sur le trone, et en méme temps cerne son role a jouer: "ainsi le tendra le roy Charles vray heritier; car Dieu, le Roy du ciel, le veult et lui est revele par la Pucelle; lequel entrera a Paris a bonne compagnie." 4 5e paragraphe: A=(le roi d'Angleterre=les soldats anglais) B="Et croyez fermement que le Roy du ciel envoiera plus de force a la Pucelle que vous ne lui sariez mener de tous assaulx, a elle et a ses bonnes gens d'armes; et aux horions verra on qui ara meilleur droit de Dieu du ciel." C="Se ne voulez croire les nouvelles de par Dieu et la Pucelle, en quelque lieu que vous trouverons, nous ferrons dedens et y ferons ung si grant hahay que encore a il mil ans que en France ne fu si grant, se vous ne faictes raison."" — On trouve ici le mot "hahay", qui aurait ete prononce frequement par les soldats de l'epoque, mais dont l'exemple n'est pas si abondant dans les dictionnaires. La plupart de ceux qui font mention de ce mot tels que Godefroy, T.-L., La Curne de Sainte-Palaye etc. font la citation de cet exemple. On l'explique dans beaucoup de cas par "cri de guerre, d'alarme",(12' mais le contexte exige ici plutot le sens de "assaut violent" . Aussi I'expression: "nous ... y ferons un si grand hahay que encore a it mil ans que, en France, ne fut si grant, ..." nous en fait rappeler d' analogues employees dans un passage bien connu du "Roman de Renart": "Ainz en prandre tele venjance / Que l'en en parlera par France."(") 6e paragraphe: A="Vous, duc de Bedford," B="la Pucelle C="Si vous prie et vous requiert vous lui faictes feront raison, encore que vous ne vous faictes pourrez le plus bel fait que onques mie destruire." venir en sa compaignie, l'ou que les Franchois fu fait pour la chrestiente." 7e paragraphe: A=(le duc de Bedford) B="Et faictes response se vous voulez faire paix en la cite d'Orleans." C="et se ainsi ne le faictes, de vos bien grans dommages vous souviengne briefment." Le style oil est repete appel, imperatif, ans apres Jeanne: Ce nous rappelle celui de Jean Calvin dans "l'Institution essentielle une pucelle d'idees, enumere "les arguments, le paragraphe consistant un autre style militant chretienne". Calvin, il les enregimente de trois elements: qui apparaitra comme cent fondateur et les fait marcher du comme en bataille." 04) qui d'arguments successives hypothese-consequence, style de la discussion une armee sept fois en vagues est commun plausibles aux Jeanne dans une symetrie entre les deux, c'est ignorante deux, le theologien qui ordonne la Pucelle coherente; et Jean en meme erudit qui argumente Calvin, temps, c'est s'il existe chez Calvin le deroulement une difference et dans Jeanne, c'est de par une providence. Passons maintenant a examiner de pres la lettre N° 5: "Avec une audace innocente Jeanne a ecrit au duc de Bourgogne de la part du Dauphin pour l'inviter au sacre. Le duc ne repondit point a son message. Le jour meme du sacre, le 17 juillet, de Reims, Jeanne lui envoie un second message."(15)Jeanne se comporte envers le duc de Bourgogne, parent de la famille royale, d'une 5 maniere tout a fait differente de celle employee mainmise sur le royaume composee de trois paragraphes tour a tour des accents Pour commencer A="Hault La lettre reflete emploie et c'est plutot qu' on trouve et redoubte B="Jehanne seigneur, l'un assertion, aussi la triade; une demande et son sentiment. des tons assez varies; meme de contrainte mais cette fois-ci, d' arbitrage qui veulent Cette faire lettre, on y rencontre imperative. elle commence par faire un entre le roi et le duc qu'une supplique duc de Bourgoingne," vous requiert que le roy de France pardonnez comporte anglais ici: prince, la Pucelle supplication, le roi et les soldats bien sa conscience et d' un post-scriptum de persuasion, Jeanne appel avec reverence, ou une persuasion francais. envers a 1'autre de par le Roy du ciel, mon droicturier et vous, de bon cuer, faciez bonne paix ferme, entierement, ainsi que et souverain qui dure doivent longuement, faire loyaulx christians;" C="et s'il vous plaist a guerroier, si alez sur les Sarazins." Jeanne change de registre dans le deuxieme paragraphe; la persuasion pour exiger 1'evacuation s'exalte et 1'expression devient subjective: "Prince de Bourgoingne , je vous prie, supplie et requiers, tant humblement que requerir vous puis que ne guerroiez plus au saint Royaume de France, et faictez retraire incontinent et briefment vos gens qui sont en aucunes places et forteresses du dit saint Royaume;" Cet appel manque de reverence; le sujet passe a la premiere personne au lieu de la troisieme personne du paragraphe precedent; elle insiste en employant trois verbes. "la France" est accompagnee d'une epithete unilaterale: "saint Royaume de". Elle annonce la possibilite d'une proposition de paix de la part du roi de France, et en meme temps elle ajoute sa conclusion dogmatique sur le caractere de l'armee francaise: "et de la part du gentil Roy de France , it est prest de faire paiz a vous, sauve son honneur, s'il ne tient en vous, et vous faiz a savoir de par le Roy du ciel, mon droicturier et souverain seigneur, pour vostre bien et pour vostre honneur et sur voz vie, que vous n'y gaignerez point bataille a l'encontre des loyaulx Francois, et que tous ceulx qui guerroient ou dit saint Royaume de France, guerroient contre le roy Jhesus, Roy du ciel et de tout le monde, mon droicturier et souverain seigneur." Au troisieme paragraphe Jeanne repete une troisieme fois sa supplication ou s'epanche mieux son cceur dans une expression concise: "Et vous prie et requiers a jointes mains , que ne faictes nulle bataille ne ne guerroiez contre nous, vous, voz gens ou subgiez;" La peroraison "et croiez gaigneront de cette lettre est mise en un imperatif qui deborde de vigueur: seurement que , quelque nombre de gens que vous amenez contre mie, et sera grant pitie de la grant bataille qui y vendront au sacre et du sang qui y sera respendu n'y de ceux contre nous." La teneur du post-scriptum Bourgogne nous, qu'iz de Charles nous legue le sentiment de Jeanne qui regrette VII, et sa personnalite qui s'inquiete l' absence du duc de du sort de son heraut qui ne 6 revient pas:" "Et a trois sepmai nes que je vous avoye escript et envoie bonnes lettres par ung herault, que feussiez au sacre du roy qui, aujourd'hui dimanche XVIIe jour de ce present mois de juillet, ce fait en la cite de Reims: dont je n'ay eu point de response, ne n'ouy oncques puis nouvelles dudit herault." Ce que nous voyons dans cette lettre, ce sont deux aspects d'une meme personne , et on verra cette tendance augmenter de plus en plus chez elle. Il s'agit de la coexistence d'une ideologue et d'une realiste, d'une croyante et d'un soldat, d'une fanatique et d'une fille gentille. Elle se pretend envoyee "de par le Roy du ciel, mon droicturier et souverain seigneur" (3 fois) , afin d'insister sur sa situation et sa mission; elle supplie le duc de Bourgogne "a jointes mains" de ne pas faire la guerre contre elle, et en meme temps elle declare l'invincibilite de l'armee francaise, celle du "roy Jhesus". A la suite de ces deux lettres, l'une, N° 1, pleine de conviction et de vigueur, qui exhorte les ennemis a battre en retraite et a se rendre, et l'autre, N° 5, pleine de fierte et de cceur, dans laquelle Jeanne supplie le cessez-le-feu et la paix entre les deux forces francaises , nous allons voir maintenant les trois lettres destinees aux citoyens de Reims; elles (=N° 6, 9, 10) sont ecrites pour exalter et encourager le moral des bourgeois de cette ville qui restent toujours du cote du roi Charles VII. Charles VII, devenu roi legal apres le sacre de Reims, incline vite a la negociation avec les Bourguignons, conseille par son entourage, et ecarte Jeanne qui lui reclame la marche immediate vers Paris. L'existence de la Pucelle qui desire faire a tout prix la liberation de Paris par force devient de plus en plus ennuyeuse pour le roi et son entourage. Mais, déjà deux semaines apres le sacre, les bourgeois de la vale de Reims restes toujours fideles au roi et de nouveau abandonnes dans le sphere de l'influence bourguignonne, se precipite a adresser au roi une demande de secours , mais le roi ne se pressant pas le faire ils envoient cette fois a Jeanne , furieuse de la trahison des "siens" , des lettres urgentes pour la supplier de les secourir. Les trois lettres que nous voyons ici sont des reponses a eux dans ces circonstances. Tant s'en faut que 1'image de Jeanne que nous y trouvons soit celle d'une envoyee du ciel ou du soldat divin fringant que nous avons vue ci-dessus; loin de la , elle est celle d'une jeune fille impuissante, couverte de blessures, jouee par des intrigues et des politiques , mais qui s'adonne, a la tete des troupes, a encourager le moral des siens. Dans ces lettres, N° 6, 9, 10, on ne trouve plus d' expressions en imperatif employees frequemment dans les precedentes. Ce sont maintenant des expressions du futur qui deviennent nombreuses; et elles sont nuancees d'un parti-pris inchangeable et en meme temps d'une observation optimiste de Jeanne la Pucelle: " ... combien que des treves qui ainsi sont faictes je ne suy point conteinte, et ne scey si je les tendroy; maiz si je les tiens ce sera seulement pour garder 1' onneur du Roy , combien aussi que ilz ne cabuseront point le sang roial, car je tendroy et maintendroy esemble l' armee du roy pour estre toute preste au chieff desdis quinze jours si ilz ne font la paix . (...) et me faictes savoir se it y a nulz triteurs qui vous veullent greyer et au plus brieff que je pourray je les en osteray et me faictes savoir de voz nouvelles." —N° 6 "Vullies savoir que vous n'ares poi nt, si je les puis rencontryer bien bref, et si ainsi fut que 7 je ne les recontrasse ne eux venissent devant vous, si fermes vous pourtes car je serey bien brief vers vous, et ci eux y sont je leur ferey chousier leurs esperons si a aste que ne savent par ho les prandre, et lever cil y et se brief que ce cera bien tost." — N° 9 Pour rassurer les bourgeois de Reims, dans N° 6 ainsi que dans N° 9, elle exprime sa volonte ferme au futur; mais cela est precede, dans N° 6, par ses remarques peu distinctes et peu satisfaisantes exprimees aussi au futur sur la treve accordee entre Charles VII et le duc de Bourgogne. Et en meme temps, sachant qu'il ne lui reste qu'une annee de liberte, elle est obligee d'imposer une limite a ses paroles malgre elle: " ... et je vous promeit et certiffi que je ne vous abandonneray point tant que je vivroy; (...) Pour ce ... je vous prie que vous ne vous en donnes malaise tant comme je vivroy, ..." — N° 6 L'emploi du futur dans la lettre N° 10 nous fait sentir non seulement la conjecture ou la supputation de l'avenir mais aussi meme le souhait et la priere de Jeanne: "Et congnoist bien que vous avez moult a souffrir pour la durte que vous font ces traitrez bourguignons adversaires; si vous en delivrera au plesir Dieu bien bref, c'est a savoir le plus tost que fere se pourra, si vous prie, requier, tres chiers aimiz, que vous guardes bien la dite bonne cite pour le roy et que vous faciez tres bon guet, vous orrez bien tost de mes bonnez nouvellez plus a plain." — N° 10 Le post-scriptum qui est ajoute a chaque lettre est aussi significatif. A la fin de la lettre N° 6, apres la datation, elle precise le lieu d'expedition: "empres Provins, un logeiz sur champs ou chemin de Paris". Sa persistance "ou chemin de Paris" serait un reflet d'.obsession a la marche sur Paris pour laquelle elle insistait et de depit de ne pouvoir rien faire pour cela. Voici celui de la lettre N° 9: "Je vous mandesse anquores auqunes nouvelles de quoy vous series bien joyeux mes je doubte que les letres ne feussent prises en chemin et que 1'on ne vit les dites nouvelles."(") La phrase dont les verbes sont mis au subjonctif ou conditionnel nous fait douter la credibilite de ce qui est reconte. On sait qu'au moment ou elle l'a dictee, Jeanne demeurait sans rien faire, prives de l'activite militaire, a Sully. Il nous faudrait croire qu'elle a ajoute ce post-scriptum a 1' intention des Remois qui comptaient sur elle afin de ne pas les decourager. De toute facon elle etait devenue si impuissante qu' it ne lui reste que la parole pour reconforter ces gens qui recourent totalement a elle. Mais elle ne peut pas supporter de les reconforter seulement en paroles; it nous semble qu'elles se decide a mettre a execution ses promesses.('8 A la fin de la lettre N° 10, ecrite dix jours apres la precedente, N° 9, nous trouvons qu'elle laisse entendre sa prochaine venue aux habitants de Reims: " ... vous orrez bien tost de mes bonnez nouvellez plus a plain. Austre chose quant a present ne vous rescri fors que toute Bretaigne est fransaise et doibt le duc envoier au roi .iii. mille combatans paiez pour .iv. moyes." (19) 8 Ce que nous pouvons deux portraits soucis d'un differents et faiblesse leader sincerite plein savoir d'une humains, meme personne; dans les lettres d'humanite pour continuer par ces lettres n'est omnipotente aux Anglais qui, tout en sachant a exhorter qu'une image reelle illuminee . Tandis de deux Jeanne , a savoir , etre surnaturel que, c'est depourvue la personnalite son impuissance , se conduit les siens de tout son cceur que nous reconnaissons de totale avec fermete et dans les lettres aux Remois. Et Mlle Regine conduites et son existence l' impression retrouve qui s'en qui forme tous ces etres qu'on ne peut expliquer meme: une "transparence" est une l'action, comme le caractere "On peut lire et relire ces interrogatoires sorte elle est d'une elle correspond." meme devient limpidite de toutes de Domremy ses a Greux: , cette meme transparence que i' on de "Jeannette" . Mais cette transparence de vie chez elle transparence partiucliere (20)Et c'est tout ce qui la concerne principal de transparence la personne son environnement limpides, avec lequel decele degage dans les paroles, quotidienne invisible Pernoud a cause et comme de cette que par des miracles a l'action un pur reflet transparence de Dieu. Parmi de ce monde si pure et limpide et des mysteres. NOTES: (1) Personne, ni Jeanne ni ses contemporains, ne l'a appelee ainsi; Jeanne, elle-meme, s'appelait Jeanne la Pucelle dans ses lettres. (2) Voir, par exemple; Ch. Bruneau, Petite histoire de la langue francaise, vol. 1, p. 94ss (en particulier p. 105); A. Dauzat, Jeanne parlait-elle francais ou lorrain? (article paru dans "Lettres francaises" , le 25 oct. 1955; Regine Pernoud, Jeanne d'Arc, IIIe partie, VI "La langue de Jeanne d'Arc et de ses contemporains"; et les articles des MM. Jean Colson, Michel Francard , Alain Atten et Marie-Veronique Clin dans "Jeanne de Domremy en patois haut-meusien" , 1988. (3) La liste est etablie d'apres "Les lettres de Jeanne d'Arc", dans Regine Pernoud, Marie-Veronique Clin: Jeanne d'Arc, Fayard, 1986, pp. 377-390. Les auteurs y font mention de tout ce qu'on sait sur les lettres et sur la correspondance de la Pucelle (y compris les cas oii le texte n'est pas parvenu a la posterite) . Voir aussi; Paul Doncceur, Paroles et lettres de Jeanne la Pucelle, Pion , 1960; Th. Enklaar, Les lettres de Jeanne d'Arc, dans "La fille au grand ccrur" , Groningen, 1955. (4) "Recueil fait par moi Jean Rogier l'aisnel des Chartes, tiltres, arretz et anciens memoires quy se trouvent en la maison et Hostel de ville comme aussy en la chambre de 1'Echevinage de la ville de Reims" (1637) (5) La mention dans Pernoud "Jeanne d'Arc" est a corriger: "Original conserve a Reims, Archives municipales." (p. 384) (6) Depuis 1970. (7) Ce n'est pas une lettre dictee par Jeanne; c'est l'ceuvre du frere Pasquerel, confesseur de Jeanne; it l'a faite en empruntant le nom de Jeanne la Pucelle. (8) Jeanne les exprime elle-meme: "Quant aux lettres aux anglais je ne les ai point faites par orgueil ou presomption, mais par le commandement de Notre Seigneur.... Si les anglais eussent cm mes lettres, ils eussent fait que sages. Et que avant qu'il soit sept ans, ils s'apercevront bien de ce que je leur ecrivais ." (J. Quicherat, Proces de Condamnation et de Rehabilitation, t. I, p. 239, cite par P. Doncceur, op. cit., p. 171.) (9) Voici une divergeance de vues sur la composition d'une lettre: "De ces lettres aux Anglais, le proces a insere un texte composite, qui mélange en une seule redaction plusieures lettres envoyees a des destinataires et a des dates differentes. En effet, les recueils du XVe siecle et les depositions au proces de Rehabilitation temoignent de billets dont les destinataires sont formellement designes et differencies:" (P. Doncceur, op. cit., p. 165-6) (10) B: C intervertis dans le texte. (11) B: C intervertis dans le texte. (12) P. Tisset le note aussi: "cri de guerre" (Proces de condamnation de Jeanne d'Arc, t; 11,p. 186) 9 (13) Fukumoto-Harano-Suzuki, Le Roman de Renart, t. 1, Unite 7, vv. 563-4. Les vers analogues sont aussi dans Unite 10: "Je t'en fere si grant venjance / Qu'en le savra par toute France." (vv. 725-6); "Et j'en fere si grant venjance / Qu'en le savra par tote France." (vv. 1825-6). (14) W. von Wartburg, Evolution et structure de la langue francaise, 1971, p. 163. (15) P. Doncceur, op. cit., p. 174. (16) Au temps oil les lois de la chevalerie etaient respectees, un heraut qui est chargé de faire un aller et retour entre les deux camps, n'etait jamais contraint de son corps en quelque circonstance que ce soit. Comme ii est mentionne au post-scriptum de la lettre N° 2, l'armee anglo-bourguignonne ose faire tout ce qui n'etait pas permis au temps des chevaliers, ce dont Jeanne se tourmentait. (17) Cette parole est consider& par certains historiens comme une suggestion de sa participation a l'emeute anti-anglaise revel& a Paris au debut d' avril, a savoir a peu pres trois semaines apres la diet& de cette lettre. (cf, par ex.; E. Bourguignon, Sainte Jeanne d'Arc, la guerriere, 1928, pp. 259-63) "Car la decision de la Pucelle êtait prise: puisque le roi ne paraissait guere desireux de reprendre les (18) hostilites, elk referait le coup d'eclat qui lui avait si bien reussi deux fois, et partirait seule au secours des villes menacees, comptant bien qu'une fois encore Charles se deciderait a la suivre." (M. David-Darnac, Le dossier de Jehanne, 1968, p. 212) (19) Jeanne, ravie de cette nouvelle du retour au roi du duc de Bretagne, sera tres vite &cue, car, "le duc de Bretagne, qui aime a se trouver toujours du Me du gagnant, passe a nouveau dans le camp anglais, quand ii voit Bourgogne s'en rapprocher jusqu'a reconnaitre la souveraineté d' Henry VI sur ses fiefs francais." (J. d' Avout, La querelle des Armagnacs et des Bourguignons, 1943, p. 368) (20) op. cit., p. 253. 10 APPENDICE: N° 1 Les lettres de Jeanne d'Arc Ihesus Maria Roy d'Angleterre, et vous duc de Bedford qui vous dictes regent le royaume de France, vous Guillaume de la Poule, comte de Sulford, Jehan sire de Talebot et vous Thomas, sire de Scales, qui vous dictes lieutenant dudict duc de Bedford; faictes raison au Roy du Ciel, rendez a la Pucelle, qui est cy envoyee de par Dieu le roy du ciel, les clefs de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violees en France. Elle est venue de par Dieu pour reclamer le sanc royal. Elle est toute preste de faire la paix, si vous lui voulez faire raison, par ainsi que France vous mectrez jus, et paierez ce que vous l'avez tenu. Et, entre vous, archiers, compaignons de guerre, gentilz et autres qui estes devant la ville d'Orleans, alez vous en vostre pals de par Dieu; et se ainsi ne le faictes, attendez les nouvelles de la Pucelle, qui vous ira veoir briefvement, a vos bien grans dommaiges. Roi d'Angleterre, se ainsi ne le faites, je suis chef de guerre, et en quelque lieu que je attaindrai vos gens en France, je les en feray aler. Je suis cy envoyee de par Dieu, le Roy du ciel, pour vous bouter hors de toute France. Et si veullent obeir, je les prendray a mercy. Et n'ayez point en votre opinion, guar vous ne tendrez point le royaume de Dieu, le roy du ciel, filz de saincte Marie: ains le tendra le roy Charles, vray heritier, car Dieu le Roy du ciel le veult et luy est revele par la Pucelle: lequel entrera a Paris a bonne compaignie. Se ne le voulez croire les nouvelles de par Dieu et la Pucelle, en quelque lieu que vous trouverons, nous ferrons dedens et y ferons un si grand hahay que encore a it mil ans que, en France, ne fut si grant, si vous ne faictes raison. Et croiez fermement que le Roy du ciel envoiera plus de force a la Pucelle, que vous ne lui sariez mener de tous assaulx, a elle et a ses bonnes gens d'armes; et aux horrions verra on qui ara meilleur droit de Dieu du ciel. Vous, duc de Belford, la Pucelle vous prie et vous requiert que vous ne faictes mie destruire. Se vous luy faictes raison encore pourrez-vous venir en sa compaignie, l'oi que les Franchois feront le plus bel fait que oncques fu fait pour la Khrestiente. Et faites response se vous voulez faire paix en la cite d'Orleans. Et se ainsi ne le faictes, de vos bien grans dommages vous souviegne briefvement. Escrit ce samedi , sepmaine sainte. N° 2 Vous, Anglais, qui n'avez aucun droit sur ce royaume de France, le Roi des Cieux vous ordonne et mande par moi, Jeanne la Pucelle, que vous quittiez vos forteresses et retourniez dans votre pays ou sinon je vous ferai tel hahay dont sera perpetuelle memoire . Voila ce que je vous ecris pour la troisieme et derniere fois et n'ecrirai pas davantage. Signe Jesus-Maria, Jeanne la Pucelle. Moi, je vous aurais envoye mes lettres honnetement, mais vous, vous detenez mes messagers, car vous avez retenu mon heraut, nomme Guyenne. Veuillez me le renvoyer et je vous enverrai quelquesuns de vos gens pris dans la forteresse de Saint-Loup, car ils n'y sont pas tous morts. N° 3 Jhesus Maria Gentilz loiaux Franchois de la ville de Tournay, la Pucelle vous fait savoir des 11 nouvelles de par decha que en VIIIjours elle a cachie les Angloix hors de toutez les places quilz tenoient sur le revire de Loire par assaut et autrement ou it en eu mains mors et prins et lez a desconfis en bataille, et croies que le conte de Suffort, La Poulle son frere, le sire de Tallebort, le sire de Scallez et messire Jehan Falstof et plusieurs chevaliers et capitainez ont este prins, et le frere du conte de Suffort et Glasias mors. Maintenes vous bien, loiaux Franchois, je vous en pry. Et vous pry et vous requier que vous soies tous prestz de venir au sacre du gentil roy Charles a Rains ou nous serons briefinent; et venes audevant de nous quant vous saures que nous aprocherons. A Dieu vous commans, Dieu soit garde de vous et vous doinst grace que vous puissies maintenir la bonne querelle du royaume de France. Escript a Gien le XXVejour de juing. Aux loiaux Franchois de la ville de Tournay N°4 Jesus Maria Tres-chers et bons amys, s'il ne tient a vous, seigneurs, bourgeois et habitants de la ville de Troyes, Jehanne la Pucelle vous mande et faict savoir de par le roy du ciel son droitturier et souverain Seigneur, duquel elle est chacun jour en son service royal, que vous fassies vraye obeissance et recognoissance au gentil roy de France, quy sera bien bref a Reims et a Paris, quy que vienne contre, et en ses bonnes villes du sainct royaume a l'ayde du roy Jesus. Loyaulx Francois, venes au-devant du roy Charles et qu'il n'y ait poinct de faulte et ne vous doubtes de vos corps ne de vos biens, sy ainsy les faictes; et, sy ainsy ne le faictes, je vous promectz et certifie sur vos vies que nous entrerons, a l'ayde de Dieu, en toultes les villes quy doibvent estre du sainct royaume, et y ferons bonne paix fermes, quy que vyenne contre. A Dieu vous commant; Dieu soit garde de vous, s'il luy plaist. Responce brief Devant la cite de Troyes; escrit a Saint-Fale, le mardy quatrieme juillet. N°5 Jhesus Maria Hault et redoubte prince, duc de Bourgoingne, Jehanne la Pucelle vous requiert de par le Roy du ciel, mon droicturier et souverain seigneur, que le roy de France et vous, faciez bonne paix ferme, qui dure longuement, pardonnez l'un a l'autre de bon cuer, entierement, ainsi que doivent faire loyaulx christians; et s'il vous plaist a guerroier, si alez sur les Sarazins. Prince de Bourgoingne je vous prie, supplie et requiers, tant humblement que requerir vous puis que ne guerroiez plus au saint Royaume de France, et faictez retraire incontinent et briefinent vos gens qui sont en aucunes places et forteresses du dit saint Royaume; et de la part du gentil Roy de France, it est prest de faire paix a vous, sauve son honneur, s'il ne tient en vous, et vous faiz a savoir de par le Roy du ciel, mon droicturier et souverain seigneur, pour vostre bien et pour vostre honneur et sur voz vie, que vous n'y gaignerez point bataille a l'encontre des loyaulx Francois, et que tous ceulx qui guerroient ou dit saint Royaume de France, guerroient contre le roy Jhesus, Roy du ciel et de tout le monde, mon droicturier et souverain seigneur. Et vous prie et requiers a jointes mains, que ne faictes nulle bataille ne ne guerroiez contre nous, vous, voz gens ou subgiez; et croiez seurement que, quelque nombre de gens que vous amenez contre nous, 12 qu'iz n'y gaigneront mie, et sera grant pitie de la grant bataille et du sang qui y sera respendu de ceux qui y vendront contre nous. Et a trois sepmaines que je vous avoye escript et envoie bonnes lettres par ung herault, que feussiez au sacre du roy qui, aujourd'hui dimanche XVII' jour de ce present mois de juillet, ce fait en la cite de Reims: dont je n'ay eu point de response, ne n'ouy oncques puis nouvelles dudit herault. A Dieu vous commens et soit garde de vous, s'il lui plaist; et prie Dieu qu'il y mecte bonne pais . Escript audit lieu de Reims, ledit XVIP jour de juillet. N° 6 Mes chiers et bons amis les bons et loiaulx Franczois de la cite de Rains, Jehanne la Pucelle vous fait assavoir de ses nouvelles et vous prie et vous requiert que vous ne faictes nulle doubte en la bonne querelle que elle mayne pour le sang roial; et je vous promeit et certiffi que je ne vous abandonneray point tant que je vivroy; et est vroy que le Roy a fait treves au duc de Bourgoigne quinze jours durant par ainsi qu'il li doit rendre la cite de Paris paisiblement au chieff de quinze fours. Pourtant ne vois donner nulle mervoille si je ne y entre si brieffvement; combien que des treves qui ainsi sont faictes je ne suy point conteinte, et ne scey si je les tendroy; maiz si je les tiens ce sera seulement pour garder l'onneur du Roy, combien aussi que ilz ne cabuseront point le sang roial, car je tendroy et maintendroy esemble l'armee du roy pour entre toute preste au chieff desdis quinze jours si ilz ne font la paix. Pour ce, mes tres chiers et parfaiz amis, je vous prie que vous ne vous en donnes malaise tant comme je vivroy, maiz vous requiers que vous faictes bon guet et gardes la bonne cite du roy et me faictes savoir se it y a nulz triteurs qui vous veullent greyer et au plus brieff que je pourray je les en osteray et me faictes savoir de voz nouvelles. A Dieu vous commans qui soit garde de vous. Escript ce vendredi ye jour d'aoust empres Provins, un logeiz sur champs ou chemin de Paris. N° 7 Jhesus Maria Conte d'Armignac, mon tres chier et bon ami, Jehanne la Pucelle vous fait savoir que vostre message est venu pardevers moy, lequel m'a dit que l'avies envoie pardeca pour savoir de moy auquel des trois papes, que mandez par memoire, vous devries croire . De laquelle chose ne vous puis bonnement faire savoir au vray pour le present , jusques a ce que je soye a Paris ou ailleurs, a requoy; car je suis pour le present trop empeschiee au fait de la guerre; mes quant vous sarez que je seray a Paris, envoiez ung message pardevers moy, et je vous feray savoir tout au vray auquel vous devrez croire, et que en aray sceu par le conseil de mon droiturier et souverain Seigneur, le Roy de tout le monde , et que en aurez a faire, a tout mon pouvoir. A Dieu vous commans; Dieu soit garde de vous. Escript a Compiengne, le XXIP jour d'aoust. N° S Chers et bon amis, vous savez bien comment la ville de Saint Pere le Moustier a este prinse d'assault, et a l'aide de Dieu ay entencion de faire vuider les autres places qui sont contraires au Roy; mais pour ce que grant despense de pouldres, trait et autres habillemens de guerre a este faicte devant la dicte ville et moy en sommes pourveuz pour aler mectre le siege devant La Charite, of nous alons prestement . Je vous prie, sur tant que vous aymez le bien et honneur du Roy, et aussi de tous les autres de par deca, que 13 vueillez incontinant envoyer et aider pour le dit siege de pouldres, saleprestre, souffre, trait, arbelestres fortes et d'autres habillemens de guerre; et en ce faictes tant que par faulte desdites pouldres et autres habillemens de guerre la chose ne soit longue et que on ne vous puisse dire en ce estre negligens ou refusans. Chiers et bons amis, nostre Sire soit garde de vous. Escript a Molins le neufiesme jour de novembre. Jehanne N° 9 Tres chiers et bien aimes et bien desiries a veoir, Jehenne la Pucelle ey receu vous letres faisent mancion que vous vous dopties d'avoir le siecge. Vullies savoir que vous n'ares point, si je les puis rencontryer bien bref, et si ainsi fut que je ne les recontrasse ne eux venissent devant vous, si fermes vous pourtes car je serey bien brief vers vous, et ci eux y sont je leur ferey chousier leurs esperons si a aste que ne savent par ho les prandre, et lever cil y et se brief que ce cera bien tost. Autre chouse ne vous escri pour le present, mes que soyez toutiours bons et loyals. Je pri a Dieu que vous ait en sa guarde. Escrit a Sully le XVIejour de Mars. Je vous mandesse anquores auqunes nouvelles de quoy vous series bien joyeux mes je doubte que les letres ne feussent prises en chemin et que l'on ne vit les dites nouvelles. Jehanne N° 10 Tres chiers et bons amis, plese vous savoir que je ay rechu vous lectres, lesquelles font mencion comment on ha raporte au roy que dedens la bonne cite de Rains it avoit mult de mauvais. Si veulez sovoir que c'est bien vray que on luy a raporte voirement qu'il y en voit beaucop qui estoient d'une aliance et qui devoient trair la ville et metre les Bourguignons dedens. Et depuis le roy a bien seu le contraire pour ce que vous luy en avez envoie la certainete dont it est tres content de vous. Et croiez que vous estes bien en sa grasce et se vous aviez a besongnier, it vous secouroit quant au regard du siege. Et congnoist bien que vous avez moult a souffrir pour la durte que vous font ces traitrez bourguignons adversaires; si vous en delivrera au plesir Dieu bien bref, c'est a savoir le plus tost que fere se pourra, si vous prie, requier, tres chiers aimiz, que vous guardes bien la dite bonne cite pour le roy et que vous faciez tres bon guet, vous orrez bien tost de mes bonnez nouvellez plus a plain. Austre chose quant a present ne vous rescri fors que toute Bretaigne est fransaise et doibt le duc envoier au roy III mille combatans paiez pour iy moys. A Dieu vous commant qui soit guarde de vous. Escript a sully le XXVIII' de mars. Jesus-Maria [en marge: Puella de Anglia] Depuis quelque temp, a moi Jeanne la Pucelle, la rumeur et la voix publique ont rapporte que de vrais chretiens devenus heretiques et semblables aux sarrasins vous avez ruine la vraie religion et le culte, et embrasse une superstition honteuse et criminelle, et voulant la proteger et la propager it n'est honteuse chose ni credulite que vous n'osiez. Vous ruinez les sacrements de l'Eglise, vous dechirez les articles de la Foi, vous detruisez les temples, vous brisez et brulez les statues qui ont ete erigees comme monuments du souvenir, vous massacrez les chretiens parce qu'ils gardent la vraie Foi. Quelle est cette fureur? Ou quelle rage ou folie vous transporte? Cette foi, que le Dieu tout-puissant, que 14 le Fils, que l'Esprit saint ont revelee, instituee, fait regner et ont glorifie de mille facons par des miracles, cette Foi, vous, vous la persecutez, vous voulez la renverser et l'aneantir. Vous, vous etes aveugles, non pas qu'il vous manque les yeux ni la clairvoyance. Croyezvous que vous en serez impunis? Ou ignorez-vous que Dieu empeche vos efforts criminels? et permettre que vous demeuriez dans les tenebres et l'erreur? En sorte que plus vous vous livrerez au crime et au sacrilege, plus it vous prepare de grandes punitions et supplices. Quant a moi, a vous l'avouer franchement, si je n'etais pas occupee aux guerres anglaises je serai venue vous voir depuis longtemps mais si je n'apprends que vous vous etes corriges je quitterai peut-etre les Anglais et partirai contre vous, afin que par le fer si je ne puis autrement, j'aneantisse votre folle et obscene superstition et que je vous arrache votre heresie ou votre vie, mais si vous preferez revenir a la foi catholique et a la lumiere premiere envoyez-moi vos ambassadeurs et je leur dirai ce qu'il faut que vous fassiez, si vous ne le voulez pas et si vous vous regimbez obstinement contre l'eperon rappelez-vous quels dommages et quels crimes vous avez perpetues et attendez-moi qui vous rendrai un pareil sort avec les puissantes forces divines et humaines. Donne a Sully le 23 mars aux heretiques de Boheme [Traduction] Pasquerel 15 1965(日 召禾040) 1.[修 士 論 文]Quelquesobservationssur1'infinitifdenarration,京 2.[論 文1:話 都 大 学 大 学 院 文 学 研 究 科 提 出 法 不 定 法 の 歴 史 的 考 察(Observationshistoriquessur1'infinitifdenarration)京 都 大 学 文 学 部 佛 文 研 究 室 誌"Frarccia",No,9,pp,97-llO 1966(日 3.[論 文] 歴 史 的 不 定 法 に 見 ら れ る 動 詞 的 性 格 と 名 詞 的 性 格(Lescaracteresverbauxetnominaux del'infinitifdenarration)京 都 大 学 文 学 部 佛 文 研 究 室 誌"Francia",No.10,pp.80-99 1967(日 4.[論 文] 召禾日41) 召禾「142) 「日 本 フ ラ ン ス 語 ・フ ラ ン ス Observationssur1'infinitifdenarrationchezLaFontaine, 文 学 会 欧 文 誌 」No.10,pp.47-66 1970(日 5.[博 召 禾045) 士 論 文]NouvelleeditioncritiqueduRomandeRenartd'apreslemanuscrit1579delaBibliotheque NationaledeParis(Brs.1,Ia),298p.パ リ 大 学 文 学 部 提 出(Soutenuele15juznavecla mentiontreshonorabledevantlejury:MM.Robert-LeonWAGNER,ClaudeREGNIER, GerardMOIGNET) 1972(日 6.[論 文 】 『狐 物 語 』 第 一 枝 篇 校 訂 論 考(RemarquessurlanouvelleeditiondelaBr」duRomande Renart)「 日本 フ ラ ンス 語 ・ フ ラ ン ス 文 学 会 和 文 誌 」No.21,pp.1-10 1974(日 7.[著 書 】 和 四 十 八 年 度 文 部 省 科 研 出 版 助 成 金 に よ る 刊 行 物) 1976(日 文] 召禾049) LeRomandeRenart,branchesIetTa,edited'apreslesmanuscritsCetM,France-Tosho 304p.(昭 8.[論 召禾047) 召禾051) LeRomandeRenart,brancheIb,‐editioncritiqued'apreslesmanuscritsCetM‐(1) 「創 価 大 学 文 学 部 論 集 」 第 五 巻 第1号,pp.69-87 9.[論 文] LeRomandeRenart,brancheXVI,‐editioncritiqued'apreslesmanuscritsCetM‐{1) 「創 価 大 学 文 学 部 論 集 」 第 五 巻 第2号,pp.21-46 1977(日 10.[論 文] 召禾052) LeRomandeRenart,branchesXV2,XX,XXI,IIS,XVIII,XIX,II3,V‐editioncritique d'apreslesmanuscritsCetM-(1)「 11.[論 文] 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No。1,pp.175-212 RemarquessurlaBr.laduRomandeRenart,日 本 ロ マ ン ス 語 学 会"StudiaRomanica", No.11,pp.91-112 1978(日 12.[論 文] LeRomandeRenart,branchesIV,VII,VIII‐editioncritiqued'apresIesmanuscritsCet M-(1)「 13.[論 文 】 召禾053) 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.2>pP.11-67 RemarquessurlastructuredelaBr.IaduRomandeRenart,第 二 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会 16 "MarcheR 14.[論 文] omane",r.XXVIII,3-4,pp.43-48 NouvelleDefenseetillustrationdelaBr.IaduRomandeRenart,「 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.2,pp.51-65 1979(日 15.[論 文 】 召 禾054) LeRomandeRenart,branchesVI,XXII-editioncritiqued'apreslesmanuscntsCetル1(1)「 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.3,pp。1-49 1980(日 16.[論 文 】 召禾055) LeRomandeRenart,brancheXI,‐editioncritiqued'apreslesmanuscritsCetM‐(1) 「創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.4,pp.33-87(昭 (A)に よ る 研 究) 1981(日 17.[論 文 】 召禾056) LeRomandeRenart,brancheIb,‐notesetetudes-(2)「 No.5,pp.71-98(昭 文] 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」 和 五 十 五 年 度 文 部 省 科 研 総 合 研 究(A)に 1982(日 18.[論 和 五 十 四 年 度 文 部 省 科研 総 合 研 究 召禾057) LeRomandeRenart,branchesXVI-notesetetudes‐(2)「 No.6,pp.39-55(昭 よ る 研 究) 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集」 和 五 十 六 年 度 文 部 省 科 研 総 合 研 究(A)に 1983(日 よ る 研 究) 召禾058) 19.[論 文 】: 、LeRomandeRenart,brancheXV2,XX,XXI,XVIII,XIX‐notesetetudes-(2)「 20.[著 書] LeRomandeRenart,edited'apreslesmanuscritsCetM 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.7,pp.21-41 (原 野 昇 、 鈴 木 覚 共 著;昭 和 五 十 七 年 度 文 部 省 科 研 出 版 助 成 金 に よ る 刊 行 物) 1984(日 21.[論 文 】 22.[論 文] ,‐tomeI‐France-Tosho,512p. 召禾059) LeRomandeRenart,branchesII3,II5-notesetetudes-(2)「 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.8,pp.1-9 SurlanouvelleeditionduRomandeRenartd'apreslesmanuscritsdugroupey,第 四 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会"Cahiersd'etudesmedievales",2-3,pp.215-226 23.[論 文]: FragmentdeRenart:Bruxelles,BibliothequeroyaleII139fragment9(=ms .r)‐texte‐ ト リ ノ 大 学 ロ マ ン ス 語 研 究 誌"Pluteus",No.2,pp.71-77 1985(日 24.[論 文 】 RemarquessurunfragmentduRomandeRenart:ms.Y「 9,pp。15-28(昭 25.[著 者 】 和 五 十 九 年 度 文 部 省 科 研 一 一 般 研 究(C)に 野 昇 、 鈴 木 覚 共 著;昭 よ る 研 究) ,‐tomeII‐France-Tosho,549 和 五 十 九 年 度 文 部 省 科 研 出 版 助 成 金 に よ る 刊 行 物) 1986(日 文] 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No LeRomandeRenart,edited'apreslesmanuscritsCetM p.(原 26。[論 召禾060) 召禾061) RemarquessurunfragmentduRomandeRenart:ms.r_revuesetcorrigees-「 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.10,pp.35-49(昭 和 六 十 年 度 文 部 省 科 研 一 般 研 究(C)に 創 価 大 よ る . 17 研 究) 1987(日 27.[論 文 】: 召禾062) LeRomandeRenart,ms.c(Br.VIII)‐BibliothequenationaledeParis,fondsfr.25545‐ 「創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.11,pp.1-16(昭 和 六 十 一 年 度 文 部 省 科 研 一 般 研 究(C) に よ る 研 究) 28.[論 文] Surunfragmentnon-publieduRomandeRenartconservealaBiblioth壱queroyaleAlbert Premier,第 五 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会"AttidesVColloquioBellainternationalBeastEpic, fableandFabliauSociety",pp.15-22 1988(日 29.[著 書 】 30.[論 文 】: 召禾063) 『狐 物 語 の 世 界 』(LemondeduRomandeRenart)(原 野 昇 、 鈴 木 覚 共 著)東 京 書 籍270 P・ LeRomandeRenart,ms.b(B.N.Paris,fondsfr,837)‐texteetnotes‐ 教 育 部 論 集 」No.12,pp.17-31(昭 「創 価 大 学 一 般 和 六 十 二 年 度 文 部 省 科 研 一 般 研 究(C)に よる 研 究) 31.[論 文 】 LeRomandeRenartに Renart)_(1)「 関 す る 文 献 学 的 研 究 一(1)一(EtudephilologiqueduR・mande 創 価 大 学 一 一 般 教 育 部 論 集 」No.12,pp.35-54(昭 科 研 一 般 研 究(C)に 32.[論 文] 33.[論 文]: 和 六 十 二 年 度 文 部 省 よ る 研 究) SurlefragmenttduRomandeRenart,第 七 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会"Reinardus",vol.1, pp.156-162;avecS.SUZUKIetH.HARANO SurunnouveaufragmentduRomandeRenart,("Romania",tome107,2-3,pp.397-400; avecH.HARANOetS.SUZUKI) 1989(平 34.[論 文 】: LeRomandeRenartに Renart)_(2)「 関 す る 文 献 学 的 研 究 一(2)一(EtudephilologiqueduRomande 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.13,pp.1-26(昭 科 研 一 般 研 究(C)に 文]: 和 六 十 三 年 度 文 部 省 よ る 研 究) 1990(平 35.[論 成1) 成2) LeRomandeRenart,labrancheXXV-revisiondutexted'E.Martin-「 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.14,pp.39-47 36.[論 文] Surlems.3334delaBibliothequede1'Arsenal←ms.HduRomandeRenart)「 一 般 教 育 部 論 集 」No 37.[訳 書] 創 価 大 学 .14,pp.49-53 『フ ラ ン ス 中 世 の 社 会 』 一 フ ィ リ ッ プ 需 オ ー ギ ュ ス ト の 時 代 一 ル 著 、 東 京 書 籍557p.("AchilleLUCHAIRE,Lo50c彪 ア シ ル ・リ ュ シ ェ ー ∫6加 ηgoご ∫8側 ∫6〃2p546P観 ψp8- Auguste,1909,1-lachette") 1991(平 38.[論 文] NotessurlatraditionmanuscriteduRomandeRenart,‐B.N.Paris,nous.acq.fr.10035 (=ms.の 一 般 研 究(C)に 39.[論 文1 成3) 「創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.15,pp.1-58(平 SurlaBr.VIIIduRo配oη48R8ηor∫,第 pp.101-110 成 二 年 度 文 部 省 科 研 一 よ る 研 究) 八 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会"Reinardus",vol.IV, 18 1992(平 40.[論 文1: LeRomandeRenart,Br.XXVI‐revisiondutexted'E,Martin-「 部 論 集 」No.16,pp.1-7(平 41.[訳 書1: 成4) 創 価 大 学 一 般 教 育 成 三 年 度 文 部 省 科 研 一 般 研 究(C)に レ ジ ー ヌ ・ペ ル ヌ ー 、 マ リ=ヴ ェ ロ ニ ッ ク ・ク ラ ン 著 よ る 研 究) 『ジ ャ ン ヌ ・ ダ ル ク 』 東 京 書 i籍557p.("ReginePERNOUD,Marie-VeroniqueCLIN,Jeanned'Arc,1986,Fayard") 42.[論 文1: Surlems.aduRomandeRenart,第 九 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会"Reinardus",vol.V,pp・ 57-62 1993(平 43.[論 文]= 成5) LeRomandeRenart,fragmentq(Br.VIII)‐Bruxelles,Bibliathequeroyale,IV852-4‐ 「創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.17,pp.137-150 44.[論 文 】: Remarquessurlescorrectionsapporteesa1'editionyduRomandeRenartd'apresles manuscritsaetβ,第 45.[論 文 】: 六 回 国 際 動 物 叙 事 詩 学 会"R6∫ ηorぬ ∫",vol.specialpp.41-53 Surlems.mduRomandeRenart,examineanouveau‐("MelangesDufournet",tome II,pp.609-617) 46.[論 文]: 「狐 物 語 』 第VIII枝 篇 に 就 い て(SurlaBr.VIIIduRomandeRenart)日 本 フ ラ ン ス 語 ・ フ ラ ン ス 文 学 会 和 文 誌No.63,pp.1-13 1994(平 47.[論 文1: 成6) LeRomandeRenart,fragmentp(Br.VIII)‐Bruxelles,Bibliothequeroyale,II6336‐ 「創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.18,pp.1-35- 48.[訳 書]: 『狐 物 語 』(LeR・mandeRenart)原 野 昇 、 鈴 木 覚 共 訳 1995(平 49.[論 文 】1 白 水 社,506p. 成7) LeRomandeRercart,fragmenth‐Bibl.roy.II139fragment2-「 創 価 大 学 一 般 教 育 部 論 集 」No.19,pp.1-16 50.[論 文]: Jeanned'Arc書 文 体 論 学 会 51.[訳 書 】: 翰 文 の 文 体 に 就 い て(EtudestylistiquedeslettresdeJeanned'Arc)日 「文 体 論 研 究 」No.41,pp.13-26 『「産 業 」 の 根 源 と 未 来 』 一 中 世 ヨ ー ロ ッパ か ら の 発 信 一 PERNOUD,JeanGIMPEL,RaymondDELATOUCHE;Lemoyenagepourquoifaire? 1986,Stock") 農 文 協,380p.("Regine 本 19 首供 養 の記 し るし 鞍 上 に 生 涯 を 送 る 戦 国 の 世 のも の の ふ は 、 駆 け 巡 り し いく さ 場 に 討 ち と り た る 名 あ る つは も の の首 級 五 十 に 及 び な ば 、 武 運 拙 く も 己 の が手 に掛 か り し者 共 の菩提 弔 ひ て廻向 せ しと ゆ。 世 に首 供 養と 申 す は 遮 莫。 + 一代 殿 原 四良 兵 衛 識 こ れ な り 。隠 れ な き 剛 の 者 と 謳 わ れ し 武 辺 者 と て 、 一代 に 両 度 の首 供 養 いと な み た る は 稀 有 な り し と そ ⋮ 平 成九 年丁 丑 清冬