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Les pompes funèbres en recomposition

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Les pompes funèbres en recomposition
Les pompes funèbres
Natacha Aveline
To cite this version:
Natacha Aveline. : une industrie bien vivante en pleine mutation. Ce document est également
accessible sur le site de la MFJ à l’adresse suivante : http://www.mfj... 2010. <halshs00676670>
HAL Id: halshs-00676670
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00676670
Submitted on 5 Mar 2012
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publics ou privés.
INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SUR LE JAPON CONTEMPORAIN
FRENCH INSTITUTE FOR RESEARCH ON CONTEMPORARY JAPAN
国立現
国立現 日
究
UMIFRE 19 CNRS- MAEE
Les pompes funèbres
Une industrie bien vivante en pleine mutation
Perspectives comparées France-Japon
Actes du Colloque Funérasie édités par
Natacha AVELINE DUBACH
(Directeur de Recherche CNRS )
Working paper - Série R : Recherches
WP-R-06-IFRJC-Aveline-10-08.pdf
Actes du colloque Réseau ANR Funérasie, organisé à la Maison Franco Japonaise, 日仏会館
dans le cadre des manifestations des 150 ans d’amitiés franco japonaises le 13 décembre 2008
et avec le soutien de notre
国立現 日
究
. Edition du 12 Août 2010.
UMIFRE 19 CNRS-MAEE定
〒1』0責001害定東 都渋谷 恵比 害責重責「』定日仏会館定
3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, 150-0013 Japon
TEL +81 (0) 3 5421 7641 / FAX +81 (0) 3 5421 7651 / http://www.mfj.gr.jp/
定 転
期
立 葬儀業定
葬儀業定 日仏比較
視
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Edité le 12 août 2010
目
次
2 Colloque du réseau FunerAsie, 13 décembre 2008, Maison Franco-Japonaise Tokyo
本報告書
内容について定 定
Avant propos
p.4
定
言葉: Funérasie
活動紹介:
定
ナタ
ャ ア
ヌ (NRS 教授 (NRS ア ア地域事務所長, Funérasie 会長 定
Discours d’introduction : Présentation du projet international Funérasie
Pr. Natacha Aveline-Dubach, directeur du bureau régional CNRS Asie du Nord, responsable du
projet Funérasie
め
p.5
p.6
定
定
第 1 セッ ョ
葬儀業界 再編成
司会 : 嶋根克己 専修大学教授
Session 1. « Les pompes funèbres en recomposition»
présidée par Pr. Katsumi Shimane, sociologue à l’université Senshu定
p.8
定
1.1.J.定
に け 葬儀市場 自由
パ カ
トロ ペット (NRS 教授、グ ノ
大学
定
定
定
1.1.F. « La libéralisation du marché funéraire en France : dynamiques professionnelles et système
p.9
p.10
d'acteurs »
Pr. Pascale Trompette, directeur de recherche CNRS, PACTGrenoble
定
1.2.J.定 葬儀社と仏教と 関わ
藤井正雄 大正大学名誉教授 定
定
定
1.2.F. « Les entreprises de pompes funèbres et le bouddhisme »
定
定
定
p.「5
p.「9
Pr. Masao Fujii, professeur émérite à l’Université Taisho
定
定
第 「 セッ ョ
ア ア比較展望
司会:何彬 首都大学東京教授
p.」5
Session 2. « Perpectives comparées en Asie »
présidée par Pr. He Bin, professeur à l’Université Métropolitaine de Tokyo
2.1.J. 日本 中国 韓国 会葬者 動きと建築設計と火葬炉設備
について
八木澤壯一 建築家、共立女子大学教授
p.」6
みた送葬行為に け
火葬場 持つ特性
p.40
2.1.F « L’incinérateur comme vecteur de comportements funéraires spécifiques »
– une approche à partir de la pratique des endeuillés, de la conception architecturale et des chambres
funéraires –
Pr. Soichi Yagisawa, professeur à l’université Kyoritsu
2.2.J. 日本と 比較を通 てみた現代中国 葬送儀礼 川口幸大 東 大学準教授
2.2.F « Les pratiques funéraires contemporaines en Chine, vues du Japon »
定
p.44
p.5」
Dr. Yukihiro Kawaguchi, maître de conférences à l’université du Tohoku
2.3.C.定«定 京的墓地:历史
迁与产业 ら 何彬 首都大学東京教授 定 定
定
定
定
2.3.F « Les cimetières de Pékin : histoire, transformation et industrialisation »
p.59
定
p.66
Pr. He Bin, Professeur à l’Université Métropolitaine de Tokyo
結論:定 ナタ
ャ ア
ヌ (NRS 教授 (NRS ア ア地域事務所長, Funérasie 定定
定
定
Conclusion定
定
定
定
定
定
定
定
定
定
定
Pr. Natacha Aveline-Dubach, directeur du bureau régional CNRS Asie du Nord, responsable du projet
Funérasie
p.79
p.80
3 Colloque du réseau FunerAsie, 13 décembre 2008, Maison Franco-Japonaise Tokyo
定
定
定
報告書
容
い
定
定
報告書
仏共
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構
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表者
表者
い
翻
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原稿
表者
書
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活動
原稿
表時
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日
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感謝 述
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大使館文 部 協賛 開催
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時通
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語 書 起
校
報告書 書式 構
委37
日仏会館 究
日仏交流 1』0
念
定
定
定
定
Avant propos
par Natacha Aveline-Dubach
Dans ce document sont compilés les textes des interventions du colloque franco-japonais
organisé par le réseau ANR FunerAsie le 15 décembre 2008. Nous avons cherché autant que
possible à restituer les textes dans les deux langues. Cependant, comme nous nous sommes
basés sur les enregistrements des interprètes, les traductions restituent les présentations des
auteurs lors du colloque et ne sont pas la traduction fidèle de leur texte en langue originale. Je
tiens à remercier tout particulièrement Keiko Otoguro pour la transcription de ces textes à
partir des enregistrements des interprètes, Cécile Asanuma-Brice pour la correction des textes
transcrits en français et Ryuko Nakamura pour la correction des textes transcrits en japonais et
la mise en forme du document. Le colloque a été cofinancé par le contrat ANR FunerAsie,
l’institut de recherche de la Maison Franco-Japonaise et le service culturel de l’Ambassade de
France. Il entrait dans le cadre de la célébration du 150 ème anniversaire du traité de
commerce entre la France et le Japon.
4 Colloque du réseau FunerAsie, 13 décembre 2008, Maison Franco-Japonaise Tokyo
め 言葉
CNRS
地域 務所所長
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Discours d’introduction
Natacha Aveline-Dubach
directeur de recherche CNRS à l’Institut d’Asie Orientale
(ENS Lyon/université Lyon 2)
Ce colloque a été organisé par le réseau Funérasie, que j’ai constitué il y a deux ans
et qui a obtenu le soutien financier, pour quatre ans, de l’Agence Nationale de la Recherche
(équivalent français de la JSPS). Comme son nom l’indique, ce réseau a pour finalité
d’étudier la question funéraire en Asie, cette zone étant limitée à trois pays : le Japon, la
Corée du Sud et la Chine. Notre objectif n’est pas d’étudier les rites funéraires, car ceux-ci
font l’objet d’une longue tradition de recherche en anthropologie, notamment au Japon et dans
une moindre mesure en Corée et en Chine.
Le but du projet FunerAsie est de considérer le funéraire comme une industrie et
d’en étudier trois catégories d’enjeux, en limitant l’analyse aux grandes agglomérations
urbaines :
1) Les enjeux économiques : poids macro-économique de cette industrie, impliquée dans
les services, la fabrication d’articles et l’aménagement urbain (cimetières…) ; poids
de ces services et produits dans le budget des familles
2) Les enjeux spatiaux : notamment dans les grandes villes où l’espace est rare et cher :
comment parvient-on à loger les morts dans une société en vieillissement où la
demande expose ?
3) Les enjeux symboliques et religieux : comment ces contraintes de coût et d’espace
infléchissent-elles les nouvelles pratiques rituelles des sociétés urbaines ?
Notre réseau est constitué de spécialistes français, japonais, chinois et coréens dont la
plupart parlent au moins deux langues des pays étudiés, ce qui nous permet de communiquer
par petits groupes, en l’absence de langue commune. Pour le Japon participent activement le
Pr Katsumi Shimane (université Senshu japonais, français) et le Pr He Bin (université
métropolitaine de Tokyo, chinois, japonais), ce sont eux qui présideront les séances
d’aujourd’hui.
Ce colloque est le deuxième événement organisé au Japon par notre réseau. L’an
dernier, nous avons organisé un séminaire à la MFJ, uniquement en japonais. Cette année
nous avons pu placer notre réflexion dans le cadre des 150 ans de relations franco-japonaises,
ce qui nous a permis de bénéficier du soutien financier de l’ambassade de France. Nous avons
pu inviter une spécialiste française de l’industrie funéraire, Pascale Trompette, le seul auteur
en France qui approche la question sous un angle économique et sociologique. Elle vient de
publier un livre remarquable sur ce sujet, dont vous trouverez des flyers sur les présentoirs
(j’en profite pour vous inviter à jeter un œil sur les ouvrages des spécialistes qui sont
intervenus à ce colloque ainsi qu’au précédent séminaire).
Nous avons déjà effectué plusieurs missions en Corée et en Chine. Nous avons pu
observer un rétrécissement très net de la taille des tombes dans les trois pays étudiés. Dans le
cas de la Corée, une politique très radicale en faveur de la crémation et de la dispersion des
cendres (sankotsu) a été menée par l’Etat pour réduire l’espace dédié aux morts dans la région
de Séoul. Partout s’observent d’importantes innovations dans la forme prise par les lieux de
6
sépulture. Mais il est intéressant de noter une différence entre le Japon et les deux autres
pays : au Japon les innovations sont plutôt de type bottom-up (c’est-à-dire qu’elles partent de
la base , de temples/jinja, d’associations, d’opérateurs privés) alors qu’en Corée et en Chine,
où l’Etat a une forte tradition de contrôle sur l’utilisation des sols, les innovations sont plutôt
de type « top-down » (elles partent du haut, de l’Etat ou des collectivités locales).J’aurais
beaucoup d’autres choses à dire sur ces premiers résultats de recherche, mais ce n’est pas
l’objectif du colloque d’aujourd’hui. Il est prévu d’organiser d’autres autres séances au cours
des deux ans à venir, portant sur la Chine, la Corée, et bien évidemment le Japon.
Dans l’intervalle, je tiens tout particulièrement à remercier le service culturel de
l’ambassade de France pour son aide financière. Mes remerciements les plus appuyés vont
aussi à la Maison Franco-Japonaise, qui nous accorde depuis le début un soutien logistique et
financier très précieux. Je suis particulièrement reconnaissante à son nouveau directeur, Marc
Humbert, pour l’intérêt qu’il marque à nos travaux par sa présence aujourd’hui.
7
第 1 セッ
ョ
葬儀業界
再編成
司会 : 嶋根克己 専修大学教授 定
Session 1. « Les pompes funèbres en recomposition»
présidée par Katsumi Shimane, professeur de sociologie
à l’université Senshu
8
1.1.J.定
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1.1.F. « La libéralisation du marché funéraire en France : dynamiques professionnelles
et système d'acteurs »
Pascale Trompette, directeur de recherches CNRS au laboratoire PACTE
Université de Grenoble
Introduction
L’exposé que je vais vous présenter aujourd’hui est tiré d’une recherche que j’ai
conduite depuis maintenant près d’une dizaine d’années, consacrée au marché funéraire en
France.
La perspective qui est la mienne est celle de la sociologie, avec une spécialisation sur
les relations économiques => mes questionnements portent sur l’organisation du marché, la
profession, le travail. En d’autres termes, je ne me suis pas directement intéressée aux
pratiques funéraires et à leur évolution - sur le plan des rites ou de l’anthropologie de la mort
– ou je m’y suis intéressée par le biais des professionnels qui prenaient en charge les rituels
d’adieu, à savoir les pompes funèbres. J’avais tout d’abord découvert que peu de chercheurs
en sociologie du travail ou des professions – en France - s’étaient intéressés à ces métiers –
que ce soit les pompes funèbres ou les personnels des morgues, les embaumeurs (appelés en
France les thanatopracteurs), etc -. D’autre part, 1998 constituait une année « tournant » au
sein du secteur funéraire, dans la mesure où elle consacrait l’ouverture concrète à la
concurrence (la loi date de 1993 mais la mise en application de 1998). L’ère de la
libéralisation s’ouvrait en France après deux siècles de monopole public : pourquoi le marché
et pourquoi à ce moment là ? Tels étaient mes questionnements initiaux :
Comprendre pourquoi le passage à la concurrence s’était imposé dans ce secteur
relativement lourd du poids d’enjeux civiques et sociaux ? Quels allaient être les effets de
cette ouverture à la concurrence sur la structure du marché ? Sur les pratiques funéraires ellesmêmes ?
Cette recherche a été réalisée avec l’appui d’autres chercheurs : un économiste
(Olivier Boissin), une sociologie du travail et des organisations (D. Vinck), une sociologue
des religions (Valérie Rocchi), une ergonome (Sandrine Caroly). Je vais donc m’efforcer d’en
restituer les principaux résultats à ce jour.
Je débuterai mon exposé par une première vue d’ensemble du secteur funéraire en
France, en vous livrant quelques données générales qui vous permettront de vous familiariser
avec la façon dont s’organisent les pratiques funéraires chez nous.
Dans un second temps (2.), je reviendrai sur l’histoire du secteur funéraire en
France : je tenterai de vous donner quelques éléments de connaissance sur l’évolution des
différents régimes d’organisation économique (monopole religieux, monopole public,
marché) et à ce qui a justifié les changements de régime successifs au cours des deux siècles
derniers. Je reviendrai ensuite (3.) également sur les mutations majeures, intervenues
principalement au cours des dernières décennies, concernant les services funéraires en tant
que tels, avec la montée en puissance de la part du « service » par rapport à celle des articles
funéraires (cercueil, accessoire).
Dans la section suivante (4.), je m’intéresserai au marché lui-même et à la façon dont
il s’est transformé dans le contexte de la libéralisation : nous verrons comment se déploient
les relations concurrentielles dans ce contexte, comment se sont repositionnés les acteurs du
secteur, comment s’est établi la relation entre les pouvoirs publics et les professionnels dans
la régulation du marché, et de quelle façon cet environnement concurrentiel a transformé le
service rendu aux familles par les professionnels.
14
Enfin, dans une dernière partie (5.), je reviendrai sur les évolutions majeures que je
diagnostique aujourd’hui. Je proposerai (c’est une hypothèse) l’idée selon laquelle il y aurait
une tendance convergente vers la « subjectivation de la mort », c'est-à-dire une place
croissante du sujet dans la gestion de sa propre mort. Dans cette dernière partie notamment
(mais cette ligne de réflexion sera présente sur l’ensemble de l’exposé), nous nous
intéresserons à la façon dont interagissent et se construisent ensemble (ou se co-construisent)
l’évolution des formes sociales de traitement de la mort et la transformation de l’activité des
professionnels de pompes funèbres (sous l’effet du marché et des relations concurrentielles).
Eléments généraux
Nous commencerons par quelques éléments généraux qui nous vont nous permettre
de caractériser l’organisation des pratiques funéraires en France.
•
En premier lieu, les services funéraires en France relèvent bien d’un « service public »
(ce depuis la loi de 1804 établie par Napoléon qui fonde le service public des funérailles en
1804). Cette notion de « service public » signifie essentiellement un encadrement
relativement étroit de l’activité par les pouvoirs publics (Etat et municipalités). Elle n’en
demeure pas moins relativement souple en termes de régime d’organisation de cette
mission puisque historiquement (je pourrai y revenir plus en détail si vous le souhaitez) ce
service public en France a donné lieu à de multiples formes de partenariats entre les
administrations d’église, les municipalités et les entreprises : au 19ème siècle, l’église
bénéficie de la rente économique issue de la vente des articles mais la partie opérationnelle est
plutôt assurée par la ville ou par un entrepreneur. A partir de 1905 (lois sur la laïcité en
France), l’église perd cette rente et ce sont les municipalités qui la récupèrent mais là encore,
les pompes funèbres peuvent être déléguées par les villes. C’est donc l’une des premières
caractéristiques majeures du système français (y compris dans sa dimension historique)/ et
européen (Walter) : nous avons 3 acteurs pour ce champ d’activité que sont les services
funéraire - l’Eglise, l’Etat et les entreprises privées (les pompes funèbres), 3 acteurs qui
cohabitent, se partagent le travail ou la rente, mais aussi parfois se concurrencent: avec une
évolution significative de la part que pouvait prendre chacun d’eux dans le contrôle de
l’activité. (slide)
•
Seconde composante : qu’appelle-t-on « services funéraires » en France : on peut
découper le processus de traitement du défunt depuis le moment du décès jusqu’à la sépulture
(crémation ou inhumation) en trois phases principales :
- tout d’abord, le temps de la présentation du corps, qui suppose une préparation de celui-ci
(autrefois une simple toilette opérée par une femme, souvent une religieuse ; aujourd’hui de
plus en plus de soins d’embaumement – « thanatopraxie » et une présentation au domicile ou
dans un salon au sein d’une chambre funéraire. La présentation du corps peut durer 1 à 2 voire
3 jours, avec une veillée la nuit, et une visite des amis ou des proches sur place)
- ensuite le temps du cérémonial, avec une pratique dominante (autour de 70%) = le cérémonial
religieux laïque), qui entraîne généralement l’organisation d’un convoi avec une cérémonie à
l’Eglise. Des salles de cérémonies au sein des chambres funéraires peuvent aujourd’hui
accueillir des cérémonies civiles ou religieuses.
- enfin, l’inhumation ou la crémation : la première reste dominante en France, bien qu’en recul
(75% des décès), basée sur des sépultures familiales attribuées sur la base de concessions
renouvelables (d’une 10aine à une cinquantaine d’années) au sein de cimetières publics. La
15
crémation progresse cependant très rapidement, avec l’implantation croissante de
crématoriums (150 aujourd’hui contre 100 il y a 6 ans) sur le territoire français.
- = ce qui concerne les rites de passage ou rites d’adieu : J’ouvre une parenthèse pour évoquer
le fait qu’il peut y avoir (et c’est même assez fréquent) d’autres interventions sur les
restes mortels : la réduction (mettre dans une petite boîte pour faire de la place), l’exhumation
(changer de place un corps) / dans le cas de la crémation : des mouvements de l’urne.
Troisième composante : les pompes funèbres comme groupe professionnel. Ils apparaissent à la
fin du 18ème siècle en tant que métier (corporation des « crieurs » - ceux qui annoncent le
décès) puis entreprises qui vendent des articles funéraires (la « bière » ou cercueil, les
« tentures », les cierges) et aujourd’hui prestataires de services assurant la prise en charge
totale du défunt. Le cœur du métier de pompes funèbres est bien l’organisation des
funérailles : ou ce qu’on appelle en France « régler les funérailles » : c’est-à-dire coordonner
l’ensemble des activités, des spécialités, des mouvements autour du défunt : autrefois, il
s’agissait essentiellement d’habiller l’espace et de conduire la procession funéraire (domicile
=> Eglise => cimetière), aujourd’hui, il s’agit plutôt de la prise en charge au sein
d’équipements spécialisés comme les chambres funéraires (funeral home), de soins aux
défunts (embaumeur), de l’accompagnement du cérémonial public ou religieux, etc. Nous
verrons plus tard à quel point leur activité s’est considérablement transformée au cours des
dernières décennies : avec le passage d’une activité fortement basée sur la vente d’articles habillage décoratif du cortège – à une activité tournée vers la prise en charge totale et
continue du corps défunt.
•
Dernière caractéristique : la structure du secteur
On identifie finalement trois principaux types d’acteurs qui composent la structure du
marché funéraire (et ce également depuis très longtemps) : autour de 2200 entreprises
- un tissu de PME/TPE d’entreprises « artisanales » qui sont implantées fortement dans le
monde rural et semi-rural (c’est la figure du « croque mort » local) mais aussi dans les villes
et leurs périphéries. = entreprises familiales (pour certaines anciennes, issues de menuisiers de
village) = elles composent une sorte de tissus traditionnel de petits opérateurs qui se sont
progressivement modernisés et peuvent aujourd’hui être à la tête de structures importantes
avec un rayonnement local voire régional.
- une grande entreprise nationale (d’envergure internationale), une spécificité française ( !) le
groupe PFG, qui est un peu l’équivalent du groupe SCI sur le plan international : à savoir un
conglomérat issus de fusions, rachats et d’opérateurs urbains et régionaux, avec une offre de
service intégrée et une gestion rationalisée de l’activité (basée sur la division entre back office
(sites serveurs) et front officiel (agences commerciales). PFG représente en fait deux choses :
une marque ou même un label (« PFG ») ; un groupe basé sur l’intégration à la fois
horizontale (diversité des filiales et des marques) et verticale (filière bois = cercueils, filière
granit = monuments et articles, filière transport, filières matériel et soins d’embaumement,
filière assurance, + patrimoine immobilier), etc.)
- des opérateurs publics : composés d’un côté de services communaux qui peuvent intervenir
sur une petite partie du service (fossoyeur municipal, gardien de cimetière) – intervenants qui
tendent d’ailleurs à disparaître ; de l’autre de régies très bien implantées au sein de grandes
villes (Tours, Grenoble, Marseille) = pour certaines depuis 1 siècles : Marseille, Lyon.
Ces trois acteurs sont présents depuis un siècle et demi et c’est là une des spécificités
françaises : d’une part, l’existence d’une pluralité d’opérateurs (public, grande entreprise,
PME) ; d’autre part, un marché privé « dual » reconnaissant très tôt l’existence d’un grand
groupe leader opposé à un tissu traditionnel de PME. Enfin, on peut ajouter que ce marché est
aussi marqué par un fort niveau d’interconnaissance et de stabilité des acteurs, qui ont (en
16
quelque sorte ») « fait leur marché » ensemble (avec des alliances ou de la concurrence)
depuis plusieurs décennies et se connaissent parfaitement.
A partir de ce premier niveau de connaissance et d’acculturation au monde funéraire
français, je vous propose maintenant d’entrer plus en avant dans la singularité du modèle
français à partir d’un rapide détour par l’histoire.
Deux siècles de lutte pour la « conquête » du marché
Le détour par l’histoire me semble essentiel à deux niveaux : - d’une part, parce que
ce regard rétrospectif révèle à quel point l’anthropologie des pratiques funéraires (rites,
cérémonial autour de ce processus transitionnel) et la sociologie du marché funéraire évoluent
de concert, se structurent l’une et l’autre, se co-construisent en permanence. Il permet donc de
rétablir les « pompes funèbres » et les professionnels de la mort comme des acteurs à part
entière des mutations sociologiques qui affectent le champ des pratiques mortuaires.
- d’autre part : l’histoire permet de donner de la profondeur à des problématiques qui sont
souvent perçues comme très « contemporaines », propres à « l’ère du temps », alors qu’elles
se révèlent pour certaines très anciennes (nous le verrons en ce qui concerne la libéralisation),
pour d’autres associées à des tendances qui s’inscrivent dans des temporalités relativement
longues (mouvement de subjectivation).
On peut (de façon un peu réductrice) rapporter les deux siècles d’histoire du marché
funéraire (18ème – 20ème) à un mouvement de « conquête du marché ». Ce mouvement s’est
joué en fait à plusieurs niveaux étroitement liés :
- un bataille économique et juridique : la conquête du régime de liberté contre le monopole
religieux et public (par les entrepreneurs = les entrepreneurs exclus du monopole, qui
vendaient les articles autour ou dans le cercueil => à la périphérie du monopole)
- une bataille professionnelle : la conquête de l’ensemble du champ des services funéraires par
les professionnels de pompes funèbres
Comme dans toutes les sociétés occidentales, l’histoire des services funéraires en France met
en scène 3 principaux acteurs : le clergé, les pouvoirs publics (les municipalités notamment)
et les entreprises. Ces acteurs vont toujours cohabiter à travers une forme de partage de
l’économie des funérailles, et en même temps se concurrencer et entrer en compétition pour la
rente économique mais aussi pour l’autorité (professionnelle ou symbolique). Tour à tour, ils
dominent le champ des pratiques funéraires sans jamais en avoir la totale exclusivité :
Au fond, on peut ainsi observer un mouvement majeur qui se traduit par - (cf schémas)
- Une assise relativement forte de l’Eglise (sous l’Ancien Régime) jusqu’à la Révolution :
l’administration d’église capte l’essentiel des revenus issus de la vente des articles (les
fournitures : cierges, draps, cercueil) + a autorité sur l’enterrement (rituels funéraires).
L’Eglise détient une part importante de la « rente » économique jusqu’en 1905, date à laquelle
son monopole est transféré aux municipalités ;
- Une montée en puissance – progressive - de l’acteur public à partir de la révolution
française, = cette montée en puissance s’actualise avec la loi de 1905 dans le contexte de la
laïcité, => les municipalités gagnent une position d’autorité dans la gestion de l’activité mais
= on a un partage de la rente avec les entreprises.
- Un déploiement progressif mais constant des entreprises de pompes funèbres, qui se joue à
la fois dans le cadre du monopole (le monopole sert d’assise au déploiement de la grande
entreprise PFG qui intervient dans les villes en tant que sous-traitant des mairies –
17
« concession de service public » -) et à la périphérie du monopole (par le développement
d’agences qui offrent des biens et services complémentaires). Au cours des 19 ème et 20 ème
siècles, la croissance des entreprises accompagne une marchandisation intensifiée des
funérailles avec une gamme toujours plus étendue de fournitures.
On voit que la répartition entre ces trois acteurs se joue à des niveaux interdépendants :
-à travers la répartition de la rente économique (distribution des bénéfices sur la vente des
biens et services)
-dans le cadre de l’organisation du service ; place tenue dans la chaîne de traitement du défunt
(ex : à l’église le cérémonial religieux, à la ville l’organisation du convoi et à l’entreprise la
vente des fournitures et des services, etc…).
L’organisation de ce partage s’appuie bien sûr chaque fois sur des juridictions (législation,
réglementation) et l’établissement de ces juridictions procède lui-même du jeu d’acteur, en
fonction de leur pouvoir et de leur légitimité politique.
Ce rapide détour nous rappelle que l’accès à la rente économique provenant des enterrements
est une problématique ancienne et qui ne concerne pas seulement les entreprises (loin s’en
faut). Cela va à l’encontre de certaines analyses qui ont tendance à stigmatiser la dimension
économique et commerciale des pratiques funéraires modernes en arguant d’un passé et d’une
sociabilité idéalisée et désintéressée.
Au-delà, on constate également que l’ouverture à la concurrence ne s’associe pas à
une rupture radicale où l’on verrait passer ce marché d’un monopole public (avec intervention
exclusive des pouvoirs publics) à un marché concurrentiel (avec la présence exclusive des
entreprises). La libéralisation procède en réalité bien davantage d’un bataille « interne » entre
entrepreneurs : entre les PFG, délégataires de municipalités, et les agences périphériques,
évoluant en marge du monopole. Ce sont ces petites entreprises qui, dans les années 70 et
pendant 20, luttent et médiatisent leur bataille juridique pour supprimer le monopole et
pouvoir jouer à arme égale avec les PFG.
Du commerce des fournitures à l’offre de soins au défunt
L’histoire du marché des services funéraires, ce n’est pas seulement des luttes
d’acteurs pour le monopole des biens matériels et symboliques, mais également un
mouvement de transformation de l’offre portée par les pompes funèbres. Cette transformation
de l’offre véhicule un profond changement leur identité professionnelle.
On peut dater ce mouvement à toute la période qui couvre la seconde moitié du siècle
dernier (1950 à aujourd’hui).
Jusqu’en 1950 : les pompes funèbres étaient essentiellement des vendeurs
d’accessoires : certes, ils avaient une fonction d’organisation, de coordination, de chef
d’orchestre (évoquer la figure du « maître de cérémonie ») et ils offraient déjà un service (la
procession, l’inhumation) mais l’essentiel de la plus-value était issue de la vente des
nombreux éléments et accessoires qui permettaient de composer le cortège public : le cercueil,
mais aussi le corbillard (décoré), l’habillage des chevaux, les draps, etc. Au 19ème siècle, les
pompes funèbres proposaient d’immenses listes d’accessoires regroupés dans des « classes ».
Comme dans de nombreuses cultures, la splendeur du convoi désignait la place dans la
hiérarchie sociale. Cette culture de la « pompe » - essentiellement urbaine, il faut le préciser –
a été suspendu pendant la guerre de 39-45 et elle n’est jamais réapparue ensuite avec la même
vigueur. Dans la période après guerre, la motorisation des convois fait disparaître les chevaux.
L’Eglise supprime le système des classes.
18
En fait, la rupture majeure va surtout provenir de la médicalisation de la fin de vie.
La migration des morts du domicile à l’établissement de santé (de 33% au début des années
60 à 66% au milieu des années 80 jusqu’à environ de 80% aujourd’hui) provoque une crise au
sein du monde hospitalier. Cette crise est saisit comme une opportunité pour les entreprises de
pompes funèbres : dans la mesure où celles-ci se trouvent directement affectées par la
disparition progressive de ce cette « pompe » des funérailles.
Assez rapidement, les entreprises de pompes funèbres – et je parle ici essentiellement
des PFG qui étaient la grande entreprise urbaine – cette entreprise, donc, va évoluer dans sa
stratégie commerciale. Elle va substituer à cette offre d’accessoire une offre de services dans
la prise en charge du corps défunt. Les pompes funèbres vont donc répondre à la
problématique hospitalière par le développement des maisons funéraires (« « chambres
funéraires » en France, équivalent du Funeral Home » anglo-saxon) : pour ceux qui n’auraient
jamais fréquenté une chambre funéraire, les chambres funéraires sont des équipements
équivalents à des « hôtels » pour défunts, avec des espaces dédiés à la conservation (casiers
réfrigérés), d’autres à la présentation du corps (salon) aux familles avant le cérémonial
religieux.
Entre 1970 et 1990, 200 établissements sont construits (principalement à l’initiative
du groupe PFG). Avec la libéralisation, on assiste à une explosion du développement des
équipements : on compte aujourd’hui environ 2300 chambres funéraires en France (rppt
branche 2007). En plus de cette prise en charge du corps, les pompes funèbres vont importer
des pays anglo-saxon la technique d’embaumement que constitue la « thanatopraxie ». Les
« soins au défunts » entrent dans cette nouvelle offre de service. Là aussi, la montée de la
thanatopraxie est exponentielle : de quelques centaines de cas en 1964 à 37% des défunts en
2004 (estimé à plus de 40% aujourd’hui).
On voit donc ici deux innovations majeures : la chambre funéraire, l’embaumement
du défunt. Ces innovations de service s’inscrivent en fait dans un cadre culturel réceptif à
cette présentation d’un corps « embelli ». Au fond, dans la tradition française, le traitement du
corps, la présentation du défunt à l’entourage, le temps de la veillée ont toujours constitué
l’un des axes symboliques forts des funérailles (Kselman 1993; Van Gennep 1998). On ne
peut donc pas dire que l’exposition du corps embaumé au sein d’un salon feutré constitue une
rupture sociologique majeure sur le plan des rituels funéraires. Elle traduit plutôt une
appropriation originale des procédés anglo-saxons (en sachant que cette même pratique prend
déjà des visages très différents au Royaume Uni et aux Etats-Unis). En revanche,
embaumement et séjour en chambre s’associent à un déplacement pratique et symbolique
majeur : le défunt a définitivement quitté le domicile, il repose au sein d’un équipement
spécifique, il est manipulé par des techniciens spécialisés. Les corps-défunt font désormais
l’objet d’une prise en charge professionnelle (hygiène, conservation, présentation). Ils
s’affranchissent d’une prise en charge par la collectivité, au domicile. Les pompes funèbres
ont acquis un relatif monopole professionnel de cette prise en charge du défunt, avec une
technicisation et une spécialisation croissantes des modes opératoires
Ce mouvement traduit une métamorphose pratique et symbolique de l’espace
funéraire : les services funéraires se transforment en une prestation de service « au mort » là
où il y avait initialement une mise en scène théâtrale de « la Mort ». L’entrepreneur de
pompes funèbres n’est plus un marchand d’accessoires scéniques mais un professionnel de la
prise en charge du défunt. Pour les pompes funèbres, l’appropriation du cadavre, le traitement
du « corps » engagent une mutation profonde du métier, désormais plus proche des « métiers
de service » et à distance du simple commerce des articles.
19
Quels sont, très rapidement, les quelques enseignements que l’on tire de ce détour
par l’histoire ? Nous avons en fait observé plusieurs mouvements importants dont procède le
marché funéraire français contemporain :
- tout d’abord, nous avons suivi l’emprise croissante des pompes funèbres sur l’organisation
des services funéraires, face à des acteurs de plus en plus faibles, en retrait (Eglise et
municipalités) voire défaillants
- ensuite, on peut considérer que l’ouverture à la concurrence ne résulte pas (ou pas
exclusivement) de l’influence de mouvements de libéralisation des services publics (qui se
joueraient notamment à un niveau européen). Elle ressort bien davantage des batailles entre
entrepreneurs au sein du marché privé : entre les PME qui sont exclues du monopole et la
grande entreprise PFG qui bénéficie des alliances avec les municipalités
- enfin, on a pu voir la montée en puissance des pompes funèbres dans la prise en charge
étendue de l’ensemble du processus de « transformation d’état » du défunt, en lieu et place
d’autres acteurs (la collectivité locale, les municipalités, les prêtres, les soignants) ; Cette
transformation consacre une forme de montée en professionnalité, dans la mesure où les
pompes funèbres seront amenés, de façon croissante, à se constituer comme une autorité de
référence dans la gestion non seulement matérielle mais également symbolique des défunts.
Un marché concurrentiel des services funéraires : les recompositions majeures de la
dernière décennie
Nous arrivons donc maintenant à la période contemporaine, avec un recul d’une
dizaine d’année sur la libéralisation du secteur funéraire. Quel a été son impact ? Comment
s’est modifié le paysage du marché funéraire français ? Je vous propose que nous
commencions tout d’abord par une lecture économique d’ensemble avant de nous intéresser à
l’organisation des marchés au niveau local.
Durant toute la période qui précède l’ouverture du marché, nous avions un marché
dont la structure était quasiment duale, avec d’un côté le groupe PFG détenteur du monopole
public comme principal délégataire des communes, de l’autre les petites entreprises
intervenant à la périphérie du monopole ou en zone rurale. Les PFG détenaient alors environ
50% des parts de marché, le reste se partageant entre les petites entreprises (autour de 30 %)
et le pôle public (10 à 15%), avec des variations selon les périodes.
10 ans plus tard, on peut dire que la libéralisation a assaini ce déséquilibre au
bénéfice des PME, puisque la distribution du marché s’est quasiment inversée : les PME
totalisent plus de 50% du marché contre 25% pour le groupe PFG, et une montée significative
du pôle public (17%).
Cette recomposition s’est accompagnée de plusieurs mouvements significatifs :
- les PME ont indiscutablement monté leur offre de prestations en qualité, avec l’acquisition de
chambres funéraires (pour certaines de crématorium) et la mise à niveau de leurs prestations.
Elles se sont structurées en réseaux commerciaux, ces réseaux nationaux occupant désormais
une place majeure dans le paysage funéraire français. On peut notamment citer le réseau
« Roc Eclerc » qui constitue un réseau de franchisé « discount », ou encore le « Vœu
funéraire » qui incarne plutôt l’artisan.
- le groupe PFG a incontestablement souffert et a traversé cette crise avec des restructurations
internes importantes. Sur le modèle SCI (dont il est filiale de 1995 à 2004), la société est
distribuée en une soixantaine de secteurs opérationnels organisés sur la base d’une division
entre sites serveurs et agences commerciales. Le groupe conserve cependant une place forte, à
20
la fois en tant que principal référent pour la profession en terme d’innovation, de compétence
et de formation (l’école), de stratégie. Les PFG reconstruisent aujourd’hui leur position en
partant à la conquête du marché de la prévoyance.
- le pôle public s’est restructuré de façon significative : les petites régies disparaissent, les
grandes régies des métropoles se restructurent et se modernisent. C’est par cette
modernisation que l’opérateur public a progressé. Ces régies s’apparentent en fait à
d’immense complexe funéraire (jusqu’à plusieurs dizaines de salons, salle de cérémonies, etc.
- les nouveaux entrants sont principalement issus de secteurs connexes : ambulance, fleur,
menuiserie, et surtout marbrerie. Ils entrainent une concurrence un peu plus intensive (puisque
l’offre augmente alors que le nb de défunt stagne) mais cette concurrence ne modifie pas
fondamentalement l’organisation du secteur (même culture artisanale). Le secteur funéraire
demeure également un marché relativement étanche à l’entrée des acteurs de la grande
distribution.
Quels enseignements pouvons-nous tirer de ces constats ? Le principal est que la
libéralisation ne s’est pas traduite par la victoire des « multinationales » ou de grandes
compagnies nationales du funéraire contre l’industrie traditionnelle de PME locales. Au
contraire : parce qu’elles sont activement modernisées, les PME se sont repositionnées. Leur
appartenance à la fois communautaire et territoriale constitue leur principale force vis-à-vis
des familles. Par leur alliance en réseaux, elles résistent aux mouvements de concentration
monopolistique. Après 10 ans de libéralisation, le secteur funéraire est donc demeuré ouvert à
des identités plurielles. Les principaux enjeux de recomposition, nous allons le voir, viennent
plutôt de l’entrée des acteurs financiers (nous y reviendrons ultérieurement).
Après cette vue d’ensemble des recompositions, nous pouvons rapidement porter
notre regard sur l’organisation des marchés locaux. La démographie des entreprises de
pompes funèbres demeure fortement structurée par la territorialisation de la mort. Au niveau
des villes, la distribution s’organise à partir des hôpitaux et des équipements « post-mortem »
et notamment des chambres funéraires privées. En fait, les chambres funéraires fonctionnent
comme « annexes » des hôpitaux pour les soins post-mortem. La captation des défunts par les
chambres funéraires se fait en lien étroit avec les établissements de soin, souvent avec la
complicité des soignants qui sont pressés d’évacuer les défunts. Ce système contribue à voir
se maintenir – parfois se renforcer – des positions d’opérateurs dominants (les « barons
locaux ») au sein de nombreuses villes. Cette organisation du marché basée sur la chambre
funéraire comme dispositif de captation a également conduit à l’augmentation accélérée du
nombre de chambre funéraire.
Nous avons au final une équation peu favorable à la baisse des prix : une montée en
qualité des opérateurs, l’augmentation tendancielle du nombre d’intervenants, des
investissements croissants dans les équipements, et ce pour un nombre de décès constant voire
un nombre sensiblement déclinant : l’ensemble de ces facteurs a conduit à une explosion des
prix, ce qui est l’une des critiques fortes de l’impact de la libéralisation dans ce secteur.
La dernière mutation majeure est celle du marché de la prévoyance. De façon
relativement inattendue, le marché de la prévoyance a connu un développement exponentiel
au cours des 5 dernières années. Les formules de prévoyance financent aujourd’hui environ
15% (un chiffre en hausse) des funérailles, mais ce chiffre va progresser au vu de
l’augmentation exponentielle du nombre de contrats passé par an 5 (selon les projections des
assureurs : 8 millions de contrats en 2010 soit 50% des obsèques traitées en prévoyance).
Les contrats de prévoyance funéraire sont au centre d’une guerre sans merci, les
partenariats entre établissements financiers et sociétés de PF foisonnent : le groupe OGF s’est
21
lancé très tôt dans la bataille en concluant de nombreux partenariats avec les établissements
bancaires : principalement le Crédit Lyonnais, la Poste, la Caisse d’Epargne.
.
Le développement de la prévoyance expose les opérateurs funéraires à une
dépendance croissante vis-à-vis des acteurs financiers, en tant qu’apporteurs d’affaire ou
autres intermédiaires dans la distribution du marché. La question est donc posée de savoir
dans quelle mesure les opérateurs funéraires ne vont pas perdre la maîtrise de l’interface avec
le marché. Avec une concentration élevée au sein de ce secteur1, la distribution du marché par
les groupes financiers pourrait exposer les pompes funèbres à de nouvelles formes de
concentration.
Mouvements contemporains : vers la subjectivation de la mort ?
Dans une dernière partie, je voudrais proposer une lecture cette fois plus sociologique
qu’économique des mouvements qui traversent le monde funéraire.
Il me semble que l’on peut identifier des tendances – qui sont à la fois convergentes dans leur
orientation et potentiellement contradictoires dans leurs effets -.
Je rapporte ces différentes tendances à un même mouvement de « subjectivation » des
obsèques (=> J. H. Déchaux – « d’intimisation de la mort »/intimité) : de quoi s’agit-il ?
Essentiellement de l’idée d’émergence de la subjectivité comme valeur associée à la mort,
l’aspiration à « vivre sa mort en sujet ».
Je vais évoquer plusieurs mouvements qui me semblent porteurs de cette manifestation
croissante dans les pratiques funéraires du « règne de la subjectivité du défunt ». Le défunt
n’est pas totalement individualisé mais il est situé à travers la reconnaissance intersubjective
du cercle familial et amical resserré autour de lui en tant que personne singulière.
Quelles sont les évolutions que nous rapportons à cette tendance sociologique :
- Tout d’abord, je vais revenir sur les rites d’adieu : j’ai évoqué plus haut l’importance de ce
déplacement significatif de l’activité des pompes funèbres vers le développement des services
au défunt (qui s’est historiquement substitué au « théâtre du cortège ») : transport, hôtellerie,
soins au corps, présentation. Ce mouvement, on l’a vu, a été intensifié dans le contexte de la
libéralisation par une offre des prestations toujours plus élaborées, permettant de soutenir
l’activité en valeur. Cette orientation se poursuit aujourd’hui avec le développement d’une
offre de service autour du cérémonial non religieux : cérémonies personnalisées, hommages,
accompagnement du rituel.
Les professionnels de pompes funèbres se pensent de plus en plus comme acteurs du
traitement social de la mort. Concernant la présentation comme le cérémonial, ils proposent
une ritualité beaucoup moins conventionnelle et instituée, mais plutôt un cérémonial « sur
mesure », mettant en valeur la reconnaissance de la singularité du défunt. On observe un
régression du caractère collectif et institué des rituels funéraires au bénéfice d’une expression
tout aussi « sociale » mais tournée vers la personne considérée dans sa singularité, le cercle
restreint des proches et « l’authenticité » des émotions.
1
« Le marché de l’assurance obsèques est fortement concentré. Trois acteurs se distinguent nettement : AUXIA,
filiale individuelle de prévoyance de Mederic, AVIVA direct et Prévoir Vie (…) Les établissements financiers et
mutualistes sont de plus en plus nombreux à s’intéresser au marché du funéraire qui présente des perspectives
de croissance très intéressantes à moyen terme » (Etude sectorielle Xerfi, 2006).
22
Les transformations affectant la phase de présentation du corps font largement écho à ces
évolutions : l’intimité des salons, le repli sur la famille et les proches, la présentation d’un
corps reflètent cette même modalité d’intimité autour de la mort. Ces dimensions traduisent
une privatisation de l’expression des émotions et du travail de deuil, alors que l’expression
des émotions était autrefois assumée par des acteurs sociaux (veilleurs, prieuses, pleureuses)
et le cercle local.
La thanatopraxie (technique d’embaumement) joue aussi un rôle essentiel dans ce mouvement
: elle fait don à la famille d’un corps réconcilié avec sa propre image, elle participe à la
régulation des émotions et, avec elle, à la prise en charge de la famille et à la gestion de son
processus de deuil (qui fait écho à la prééminence d’une approche psychologisante des
problématiques thanatologiques).
- autre tendance que nous situons en lien avec la subjectivation de la mort : la montée
soudaine de la prévoyance. Le contrat obsèques ne passe pas exclusivement par la constitution
d’un capital décès mais également par la définition (parfois inscrite au contrat) par le futur
défunt du contenu des obsèques (choix du cercueil, soins, inhumation, crémation, etc.).
Cette formule du « contrat en prestation » ne constitue aujourd’hui que 30% des portefeuilles
de contrat alors qu’elle est manifestement l’option que préféreraient les consommateurs.
Que se passe-t-il avec ce type de contrat ? Le souscripteur se projette ici comme
consommateur post-mortem, avec des critères de choix qui sont relativement étrangers à ce
qui fonde le rite d’hommage collectif et public (cf. étude Credoc) : l'enterrement n’est plus
pensé comme l’hommage de la collectivité à l’un de ses membres, non plus l'occasion
exceptionnelle d'une dernière démonstration sociale de la force du lien personnel : le refus du
protocole, la simplicité, la sobriété, marquent les choix de ces souscripteurs. A l’instar de ce
qu’a montré V. Zelizer à propos de l’assurance-vie aux Etats-Unis, l’assurance décès est
désormais considérée comme un moyen privilégié de libérer la descendance de la charge
morale et financière des obsèques. On mesure ici à quel point ce déplacement – d’une
organisation portée par la famille à une gestion individuelle de ses propres obsèques –
transporte cette tendance à la subjectivation de la mort.
- Nous faisons l’hypothèse (mais elle est à ce jour insuffisamment étayée par nos données)
que la montée exponentielle de la crémation2 au cours des 30 dernières années n’est pas non
plus totalement étrangère à ce mouvement de la personne « sujet de ses obsèques » : en
France, le mode de sépulture dominant qu’est l’inhumation (99% jusqu’aux années 80, on le
rappelle, encore 75% aujourd’hui) est aussi étroitement associé à une publicisation des
obsèques et des sépultures (j’entends pas la une empreinte forte de l’idée d’espace public et de
citoyenneté). Le cimetière est et restera un espace public dans sa gestion : les velléités des
entreprises pour de développer des cimetières privées ont toujours été rejetées par les
pouvoirs publics. Le cimetière en France reste un lieu de commémoration à la fois familiale et
collective (cf/ photo la Toussaint). Il en va tout autrement concernant la destination des
cendres : dans les ¾ des crémations (71à 15%), l’urne échoit à la famille, seuls 5 à 7% des
familles font le choix d’un dépôt au colombarium (cimetière public) ou au jardin d’urne (212% les dispersent). Les problèmes liés à cette appropriation privée des cendres – sans aucun
soubassement cultuel et traditionnel – sont nombreux (désarroi, conflits familiaux). Ils
suscitent d’ailleurs aujourd’hui une réflexion du législateur qui envisage une publicisation des
cendres (traçabilité, dépôt dans des espaces publics).
Ce mouvement de subjectivation et d’intimité des obsèques conduit simultanément à des
tendances contradictoires du marché avec lesquelles composent les pompes funèbres :
2
Le taux de crémation passe de 0,9% en 1980 à 20% en 2002, 25% aujourd’hui.
23
- d’un côté, on l’a vu, les pompes funèbres cherchent aujourd’hui à s’établir comme un acteur
à part entière de la gestion des « biens symboliques », c'est-à-dire du traitement social de la
mort par l’accompagnement de l’hommage (présentation, cérémonial), suppléant ici à la
défaillance des acteurs religieux. Ce faisant, cette offre participe d’une nouvelle économie des
biens et services funéraires autour du « beau défunt » et de la « bonne mort » : beauté du
cercueil et de l’habillage, frais d’hôtellerie et de recueillement (salons privés), esthétique du
corps (soins), personnalisation. L’esthétique du mort et de la mort constitue l’un des
principaux lieux de génération de valeurs économique. La subjectivation des obsèques
s’articule – de façon paradoxale – à un processus de standardisation du process de traitement
des défunts, avec la centralisation des opérations au sein de la chambre funéraire (soins, salon,
salle omniculte) et avec l’hommage individualisé à partir d’un catalogue standardisé de textes
et poèmes civils3 ainsi que de « petits gestes » symboliques.
- d’un autre côté, l’entrée en scène de plus en plus prégnante du sujet dans la gestion de ses
propres obsèques véhicule au contraire une simplification extrême du rituel : le consommateur
ex-mortem se détourne radicalement du cérémonial de présentation et d’hommage, fait valoir
une attitude consumériste dans l’achat d’obsèques, privilégie la sobriété des accessoires etc.
Cette opposition pourrait conduire à une bipolarisation des obsèques, avec d’un côté un
cérémonial de présentation et d’hommage qui constitue le pivot symbolique des funérailles (et
le pivot économique de l’industrie funéraire) ; de l’autre, des funérailles sobres et peu
coûteuses, probablement plus souvent associées à la crémation. On retrouve d’ailleurs cette
dualisation du marché aux EU où cette opposition renvoie à une segmentation de l’offre,
opposant les entreprises de pompes funèbres au mouvement consumériste des Memorial
Societies.
Conclusion
Je terminerai cette intervention par quelques éléments de synthèse :
- En premier lieu, en suivant les pompes funèbres dans la transformation de leur activité, de
leur métier, de leur « professionnalité » en même temps que de leur marché, on découvre
comment leur évolution accompagne, voire infléchit et construit une transformation
importante de l’anthropologie de la mort dans nos sociétés contemporaines : les rites de
transition et de détachement se sont considérablement transformés. Les pompes funèbres
étaient davantage porteurs (et auteurs) d’une expression théâtrale de la sacralité,
accompagnant l’expression publique de l’hommage et des honneurs par le faste et l’apparat.
Le texte rituel qu’ils produisent aujourd’hui est davantage centré sur la personne « sujet » de
sa propre mort, sur l’esthétique de l’intimité, sur l’expression de l’authenticité de l’émotion et
du lien au défunt.
- en second lieu, on a mesuré à quel point la libéralisation ne se traduit pas automatiquement
par une radicale « banalisation marchande », exposant le secteur à une sorte « mac
donalisation » de l’offre ou à des logiques de concentration avec la domination des grands
acteurs économiques. Jusqu’à présent, la résistance du tissu traditionnel des PME, voire
même son renforcement, témoigne de la centralité du lien personnel et de l’affiliation à la
communauté locale qui justifie son élection par les consommateurs. Ceci étant, à l’entrée du
troisième millénaire, un certain nombre de facteurs pourraient soutenir une logique de
banalisation et d’uniformisation beaucoup plus marquée : la montée en puissance du marché
3
Largement diffusés par internet sur les sites spécialisés des pompes funèbres ou associations de soutien au deuil.
24
de la prévoyance constitue ainsi l’un des principaux vecteurs de standardisation de l’offre
d’une part, de construction de positions monopolistiques d’autre part.
25
1.2.J. 葬儀社と仏教と 関わ
藤井正雄 大正大学名誉教授
葬儀
意味
機能
葬儀
展開
仏教
葬儀業者
仏教
関わ
絞
い
思う
葬儀 意味 機能
人
葬儀 営
遺跡 いえ
部 山麓地
石器時
中石器時
跡 あ
現
科学的手法
明
死体遺棄 慣例
地域
地域
世界最
遺跡
体 葬
い
方
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1950
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い
葬儀 痕跡 留
いう遺跡 あ
前 洞窟遺跡
洞窟 中 遺
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形跡
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万 前
地域
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時間 経
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嫌 感
いう
いう
恐怖感
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いう
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う
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感
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通
斎場
線香
黒 鯨幕 張
時的 出現
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様
葬儀 心理的
う
的
う
あ
死斑
う
嫌
相矛盾
う
相
焚
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あ
人間 肉親 死 遭遇
いう思い 遺体
泣 叫
出
異臭
肉体 滅
気持
包
あ
感情 遺族
包
死霊 恐
矛盾
感情 い
中和
心理
斎場 自宅 あ 場
強い空間 構築
場 い
戻
い
感情
非日
日 生活
空間
心理的
相
日
中和
空間 非日
空間
葬儀
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いう
葬儀 営 意味
あ
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あ
言葉
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限
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いう
間隙
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績
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いう
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葬儀
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言う
い いう厳 い
あ
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い
葬儀 いう
故人
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東 西
近隣組織
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日
戦前
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あ
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葬儀
人
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江戸時
棺 死者
門 業者
いう
江戸時
半
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籠 業者
葬儀
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わ
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少
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乗
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持
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現
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いわ
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大都
限
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葬 御用
始
ュ
崩壊 進
地方
広
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あ
山形
例
葬儀 料理 精進料理 決
い
世
得 い
通い帳
葬儀終了
清算
機縁
葬
置い
う う
業
葬儀
生
い
いう経過
い
あ 食 店
葬
祭壇 置
い
歴史的経緯
い
あ
熊
場
乾物
岩手 場
造
中心
葬儀
誕生
い
あ
う
葬儀
展開
あ
般 民衆
死者 仏弟子
十万億土
彼方 あ 西方極
土 旅立
いう
手
脚半 身
巡礼姿
文銭
途
渡 賃
棺
出
あ
民俗
いう
喪
始
わ
死
確
時 あ
いえ
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香
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い
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多
喪 始
死 知
時
枕直
見
喪 始
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得 い 情 あ 場
香
書
病気御見舞い
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い
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い
現
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わ
26
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あ
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い
自宅 戻
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団 寝
生
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遇
被う
死者
遇
い
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伝統芸能
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あ
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あ
意味
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あ
矛盾
いう
生 死 境界状態 あ
示
い
あ
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あ
忌中 忌明
い
習俗
い
あ
う
時
流
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い
葬儀 社会的
う 意味
い
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様
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い
言う
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人 ワ
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崩壊 危機 襲わ
誰 喪主
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誰
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あ
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い
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長男
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亡
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い
経過 辿
う
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う
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あ
いう
葬儀
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え い
いえ
葬儀
要 いう遺言
亡
葬儀
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方
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い 人 世
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い 人
亡
知
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い 考え
人
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あ
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え
煩わ
あ
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意味
葬儀
あ
い
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あ
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葬 習俗
わ 祖 崇拝 根
仏教 民間習俗
相
用
複 的
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い
い
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葬 習俗
関
相 補
関
いう
葬儀式
葬 習俗 仏教的意味
え
葬儀式 葬 習俗
支え
い
あ わ
い
例え 1968
刊
J.M.W.
幕 日 風俗 録
場
日 人 師
通夜 い
様子 見
湯灌 済
思わ
裏返
仏 椅
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褌姿 裸 3 人 男 亡者 剃髪 試
い
丸坊主
亡者 経 子 着
納棺
い
い
幕 日 風俗 録
Sketches of Japanese Manners and Customs
第6
章
解
荒俣宏
任編
死 近い生 Woder Ⅹ Series 2 所
角 書店 11-12 参照
解
藤
当時 男
女
亡
仏弟子
証
髪 綺麗 剃
習わ
あ
思わ
僧
え
あ
思わ
亡
髪
い 剃
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あ
昭和 8
1933
旅 伝
全国各
地 葬礼 特
い
第
誕生 葬礼
通巻
各地 葬礼 32-228
え
新潟県中魚 郡
既 親戚 来
死者 近親 裸体
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髪 剃
体
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清
経 子 着
棺 納
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髪 毛
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銭等 入
首 懸
手 数珠 掛
棺 蓋
載
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机
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述
J.M.W.
述
県津久 地方
死者 頭髪
男女共 麗 剃
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納棺
髪
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い
時 葬式 朝
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い
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剃刀 剃 真似
いう 述 あ
述
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実
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う
あ
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剃 真似
現
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あ
あ
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応
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い
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わ
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大
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経
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い
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静
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あ
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い
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来
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い
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あ
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い
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男
女
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証
髪
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実
剃
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あ
述
仏教 日
着
仏教
地 民俗宗教 接触
仏教 民族宗教
い
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仏教 民俗
仏教 民族宗教 意味
いう いわ
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両 用 結果 習 産物
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いえ
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あ
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死 概念 多様
いえ
27
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2
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直線的死生観
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わ
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儀礼
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あ
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う
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確
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何
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い 葬儀 無 済
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あ
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社会変動 連関
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無関
い 変
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昭和 35
境
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い
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面
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出現
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わ
い
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葬儀
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葬儀
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葬式総 請 業
転
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出来
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構築
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移 IT 情報革
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28
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1956 11
50 4
1975
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葬儀
連 体 あ
全 連
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わ
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昭和 28
1953 冠婚葬祭
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う
連 会
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あ
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共通 利 関心
心
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葬祭
環境
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昭和 29
1954 6
既 仏教教団 包
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日
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仏教文
質 見
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葬儀 葬祭業者 寺院 職 相 理解 協力
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17
2005 6 15 日
あ
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い
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あ
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仏教界
応
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憶 新 い 現 仏教 葬式仏教 揶揄
実 裏返
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仏教界
支え い
あ
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い
言う
い
29
1.2.F. « Les entreprises de pompes funèbres et le bouddhisme »
Masao Fuji, professeur émérite à l’Université Taisho,
moine bouddhiste
Mon exposé comporte 3 grandes parties. Je souhaiterai d’abord m’interroger sur le
sens des funérailles, puis analyser l’évolution des funérailles en rapport avec le bouddhisme
avant de m’intéresser de plus près au rapport entre les entreprises de pompes funèbres et le
bouddhisme.
Les vestiges les plus anciens témoignant de rites funéraires se trouvent au nord de
l’Irak. Le site de Chandra a été découvert dans les années 50. Il se présente sous la forme de
grottes qui datent de plus de 50 mille ans. Les dépouilles des morts y étaient déposées, ornées
de fleurs souvent cueillies dans la campagne environnante.
Aux Philippines, on trouve des exemples similaires de lieux très anciens où se déposait des
défunts. Dans le cas cité plus haut de l’Irak, on inhumait les morts. Selon les régions, on se
débarrasse des corps ou l’on organise des funérailles. Pourquoi ces funérailles ? Il y a d’abord
un aspect psychologique : la famille du défunt s’accroche à la dépouille, pleure, regrettant le
défunt. Un sentiment de peur et de répugnance naît face au silence du corps aimé et à la
décomposition du cadavre. La famille, confrontée à cette impureté, est tourmentée par un
sentiment contradictoire, une sorte d’ambivalence entre le regret, le chagrin engendré par la
perte, mêlé d’un sentiment de dégoût. Grâce aux funérailles, la possibilité est donnée de faire
le tri dans ces sentiments, de retrouver un stade psychologique plus apaisé.
Dans les lieux où les dépouilles sont déposées, de l’encens est consumé. Au Japon,
l’endroit où a été déposé le corps n’est plus un espace appartenant à la sphère du quotidien,
même si le mort est chez lui. Les funérailles permettent de redonner à cet espace sa dimension
quotidienne.
D’un point de vue social, les funérailles étaient autrefois un rite public. L’expression
japonaise pour signifier la mise en quarantaine utilise l’expression de « huit dixième des
activités ». Car deux d’entre elles, incompressibles, sont maintenues : les funérailles et la lutte
contre les incendies.
Ces deux exceptions aux mesures de quarantaine trouvent leurs motivations dans les
cas suivants : en cas d’incendie nocturne, où l’on se retrouve brutalement sans plus rien,
dehors, au péril de sa vie, en particulier dans les régions froides. On a donc besoin
d’assistance.
Par ailleurs, lorsqu’ une vieille femme perd son mari, elle ne peut transporter seule la
dépouille. Là encore la collectivité sera sollicitée. Donc, même en cas de mise en quarantaine,
la solidarité du groupe, de la collectivité, reste nécessaire.
Lors de l’organisation des funérailles, on prend en compte le rôle du défunt au sein de
la communauté. Si cette personne a apporté beaucoup à la collectivité dans laquelle elle a
habité, tout le village se mobilisera pour être présent aux funérailles. Si en revanche cette
personne a été peu impliquée dans la vie locale, ce sont seulement les voisins immédiats qui
feront partie de l’organisation et qui assisteront aux funérailles. Il y a donc une dimension
collective dans les funérailles telles qu’on les envisage de façon traditionnelle au Japon.
Ainsi, on peut dire que les funérailles représentent la communauté elle-même. Or, lorsque la
communauté s’effondre, les rôles préalablement joués par cette communauté seront repris par
les entreprises funéraires.
A l’époque d’Edo, il existait déjà des entreprises appelées « entreprises de Hayaoke »,
qui s’occupaient de fournir un cercueil dans les plus brefs délais. Un cercueil, ou plutôt un
30
réceptacle dans lequel le corps du défunt était installé. Autrefois, les villageois utilisaient le
bambou pour la fabrication de ce réceptacle. Puis les entreprises de Hayakago ont fourni du
matériel d’urgence.
Dans la ville de Yamagata, c’est le marchand local de légumes qui disposait du
matériel funéraire. Des plats végétariens étant consommés lors des funérailles, son aide était
requise à la fois pour la cuisine, mais aussi pour la fourniture d’articles funéraires.
Au sud du Japon, à Kumamoto, les marchands de produits séchés, d’algues ou de
poissons fournissaient les articles nécessaires aux funérailles, alors que dans d’autres régions
c’était le marchand de fleurs artificielles. Les coutumes varient régionalement, il n’existe pas
d’unité nationale.
Le corps est ensuite acheminé par le cortège. Le défunt, perçu comme un passeur, est
muni de la somme d’argent nécessaire au franchissement de la rivière de l’enfer,
Sanzunokawa.
Moi-même je suis moine. A la mort de mon père, je me suis rendu au temple
bouddhique. Les funérailles n’ayant pas encore débuté, on m’a remis une enveloppe contenant
de l’argent et sur laquelle était inscrite Omimai, soit ce que l’on donne lors d’une visite à une
personne souffrante. Je me suis alors demandé quand débutait le deuil à Kyoto, au sanctuaire
de Shimokamo. J’ai pu constater que le commencement du deuil variait selon les régions.
Au moment de la veille funéraire, on couche le défunt, et on le traite encore comme
s’il était vivant. On l’installe sur des un futon. Son visage est recouvert d’un mouchoir blanc.
Le visage du défunt doit être dissimulé. Cette pratique se retrouve également en Chine pour
rendre, en quelque sorte, le visage du défunt invisible. On le couche comme s’il était encore
vivant, mais on cache son visage avec un mouchoir blanc pour montrer que le défunt est à la
démarcation du monde des morts et de celui des vivants.
Les pratiques ont évolué au fil du temps, le rôle des funérailles a changé. Quelle est
cette fonction ? Comme pour le mariage, il s’agit de la validation sociale d’une situation
représentant la famille (en deuil). La fonction occupée dans la cérémonie du deuil indique la
place au sein de la famille. A titre d’exemple, on reconnait les héritiers parce que le fils ainé
est chargé d’allumer le bâton d’encens. On se réjouissait donc d’avoir un fils, parce qu’enfin
quelqu’un pouvait tenir les tablettes funéraires.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé. L’espérance de vie s’est beaucoup
prolongée. Les femmes, notamment, ont une espérance de vie plus longue. Ce sont donc les
épouses et les veuves qui représentent désormais la famille du défunt. Cela semble normal
puisque l’épouse était la plus proche du mort, et pouvait en conséquence tenir les tablettes
funéraires. Elire la veuve comme représentant de la famille du défunt met néanmoins fin au
prolongement sociétal de la famille, rôle premier des célébrations funéraires. Celles-ci
s’orientent désormais vers le domaine de l’émotion, de l’affectif. Ainsi, les funérailles ne
relèvent plus de la société, mais du domaine affectif.
Revenons-en à la question du sens des funérailles. L’abstention de funérailles
mécontente les proches, attachés à la volonté de brûler un bâton d’encens. Sans funérailles
organisées, les personnes arrivent irrégulièrement, de façon désordonnée et cela dure très
longtemps. Il y a donc « reproduction naturelle » du rite, qui permet de couper, d’ « en finir »,
avec les affaires du défunt.
Aujourd’hui on ne rase plus les morts. Autrefois, la coutume voulait que l’on rase les
cheveux du défunt.
Dans les 'Sketches of Japanese Manners and Customs'; ouvrage publié à Londres un
an avant la restauration de Meiji (donc en 1867), un peintre japonais a représenté les rites
funéraires. L’ouvrage est signé de Silver. Celui-ci a assisté à des funérailles, lors de sa venue
au Japon, dans les dernières années du shogunat. Si j’évoque la tonsure, c’est parce que Silver
31
a demandé à un peintre japonais de représenter ces scènes durant lesquelles on rase les
cheveux du défunt.
Kunio Yanagida, maître d’école en 1933, a fait des recherches à l’échelle nationale sur le
sujet. Il a publié un ouvrage intitulé « Rites de naissance et de mort » qui rend compte de la
multiplicité des pratiques régionales.
A Niigata, dans le canton de Nakaonuma, les proches du défunt se rassemblent, se
déshabillent et rasent les cheveux du mort. Ils le lavent, puis mettent des cheveux et des
pièces de monnaie nécessaires au passage de la rivière de l’enfer dans un petit sac accroché
autour du cou. Il porte également un chapelet à la main.
A Itsuzu, dans le département de Kanagawa, on rasait indifféremment la tête des morts
quelque soit leur sexe. Dans le canton de Takashima, à Shiga, on rasait les morts après les
avoir déposés dans le cercueil. Si les personnes n’étaient pas rasées on demandait au bonze de
le faire. Une cérémonie était organisée à cet effet, durant laquelle le moine mimait le rasage
en récitant des sûtras. De nos jours, le moine arrive le matin, demande un rasoir qu’il pose sur
la tête du défunt, tout en récitant des sûtras.
On peut s’interroger sur les raisons qui poussaient à raser les cheveux des défunts, hommes ou
femmes. Aujourd’hui, ce rite est purement formel. En 1933, un tournant s’est opéré dans ces
pratiques, comme le montre l’ouvrage de Kunio Yanagida. A partir de 1935, on apporte le
rasoir de façon symbolique sans véritablement raser la tête du défunt.
Ainsi, les funérailles sont issues des pratiques locales. Dans certaines sectes, on prône la
récitation rapide de prières au chevet du défunt pour lui faciliter l’accès au ciel. Il y a
quelques années, alors que j’enseignais encore à l’université, on m’a fait remarquer que je
parlais trop vite. Pourquoi est-ce que ces prières sont-elles récitées si rapidement au chevet
des défunts ?
Comme je l’ai précédemment évoqué, on traite les morts comme s’ils étaient encore en vie.
D’ailleurs, la veillée funèbre est une véritable fête. Les jeunes, filles ou garçons, boivent
ensemble alors que leur père vient de trépasser. Prétendre que ces jeunes gens ont tort est une
erreur, car comme vient de le rappeler à l’instant Mme Trompette, au Japon, la crémation est
désormais la règle. Dès le lendemain, le corps sera incinéré. La dépouille est donc traitée
comme si le défunt était encore en vie. On l’invite au dernier festin. On mange des sashimi,
32
comme le montre certaines gravures de l’ouvrage de Silver qui représentent des poissons
encore ornés de leur tête.
Le mort est couché, le visage recouvert d’une étoffe blanche, symbole de la démarcation de la
vie et de la mort. Les prières sont répétées très rapidement afin que le défunt soit informé des
rites à suivre avant qu’il ne disparaisse véritablement. Le bonze est chargé de le guider vers
l’au-delà. Ces pratiques datent de l’époque Heian, respectant le texte du bonze Genji qui
prônent l’accompagnement du défunt vers le paradis par les prières.
Aujourd’hui, l’accent est principalement mis sur la cérémonie de la séparation. La
signification des pratiques a été modifiée. Ce qui importait autrefois était l’accompagnement
du défunt vers l’au-delà afin qu’il puisse accéder à l’état de Bouddha au plus vite. Durant la
cérémonie actuelle de la séparation (kokubetsu shiki, on fait des discours sur les réalisations
marquantes du défunt au cours de sa vie. Pour ma part, je ne partage pas la position des
pompes funèbres qui soutient cette cérémonie de la séparation. Il semblerait que nous ayons
perdu le sens-même de ce que sont les funérailles.
Un échange s’opère entre les rites du bouddhisme, transformés par les coutumes locales,
celles-ci étant à leur tour imprégnées par le bouddhisme. La vision de la mort et de la vie
qu’ont aujourd’hui les Japonais peut être résumée en 2 points :
La vie est un espace de temps qui dure de la naissance à la mort. Le bouddhisme considère cet
espace-temps vie/mort comme cyclique. Les gens d’autrefois regardaient l’état de l’anus pour
confirmer la mort d’un individu. De même, l’enfant naît souillé. Il voit le jour souillé par les
excréments de sa mère. On les lave l’un et l’autre. Il s’agit donc d’un cycle de la mort à la vie.
La vision occidentale de l’espace-temps vie/mort est, quant à elle, linéaire.
Très souvent, la religion bouddhiste est raillée car certains la voient principalement vouée aux
rites funéraires. Quelque trente milles personnes se suicident chaque année au Japon. Cette
tendance s’accentue depuis dix ans. Les pouvoirs publics ont pris des mesures pour lutter
contre ce fléau. Les personnes disparues de mort naturelle et celles ayant mis fin
volontairement à leurs jours ont droit au même traitement. On ne distingue pas, lors de la
veillée funèbre, les morts naturelles des morts de suicide. Le bouddhisme met néanmoins
l’accent sur les rites ultérieurs, permettant au défunt de retourner dans un cycle normal de
mort et de renaissance.
La logique entre l’occident et le Japon diffère donc totalement.
Lors de cours donnés aux étudiants, on compare souvent le travail du moine à celui d’un
scientifique. Mais cela est en partie faux. Les nombreux aspects subjectifs viennent s’intégrer
à un ensemble plus structuré, plus scientifique.
L’approche bouddhiste conçoit néanmoins une distinction entre « bonne » et « mauvaise »
mort. On tente de « rattraper » les « mauvaises » morts par le biais de rites corporatifs. Ce
dispositif culturel est bien connu. On organise des funérailles dignes de ce nom, on installe le
défunt dans un cercueil de bonne qualité, et personne ne critique ni le mort, ni sa famille. Le
respect de ce statu quo collectif préserve la dignité du mort.
De nombreuses personnes regrettent la disparition de cette coutume. Les mauvaises réactions
se multiplient face aux morts de suicides, entrainant à leur tour de mauvais résultats. Si les
actes sont bons, les résultats seront bons, c’est la raison pour laquelle il faut aider les morts.
Certains rites de commémoration jouent le rôle de rites de compensation. Ils sont proposés par
les temples et permettent aux morts, même suicidés, d’atteindre l’état de bouddha. Le
bouddhisme permet aux individus de pouvoir se rattraper.
Auparavant, à Tôkyô, les funérailles avaient lieu la nuit. On allumait lampions et lanternes
près de l’autel orné de la tête d’un dragon. Déjà, les pompes funèbres accaparaient les
personnes endeuillées, pour finalement devenir de véritables bâtisseurs s’occupant de la
totalité du rite funéraire. Les prestations proposées sont intégrales et complètes. Une seule de
ces entreprises de pompes funèbres accepte de travailler avec les anciens instruments rituels.
33
On observe une compétition entre trois acteurs : la Fédération des associations des pompes
funèbres, cette association, ancienne, remonte à l’époque d’Edo ; vient ensuite l’Association
d’organisation d’entre-aide créée après la guerre, en 1957. C’est une mutuelle de prévoyance
(vous payez pour pouvoir financer deux grands éléments de la vie, le mariage et les
funérailles). Enfin la fédération des pompes funèbres, chargée de produire des directives
concernant les services funéraires. Les pompes funèbres traditionnelles se sont associées à
cette fédération et organisent parfois des réunions communes. Elles ont créé un statut de
« funeral director ». J’ai moi-même adhéré à cette organisation.
Quel intérêt a-t-on à entrer dans une telle organisation ? L’adhésion à la mutuelle de
prévoyance s’élève à environ 10 000 yens. Le fait de payer une somme pour adhérer rassure
quant à la prise en charge des funérailles. L’organisation concurrente, la fédération des
pompes funèbres, a, elle aussi, créé un programme de prévoyance appelé Mutuelle if. Des
indemnités équivalant à environ 1/10ème du budget nécessaire aux funérailles sont versées en
échange du paiement d’une somme régulière à la mutuelle. Les deux organisations se sont
associées pour créer un statut de « funeral director. » Le ministère de la santé et du travail sont
intervenus, et l’ancien ministère de la santé a mis en place un examen. Désormais, il existe
donc un examen pour acquérir cette qualification.
Je conclurai ma présentation en vous parlant des consommateurs. Selon la directive, le
consommateur est libre de choisir l’association bouddhiste qui lui convient. L’association
nationale du bouddhisme fait partie d’une fédération de religions. Elle a récemment organisé
un symposium auquel j’ai moi même participé. Le dialogue a été instauré entre cette
association nationale du bouddhisme et les fédérations des entreprises de pompes funèbres à
partir de 2005. Le manque de communication entre les différents acteurs du monde funéraire
posait problème. Une première rencontre a donc eu lieu en 2005.
J’appartiens moi-même à la section de l’arrondissement de Katsushika. Plus de 90 % des
funérailles japonaises sont des funérailles bouddhiques. Il est donc nécessaire que les
représentants des temples bouddhiques et les représentants des pompes funèbres soient
associés aux mêmes formations. Les représentants des temples se protègent néanmoins. Les
rythmes de travail diffèrent selon les activités (lever et coucher tardifs pour les entreprises des
pompes funèbres à l’inverse des temples dans lesquels on se couche et se lève tôt), accentuant
la difficulté d’organisation des rencontres. D’autres contraintes régionales viennent
complexifier l’organisation des rencontres. A titre d’exemple, à Hokkaido, le défunt doit
chevaucher les constellations qui le mèneront au Paradis. L’autel est donc installé à
l’extérieur, permettant d’observer le ciel étoilé et le mouvement des nuages. La provenance du
prêtre, son appartenance à un temple qui le relie par là-même à d’autres temples de même
secte mais de rang hiérarchique différent, ont également leur importance. Une situation qui ne
simplifie donc pas les liens pourtant nécessaires entre pompes funèbres et temples
bouddhistes.
Les valeurs évoluent néanmoins ces derniers temps. Les choix cérémoniels se multiplient.
30% des familles déclarent vouloir s’abstenir des rites bouddhistes, auxquels elles préfèrent
un système funéraire plus « direct ». De nouvelles formes funéraires sont donc proposées.
Certaines personnes demandent à ce que leurs cendres soient répandues dans l’univers,
rendant inutile la présence du bonze. Autrefois, les funérailles en « petit comité » étaient
entendues comme funérailles « en famille ». Aujourd’hui, cela peut signifier que personne,
pas même le bonze n’y participera…
En conclusion, il nous semble important de revenir sur cette nouvelle instauration du dialogue
entre association bouddhiste et fédération des pompes funèbres. Les funérailles permettent au
34
bouddhisme de continuer à exister et nous ne pouvons qu’encourager le renforcement de ces
échanges.
35
第 「 セッ
ョ
ア
ア比較展望
司会:何彬 首都大学東京教授
Session 2. « Perspectives comparées en Asie »
présidée par Pr. He Bin, anthropologue
à l’université Métropolitaine de Tokyo
36
2.1.J.
日本 中国 韓国 会葬者 動きと建築設計と火葬炉設備
為に け 火葬場 持つ特性について
八木澤壯一 共立女子大学教授
葬
あ
策
会葬者
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定
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中国 韓国
い
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当時 隣国 新羅
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わ
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火葬 あ
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維新
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わ
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告
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定
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わ
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会葬者 待 室 待
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わ
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会葬者 火葬
時間
待
待
定
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わ
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わ
わ
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定
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わ
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待
定
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葬場
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定
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会葬者
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定
40
2.1.F « L’incinérateur comme vecteur de comportements funéraires spécifiques. Une
approche à partir de la pratique des personnes endeuillées.
De la conception architecturale des chambres funéraires »
Soichi Yagisawa, professeur à l’université Kyoritsu
Le tableau ci-dessous présente les traditions concernant la crémation dans les trois pays.
Japon
Chine
Corée
Prise en charge
du défunt
Le défunt est transporté en
corbillard, suivi par un cortège
funèbre.
Le corps du défunt est entreposé
dans une pièce à part, pour sa
conservation (pièce réfrigérée).
L’arrivée des
personnes
endeuillées
Des voitures et « wagon car »
noires constituent le cortège
funèbre.
On décide du programme.
Rassemblement dans la
chambre mortuaire
Les formulaires
administratifs
Le maître de cérémonie ou
l’entreprise funéraire se charge
des formalités dans un bureau
réservé à cet effet.
Un lien est établi dans le lieu
de cérémonie funéraire, des
sûtras sont récités et de
l’encens brûlé dans le hall des
adieux.
Le maître de cérémonie ou
l’entreprise funéraire s’en charge
dans un bureau réservé à cet
effet.
Le corps maquillé du défunt est
au centre, entouré de fleurs,
cérémonie funèbre pour les
adieux et condoléances aux
proches. L’urne est récupérée
par le personnel. Les personnes
endeuillées retournent à la
chambre mortuaire.
Le corps du défunt est transporté
mécaniquement vers le four. Pas
de présence des personnes
endeuillées.
Le corbillard et les personnes
endeuillées se dirigent ensemble
vers l’incinérateur. Le défunt est
transporté dans une salle
réfrigérée à l’intérieur du
bâtiment.
Les personnes endeuillées
arrivées à l’incinérateur attendent
dans le lobby ou dans le hall
jusqu’au temps de la crémation.
Le maître de cérémonie ou
l’entreprise funéraire s’en charge
dans un bureau réservé à cet
effet. Choix des ossements.
Le lien se fait dans le lieu
cérémoniel, pas dans
l’incinérateur.
Adieux
De l’incinérateur
au colombarium
Rassemblement de toutes les
personnes endeuillées dans le
hall devant la chambre de
combustion et vérification de
l’enfournement. Dés les
premières flammes, récitation
de sûtras et brûlage d’encens.
Incinérateur
Durant la crémation, les
personnes endeuillées
attendent dans la salle
d’attente. Repas et cérémonie
bouddhiste.
Les personnes endeuillées
attendent dans la salle
d’attente. Repas et cérémonie
bouddhiste.
Déplacement des os vers le
hall devant le four. Les
personnes endeuillées
rassemblent les cendres pour
les déposer dans l’urne. Ils
repartent en emportant l’urne
avec eux.
Attente
Récupération
des ossements
Crémation dans la chambre de
combustion.
Pas d’attente
Les employés mettent les os
calcinés dans un sac, qu’ils
déposent dans une urne. Celle-ci
est donnée aux familles
ultérieurement.
41
Le corps du défunt est transporté
mécaniquement vers le four. Les
personnes endeuillées assistent
à la scène par la fenêtre du four.
Crémation dans la chambre de
combustion. Durant la crémation,
réunion des proches dans une
salle devant le four, dans laquelle
sont dites des prières.
Salle devant le four dans laquelle
sont dites des prières (durant la
crémation). Attente dans le lobby.
Le personnel dépose les os dans
l’urne. Les os sont réduits en
cendre ou laissés tels quels selon
les vœux des proches. Les
cendres sont remises à la famille
le jour même dans un comptoir
préparé à cet effet. Les proches
quittent l’incinérateur.
Examinons d’abord le transport des corps. Au Japon comme en Corée, la famille accompagne
le corps jusqu’à l’incinérateur. Le défunt est approché visuellement. En Chine, par contre, le
corps du défunt n’est pas transporté par ses proches. Un cortège est formé la veille de
l’incinération, puis le corps est directement transporté à l’hôpital pour être déposé dans une
salle réfrigérée ou à la morgue. Il est ensuite amené à l’incinérateur.
Si, en Corée, le corps est amené dans une salle réfrigérée au sein de l’incinérateur, au Japon,
les endeuillés suivent le corbillard jusqu’à l’incinérateur dans une voiture noire. En Chine, le
défunt se trouve de suite dans la salle réfrigérée. Après avoir fixé une date, la famille et les
proches se réunissent pour les funérailles. Les os seront récupérés ultérieurement.
En Corée, les endeuillés s’acheminent jusqu’à l’incinérateur. Ils attendent dans une salle
préparée à cet effet, jusqu’à la fin de l’incinération.
La prise en charge administrative est effectuée soit par le chef de famille, soit par l’entreprise
funéraire. Il en est de même en Chine. En Corée, il faut par ailleurs choisir quelle forme d’os
la famille va recevoir (broyés ou non).
Quelles sont les pratiques au Japon ? Les funérailles peuvent être célébrées dans la chambre
funéraire côtoyant l’incinérateur. Une autre salle est généralement prévue pour la séparation
d’avec le défunt. On y lit des sûtras, on y brûle de l’encens et l’on présente ses derniers
hommages au défunt.
En Chine, le mort est conservé dans une salle réfrigérée. Le corps est préalablement maquillé
à la date prévue pour l’incinération. Avant ce stade, le corps est très endommagé. On le
reconstitue par des injections dont la qualité varie selon les tarifs. Ceux-ci augmentent en
fonction de la longueur de préservation requise. La veille du jour de la séparation d’avec le
défunt, on le maquille et on le présente dans la salle. Les fleurs qui ornent la salle sont de plus
en plus des fleurs artificielles. Les japonais, eux, utilisent des fleurs fraîches autour du
cercueil. La présence d’une bâche plastique sur le cercueil a attiré notre intérêt. Trace de la
politique hygiéniste d’autrefois, le défunt ne peut être touché. L’opacité de la bâche nous
interroge néanmoins. Malgré le retour à la religion récemment observé, le service religieux est
absent de la cérémonie de la séparation. Celle-ci s’achève par le retrait du corps par des
employés de l’incinérateur.
J’ai eu de nombreuses opportunités de pouvoir observer ces scènes en Corée. Les funérailles
sont préalablement célébrées. A la différence du Japon il n’y a pas de véritable cérémonie au
sein de l’incinérateur. Celle-ci a lieu dans une chambre funéraire annexe de l’hôpital.
Comment le cercueil est-il inséré dans l’incinérateur ?
Au Japon, il y a un foyer devant l’incinérateur. La famille et les proches font face à
l’incinérateur et vérifient la bonne insertion du cercueil. Cet acte est très important. Autrefois
on assistait à des scènes de confusion entre les diverses familles cherchant chacune à obtenir
une place devant les incinérateurs. De nos jours les agents veillent à ce que les familles ne se
mélangent pas.
En Chine, après les derniers adieux dans la salle de séparation, le personnel s’occupe de
mettre les cercueils dans l’incinérateur. Dans certains cas, un tapis roulant sur des rails
achemine le corps vers les flammes. Le cercueil est donc acheminé automatiquement vers
l’incinérateur. La famille et les proches n’assistent pas à ce déplacement du cercueil.
En Corée, le cercueil arrive sur un tapis roulant et est déposé dans l’incinérateur. La famille et
les proches se recueillent dans la petite salle précédemment évoquée. Cette petite salle est
nommée « salle d’aisance ». De là, les proches observent la scène de l’incinération tout en
priant ou en chantant des hymnes.
Au Japon on met d’abord le cercueil dans une sorte de sas. L’’incinérateur se trouve à
l’arrière, et c’est avec des brûleurs que l’on incinère le corps. Une seconde incinération a lieu
42
afin de s’assurer de la complétude de la crémation. Le gaz est alors filtré. Tout un dispositif
est mis au point pour qu’il n’y ait pas d’effets négatifs ni de déjection par une cheminée.
Durant cette opération, les endeuillés attendent dans une salle d’attente ou dans le foyer
d’attente. Telle est la pratique traditionnelle. Parfois on peut rentrer chez soi puis revenir.
Dans un souci de gain de temps, les rites bouddhistes qui se déroulent ordinairement après
l’incinération sont dorénavant célébrés durant la crémation.
En Chine aussi, il y a incinération. En Corée, comme je l’ai dit précédemment, au cours de la
crémation, la famille et les proches patientent dans la « salle d’aisance ». La porte de
l’incinérateur peut être observée par le biais d’un soupirail. Au Japon, les gens attendent dans
la salle d’attente du foyer. Il est parfois permis d’y manger et boire.
En Chine, après la cérémonie de séparation, les endeuillés rentrent chez eux. Il n’y a pas
d’attente, et donc pas de salle destinée à l’attente.
En Corée, je vous ai dit qu’il y avait cette petite salle dans laquelle on consumait de l’encens,
où quelques personnes peuvent patienter. Un foyer d’attente est également mis à disposition.
S’il s’agit d’un grand incinérateur, le foyer d’attente est très grand. Et comme s’il s’agissait
d’un aéroport, le temps d’attente pour chaque famille s’affiche sur un grand un panneau
électronique.
Les os, au Japon, sont entreposés dans un chariot. On transporte généralement les cadavres
dans ces mêmes chariots. On pousse le chariot dans l’incinérateur et puis on le retire. C’est le
représentant de la famille qui va vérifier les dépouilles incinérées. Ensuite on passe dans une
autre salle. Puis c’est au tour des agents, du personnel. Les agents ramassent une certaine
partie des os, en préservant la forme du squelette. Les os sont ensuite récupérés ans une autre
salle. La famille et les proches ramassent les os avec des baguettes, de bois ou de bambou.
Cela s’accompagne d’un rituel particulier. La manipulation de ces baguettes diffère de celle
des baguettes ordinaires. Parfois on ramasse tous les os. Dans certaines régions, on en
ramasse seulement une partie.
On a imposé à la fin du 19ème siècle une séparation entre incinérateur et le cimetière. Il devient
donc très difficile de recueillir la totalité des os et des cendres. On en sélectionne seulement
une partie pour les mettre dans l’urne, afin de les déposer au cimetière. De nombreux os
subsistent donc.
C’est un véritable problème. Ces restes sont néanmoins considérés et traités comme une
catégorie des produits différents des déchets industriels. La famille reçoit ensuite le certificat
d’incinération et rentre avec l’urne dans laquelle les os sont déposés.
En la Chine, les endeuillés rentrent immédiatement. C’est donc le personnel qui dépose les os
dans un sac, dans une boîte, puis dans l’urne. Plus tard, on la remet à la famille ou la famille
vient elle-même rechercher l’urne.
Les pratiques coréennes sont à intermédiaires entre celles de la Chine et du Japon. Après que
la famille ait décidé de la forme des os reçus (réduction en cendres ou ossements indemnes),
le personnel met les os dans l’urne. Le jour même, la famille reçoit l’urne et s’en retourne
chez elle en possession des restes du défunt.
Nous noterons que quelque soit le pays, la crémation influe considérablement sur les
pratiques.
Cette pratique a commencé en Inde et trouve certainement ses origines dans l’hindouisme.
Elle s’est diffusée dans le monde entier, subissant diverses variations selon le pays d’accueil.
Concernant l’Asie, j’ai appelé cela « l’incinération à l’asiatique ». Des pays d’Asie, le Japon
est le plus éloigné de l’Inde, mais a été certainement le plus influencé par l’incinération.
Un tournant s’est néanmoins opéré après Meiji, suite à la séparation entre les sites de
crémation et ceux d’inhumation que sont les cimetières. Néanmoins, les japonais ont hérité de
toute une série de rituels, de la mise en place du cercueil au ramassage des os.
43
En Chine, on pratiquait plutôt l’inhumation. L’incinération, sous une forme très distincte, a
été importée en Europe. Comme au Japon, l’acheminement du corps dans un chariot vers le
lieu de combustion a été adopté.
Les Chinois, qui avaient introduits l’incinération en l’Europe orientale, sont de nouveau en
train de basculer vers le style asiatique.
La Corée, quant à elle, connaît un nouvel élan face à l’incinération, préservant
respectueusement toute une série de pratiques, tel le broyage des os, et le dépôt de l’urne dans
le columbarium. La Corée semble elle aussi effectuer un retour vers l’incinération à
l’asiatique.
Au sein de ces diverses pratiques funéraires, l’incinérateur joue un rôle dont l’importance va
s’accroissant.
44
2.2.J.
日本と 比較を通 てみた現代中国 葬送儀礼
川口幸大 東 大学
大学準教授
表 目的
現
中国
い
わ
い 葬 儀礼
象
日
比較
特色 照射
あ
わ
20 世紀 降 社会構造 大
変動
府
策 打 出
葬 儀礼
う
変え あ い 維持
中心 議論
周知 通
中国
1949
共産党 中華人民共和国 建国
社会主義的 国家
構築
う
策
運動 展開
共産党 府
来 葬 儀礼
迷信 的
浪
的
強力
新 押 進
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社会主義国家 建設
経済 展 軸
近
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1970
半
葬 儀礼
い
手綱
あ い
い
う 強 力
改革
展開
い
葬 儀礼 担い手 目 向
中国 生
人々
1949
降 人民 社
表
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1970
半
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い
急
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あ
日
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あ
近
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様
方
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い 中国 影響 多
東
置
葬 儀礼 密接
わ
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相
いう共通
あ
建国
う 60
経過
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日
比較 通
捉え
うい
特
指摘
あ う
逆
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葬儀 あ
日
厚
究蓄積 あ
通文 的 視
あ
顧
日
葬 儀礼 究
献
思わ
通
20 世紀 前 中国 葬 儀礼
人類学者
前
い
20 世紀初頭 中国(歴史学
う 述
格統
16 世紀
ワ
人類学
伝統中国
何
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創造 保持
中国人 あ
いう
人生 関わ
い方法 あ
いう考え 理解
あ
う
あ
降
い
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儀式 最
入
明清
期帝
中華人民共和国建国
期中国
) 葬
あ
儀礼
要
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あ
儀礼
(ワ
規
葬儀 あ
1994a:17)
広大
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莫大 人
え
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直接的 統
20 世紀 前 中国
い
い
統
保
い
王朝
統
文
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文
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い
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王朝
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王朝
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文
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通
振 舞い
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教
王朝
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社会 秩序 保
葬 儀礼
要 儀礼 あ
死 万人
根源的
避的 現象 あ
え 人 死 迎え
死者
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儀礼
祖
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子孫
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う いう 連
中国
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あ 父系出自 概念 密接 関連 あ
思わ
人々 死
あ
儀礼
統
王朝 統 体
補
少
要
い
あ
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葬 儀礼
的 構
要素
9
あ
い
わ
哭
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表現
死 告示 喪服 着用 遺体 儀礼的 沐浴 死者
食
金 物
移
牌 準
設置
門職者
金銭 支払い 遺体 伴い魂
音
遺体 密閉納棺 共 体
棺
あ (ワ
1994a:26-28)
歴史学者
地方志
述 依
華
葬
儀
い
様 要素 見出
い (
1994:53-68)
方 出棺
的 構造
あ
死体処理 方法
い
部
葬
各地 多様
いう(ワ
1994a:29-30)
標準
形式 あ
土葬 あ
(Ebrey 1991:89) 各地 調査報告
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い 4
中国 葬 儀礼
著 特
指摘
門職者
大
わ 方 あ
多
究者
指摘
儀礼 過程
遺体 処理
棺桶 担い
墓穴 掘
人
わ
儀礼 進
士
音
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奏者 墓
4
え
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省(秦 2005:279-280)
福建省(潘 2002:198)
四
省(謝 2005:103)等
45
広
土葬
わ
い
報告
い
(
1946:15; Twitchett 1960-61:19; Mcdermott 1981:686; ワ
香港新界 調査
明
人々 遺体
強い忌避感
門職者
穢
処理 依
漢人 葬 儀礼 広 見
特
1994b)
う
門職者
大
役割 果
い
中国 葬 儀礼
時
構造
深 結
い い う
う
20 世紀初頭
漢人 葬 儀礼
的 構造
わ
い
死者
死穢 念 抱い
忌避
儀礼 滞
進
数多
い
大
特
指摘
置
風水師
1994b:125) ワ
金銭
あ
いう(ワ
著 特
あ
人々
門職者
共産党
的
葬 儀礼 改革
1949
中華人民共和国
改革 乗 出
い
概観
建国
共産党
共産党
述
葬
46
う
儀礼
わ
い
う
葬
識
儀礼
い
全面
改革 実
建国
人民 社期 葬 儀礼
い
改革
共産党 府
社会主義国家 建設 目指
来 思想 習慣
全面的
新
既
文
信仰
い
大半
示
共産党 府
葬 儀礼
い
党 1958
従来 葬 儀礼
う
文書
載
葬
民
儀礼
綿
新
理
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効率的
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徹底
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葬儀
改
非
儀礼全般
い
い
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用
進
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火葬
進
方 思想 生産効率
葬儀
進
う
精
い
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大
い
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土地改革 人民 社 編
新
共産主義的
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見
い
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要視
建国
人民日報
葬儀改革 必要
識
い
系統
い
力
改革
い
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策
論
方
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わ
い 建主義
滓 あ
建迷信的
容
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( 人民日報 1958 6 6 17 日)
土地 棺桶
料
木
死者 身
衣服 素
莫大 浪
い
い 実
数
あ
示
あ
用い い 死者 地中深 埋葬
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い 現 あ 墓 処
示
い 5 共産主義 実現 掲
党国家
来 葬儀 埋
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あ
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あ
1970
半
葬 儀礼
い
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社会主義国家 建設 目指
々 新
策
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共産党 府 あ
人民 社 中心
団体
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1970
共産
主義 実現
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近
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党
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い
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う
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宗族
堂 寺廟 再建
儀礼 祖 祭祀
再 盛
わ
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い
抑
伝統 的 文
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い
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党 葬 儀礼
い
あ い
強 力
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い
共産党 府
1985
2
葬儀 埋葬
い 初
法規
国務院関于殯葬管理的
暫 規
い
積極的 段 的 火葬
進
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建迷信的 葬儀 習
慣 う 破
倹約的 文明的 葬儀
唱
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人
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交通 便
い地域
徐々 火葬
進
耕地 墓 建
い
あ 墓
い
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動
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埋
迷信的 用
生産
売 使用 厳禁
等 法
式
1997 7
法規
わ
殯葬管理条例
条例
者
罰金 罰則規
新
盛
1949
党
う
策
葬 儀礼
う 影響
現
う
わ
い
い
述
中国
葬 儀礼
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いわ
伝統的
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地域
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漢人
う
い
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え
葬 儀礼
う
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統 漢人
う
人々
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わ
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部
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葬 儀礼
人々 強い死穢 念 抱い い
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あ
漢人 葬 儀礼 大
特
指摘
う
葬 儀礼
あ
わ 共産党 統
降 国家 強
入
う
著 特
あ
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葬 儀礼
い
いわ
伝統的
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概観
現
中国
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い 葬 儀礼 比較
あ
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明確
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日
葬 儀礼
日
葬 儀礼
い
民俗学 中心 全国各地
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い
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新谷(1992:25-31) 昭和 30
半 いわ
高 経済 長期 前
日
各地 共通
儀礼
い
参照
臨
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葬儀 準
葬
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い
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身
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多
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1956
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山東省 死亡率
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い
47
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(新谷 1992:28) 土葬 火葬 両方
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葬
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い
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業
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い (新谷 1992:27)
う 遺族
組織 葬儀 大
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い
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1942
竹
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家 連
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い (竹 1991)
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限
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論
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葬儀 進
い
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1990)
多
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近親者 地縁組織 葬 儀礼
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縮
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い
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国立歴史民俗博物館 刊
死
葬
墓 資料
依
1960
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葬
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者
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う いう役割 担
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1990
向
い
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指摘
い (関
2002 :206)
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大 い
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究者
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ッ
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1960
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ッ
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花
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会
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い (山 2007:164-166)
長 県
葬儀
い
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入
相 い 開業
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(福澤 2002:107108) 地域共 体
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相
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著
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依
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い
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い 地域
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木澤 1983:46)
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1925 (大 14 ) 43.2% 1950 (昭和 25 )
54.0% 1975 (昭和 50 )
85.7% 1993 (
5 )
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い (森 2000:175-176) 火葬
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火葬
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米
全国
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13
新 い斎場 運用 開始
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い
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葬家
彼
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墓
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物 簡略
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明
い (米 2002) 米
指摘
う
斎場 建設
い
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わ
個人 遺族
択 余地
いわ
い
実
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火葬
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い
いう(米 2002:132)
火葬 全面的
府
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斎場 建設 契機
地域
ュ
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いう側面 大 い
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府
葬 儀礼
関
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関
明
府
1873
告
火葬禁
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明
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う 断
あ
廃
い
明 新 府
衛生
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いう関
火葬解禁 踏
え
あ ( 香
木澤 1983:58)
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わ 冠婚葬祭 簡素
う
進
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伊
状況 調査
島 報告
自宅
寺 葬儀会場
部 施設 利用
う
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わ
い 儀礼 消滅
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物
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時
葬儀
役割
要
い
指摘
い (
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1997:116)
述 米
新 い火葬場 建設 火葬
着
儀礼 省略
時間 経
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掟 生活改 運動 決
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あ
述
い
う (米 2002:133) 生活改 運動 極端 大
強 力
進
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火葬
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生
あ
いう指摘
48
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中国 いわ
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場
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いえ 火葬 土葬
いう埋葬方法
い
幾
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特
指摘
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いう
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関連 あう
儀礼 担い手 葬儀業者
火葬
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指摘
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周
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地
置
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人
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経済的 豊
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流入
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約 1000 人 数え
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広
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手
建設
わ
い
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生活水準 向
急
進
周
現 中国 特
う 社会変革
あ
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い 葬 儀礼
人々 自
い 死
伏
入院
い
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多い
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面
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悼 意 あ わ
死体
担う
2人
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衣
着 え
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え
死者 黒い靴
半球形 黒い帽子
遺体
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彼
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い
族
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い
いう)
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蔑視 忌避
茶
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いう
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親戚
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女
死者 生前
属
い 職場 火葬場 連絡
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死体
来
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調査地 含
番禺
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1968
あ
1975
1979
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1988
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室 1995:688)
1990
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人
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者
いう
府
策
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業務
者
わ 死体 運
埋
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棺
供
者
罰金
遺族
死体 掘 返 義務 科
う
府
火葬
300 元 支給
火葬
800 元
棺桶
200 数十元
必要
金
火葬
全 用 満
い
策
方策
理解
現
周 地域
全 火葬
わ
い
いう
う いわ
務的 死 通
家
入
死者 卒
葬 儀礼 日程
あ い 死者 忌避関
あ
生者
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掲示
入
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い
張
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い
門将 (門
通
入
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い )
業
家 死者 出
明確 示
あ
各方面
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遺族
喪服 身
息子 孫
い
頭巾 頭
い
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条
掛
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赤
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赤 縁起
い色 あ
喪 示
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関
決
孫 赤 身
いう
服喪義務 息子
娘
軽い
示
い
いう 娘
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い
角
頭
腰
い
掛
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般
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い
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息子 娘 孫
娘
い靴
黒い靴
い
張
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日
いう
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家
大広間 床 木製
置い
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向 向
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入
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迎え
息
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衣
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願
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処理
わ
仮 病
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門職者
49
置
う
死者
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照
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死者 腹 空
用意
いう
問者
宝燭銭
わ 香
相当
金銭 遺族 渡
慰
言葉
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死者 向
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手 3
あ い 3
辞儀
遺族
問者
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出
深夜
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葬儀 出
食
遺族 催 食 会 料理 食
気
体
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あ
考え
い
あ
家 建築中
いう理
問 食 会
訪
い者 い
いう
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葬儀 慣習 精通
配 女
遺族
指示 出
進
葬儀 必要 物
準
配置 あ い 儀礼 進 等 遺族
う
能 あ
葬 儀礼
う
女
遺族
500 元
支払う
いう
夜 10 時
教
士 現地
嘸佬
来
経
士
800 元
支払う 夜 12 時 過
問客 途 え 子供 孫
え
服
6
近 い親族
場
者
雑談
雀
夜 過
わ
死者
交
線香
明 方 3時
水
死者 沐浴
う
息子
戸 赴
硬
戸 投 入
水
持
息子
持
水
い
死者 胸部
軽
水
死者 清潔
あ 世
いう
意味 あ
いう
夜 明 2 日目 午前
昨夜 来
問者 訪
あ
午前
遺族
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―民俗 変容
葬儀―葬祭業
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国務院関于殯葬管理的暫 規
Website, 27th 定 October 2009, http://www.86148.com/chinafa/shownews.asp?id=829
宗教和迷信
人民日報
1979 3 15 日
53
2.2.F « Les pratiques funéraires contemporaines en Chine, vue du Japon »
Yukihiro Kawaguchi, maître de conférences à l’université du Tohoku
En Chine, la révolution de 1949 a été suivie d’une réforme funéraire. Le parti
communiste a condamné les pratiques anciennes évoquant superstitions et gaspillage. A partir
de la deuxième moitié des années 70, le processus de construction d’un Etat socialiste était
dans l’impasse, et le gouvernement a donc donné la priorité à l’économie. Mais cela n’a pas
concerné le monde funéraire. Le gouvernement a continué à encadrer très strictement les
funérailles malgré la nouvelle politique d’ouverture économique. Selon James Watson,
ethnologue qui s’est intéressé à la Chine et ses pratiques funéraires, entre la deuxième moitié
du 16ème siècle et le début de 20ème siècle, les rites restent constants en Chine, qu’ils soient
nuptiaux ou funéraires. Ils sont essentiels pour les Chinois et suivent des procédures bien
particulières.
La Chine est un pays extrêmement vaste. La population y est considérable et possède
des coutumes propres variant selon les régions. L’empire chinois lui-même n’était pas
véritablement unifié. L’empereur ne pouvait pas régner jusqu’aux confins du pays.
Néanmoins, les rites étaient très vivaces. Les écritures et les scribes capables de manier les
caractères, permettaient la diffusion des coutumes, et par là-même engendrait leur unification
jusqu’aux zones des marges de l’empire. Le peuple n’était pas en lien direct avec l’autorité
impériale, mais il y avait un respect des rites qui lui permettait d’intégrer physiquement le
comportement qui devait être le leur. C’est ce qui a permit de préserver et de reproduire
l’autorité de la cour impériale.
Dans ce processus, les rites funéraires sont considérés comme des rites cruciaux. La
mort est évidemment un phénomène inévitable et fondamental pour tous les hommes. Ajouté
à cela le fait que les empereurs et leur suite pratiquaient le culte des ancêtres. Il s’agit là d’un
élément fondamental de l’organisation sociale en Chine. C’est la raison pour laquelle les rites
funéraires apparaissent comme essentiels.
Watson que j’ai évoqué à l’instant, identifie neuf éléments qui composent les rites
funéraires: l’annonce de la mort avec des fleurs, le fait de porter les tenues de deuil, le bain
rituel du corps, le don d’argent et de nourriture au mort, la préparation des tablettes funéraires,
le recours à des professionnels rémunérés, l’usage de musique, la mise en bière, et enfin, la
mise à l’écart du cercueil. En Chine, le procédé traditionnel de traitement des corps est
l’inhumation. On a pour cela recours à des professionnels pour la préparation du corps, pour
porter le cercueil, etc. La cérémonie est menée par des moines taoïstes. Des musiciens sont
également présents, ainsi que des géomanciens. Les personnes endeuillées évitent le contact
direct avec la dépouille. Ils préfèrent donc rémunérer des professionnels qui vont s’occuper de
ces tâches « impures ».
En 1949, le parti communiste a souhaité réformer tout cela. La constitution d’un
nouvel Etat socialiste nécessitait l’anéantissement des superstitions, de tout ce qui pouvait être
investi par le passé. Dans cet élan, les autorités chinoises décident d’intervenir très
rapidement sur les rites funéraires. Des textes sont publiés très tôt en ce sens. Pour exemple,
en 1958, Le quotidien du peuple de 1958, mentionne le manque de réformes concernant les
rites funéraires dans les zones rurales, identifiant les rites présents comme « vestiges de
l’époque féodale ». Malgré cette nouvelle politique, les concepts moraux et coutumes issus
des superstitions restent très présents.
Les autorités refusent l’inhumation, l’utilisation du cercueil en bois, et des cimetières.
Elles condamnent les rites funéraires traditionnels. D’abord d’un point de vue théorique, mais
54
également sous l’angle économique, invoquant le gaspillage des ressources. En contrepartie,
des funérailles « efficaces » sont proposées.
Mais les autorités communistes n’excelleront pas en terme de productivité, et dés la
seconde moitié des années 70, on observe un renversement de politique. Ce qui était
jusqu’alors mis au ban, que ce soit en terme de culture, ou même de foi, est finalement
accepté de façon beaucoup plus libérale. Un retour à la religion est alors prôné. De-ci de-là,
les fêtes traditionnelles, totalement prohibées durant un temps, renaissent.
Les rites funéraires, quant à eux, subissent l’effet inverse. Les autorités imposent un
encadrement toujours plus strict, visant à ancrer les nouvelles pratiques de façon pérenne. En
1985, le parti communiste, pour la première fois, émet un règlement sur les funérailles, plus
précisément sur l’inhumation. Il s’agit de promouvoir la crémation, de mettre fin aux
pratiques superstitieuses « remontant à la féodalité ». Ces lois comprennent la révision des
rites funéraires pour qu’ils soient à la fois « économes » et « civilisés ». La Chine est un pays
surpeuplé, où les terres arables doivent être économisées. En 1997, un arrêté introduit des
sanctions et amendes pour les personnes ne respectant pas les règles imposées par les autorités
en matière de funéraire.
Ces mesures sont-elles véritablement appliquées ? Jusqu’au début du 20ème siècle, les
pratiques traditionnelles, avec leurs différences régionales, sont encore très présentes. Elles
mobilisent de nombreuses professions. On relève ce phénomène uniformément dans tout le
pays, et cela n’est pas sans ambiguïté. On demande à ces professionnels de prendre en charge
les rites funéraires. Cela témoigne de la répulsion que la population éprouve envers les
souillures de la mort. L’interventionnisme extrêmement fort des autorités communistes vient
s’ajouter à cette situation.
Dans une perspective comparative, voyons maintenant très rapidement ce qu’il en est
du Japon. Quelles caractéristiques peut-on dégager ? De nombreuses études ont été réalisées
sur les rites funéraires japonais. Voici ce que l’on peut observer jusque dans les années 1955
un peu partout sur le territoire. Un chercheur nous décrit le dernier souffle, la préparation des
funérailles, les funérailles elles-mêmes, le deuil et le temps du deuil :
Les variations régionales sont également nombreuses au Japon. Dans le Kansai par
exemple, ce sont les enfants et les petits enfants du défunt qui portent le cercueil. Alors que
dans la région du Kantô, ce sont des organisations d’entre-aide de voisinage. Ces
organisations d’entre-aide ont recours à des formes de tontines, à la fois lors des mariages,
mais également lors des funérailles. Ils aident à la préparation des instruments utilisés, à la
préparation des repas, etc. de sorte que la famille n’intervient que peu. En 1942, M. Takeuchi
a fait des recherches sur la religion du Shintô. Il a observé des groupes appelés Maki, ou
Koushin Nakama, qui prennent en charge ces rites funéraires. Les travaux de recherche de
Murakami montrent, eux aussi, le rôle essentiel joué par le voisinage dans les rites funéraires
à l’époque Meiji, notamment en zone urbaine. Le travail de Sekizawa, quant à lui, met en
évidence l’amenuisement, au cours du temps, de l’importance du rôle joué par le voisinage.
Dans les années 60, les parents s’occupaient de la mise en bière et de la toilette du
défunt. L’habillement était effectué par les voisins. Dans les années 90, les habitudes ont
changé, pompes funèbres et hôpitaux sont intervenus. Dans le département de Wakayama,
l’organisation locale appelée Tettaido jouait un rôle important dans l’organisation des
funérailles. A partir des années 60, ce sont des entreprises qui s’occuperont désormais de
fournir des couronnes de fleurs, des services divers. Leur rôle s’est considérablement accru.
Le travail de Fukuzawa sur la ville de Matsumoto montre également
l’amoindrissement du rôle des organisations de voisinage, à partir de l’ère Heisei (1999), au
profit des intervenants professionnels spécialisés. Une dépendance à l’égard des entreprises
professionnelles s’est établie.
55
Par ailleurs, la crémation était déjà diffusée dans les zones où se trouvaient de
véritables sectes, mais les inhumations restaient nombreuses. A partir des années 1965, un
véritable tournant s’opère avec la construction massive d’incinérateurs, y compris dans les
régions où l’inhumation faisait coutume. Il y a 50 ans, la crémation n’était utilisée que pour la
moitié des pratiques funéraires, alors qu’elle est quasi systématique aujourd’hui.
Quels sont les changements engendrés ?
L’important bouleversement apporté par la crémation dans les pratiques funéraires se
reflète dans la disparition de l’entre-aide de voisinage. Aujourd’hui, l’acteur principal est le
personnel des incinérateurs.
Par ailleurs, la crémation des corps se faisait autrefois sur un bûcher, avec de la paille.
Il s’agissait donc d’une opération longue. Le mazout est le combustible actuellement utilisé
dans les incinérateurs. La consumation s’en trouve d’autant accélérée puisqu’elle se déroule
désormais en 2 heures.
Le Pr. Yoneda a travaillé sur le département de Shiga où l’on avait pour coutume
d’inhumer les corps. En 2001, un incinérateur a ouvert ses portes dans la région étudiée, et la
crémation y est devenue la règle.
La famille du défunt, ou le défunt lui-même, peut choisir de procéder à une
inhumation. Mais dans les faits, c’est au niveau du village, des fidèles, des temples, que la
crémation a été adoptée, sans que les pouvoirs publics n’interviennent.
En 1813, le gouvernement de Meiji souhaita faire du Shintô une religion nationale et
interdit la crémation qui était une pratique bouddhiste. Mais il revint sur cette interdiction en
l’espace d’à peine 2 ans. Les préoccupations économiques engendrent une volonté politique
de simplification des rites. C’est la raison pour laquelle la crémation s’est finalement imposée.
Un travail qui a été fait à Hokkaido montre comment l’on se sert maintenant
d’installations, d’institutions extérieures. La construction d’incinérateur, combinée à une
volonté de modernisation du style de vie, a entraîné l’extinction de la participation des
associations de voisinage.
Le professeur Yoneda constate les changements importants qui interviennent avec
l’installation d’incinérateurs. On souhaite améliorer le mode de vie. Des initiatives non
contraignantes sont prises en ce sens par les autorités. Mais c’est bien la construction
d’incinérateurs qui va engendrer une transformation des rites funéraires.
Comparons ce qui vient d’être exposé sur le Japon avec la situation chinoise
précédemment exposée. Au Japon, la procédure est uniforme à l’échelle nationale, même si
l’on observe des variations régionales.
En Chine, on a recours traditionnellement à des professionnels, alors qu’au Japon,
c’est essentiellement le voisinage, la communauté locale qui intervenait. Aujourd’hui, au
Japon comme en Chine, ce sont les entreprises des pompes funèbres, ou plus précisément ce
sont les employeurs des incinérateurs qui jouent un rôle de plus en plus important. Il ne s’agit
pas d’une politique menée par les pouvoirs publics, mais d’un processus généré par la
construction d’incinérateurs, et le développement des compagnies de pompes funèbres. Les
changements dans le mode de vie sont également à prendre en compte dans ces évolutions.
Les gens se sont habitués à la crémation, mieux adaptée à l’urbanisation de notre pays.
Revenons sur la situation chinoise. Qu’elles sont les pratiques funéraires récentes en
Chine ? Prenons l’exemple d’un district de la périphérie de la ville de Canton, dans la
Province de Guandong. Berceau de la réforme économique de la fin des années 70, ces
quartiers ce sont gentrifiés dans les années 70. Un millier de travailleurs migrants viennent se
mêler aux mille deux cent habitants permanents du village. La présence d’une station de
métro, la construction de tours de logements, témoignent d’un développement actif. En 2010,
56
ce village accueillera les athlètes des championnats d’Asie occasionnant de nouvelles
constructions.
Observons concrètement les rites funéraires qui y sont pratiqués. Aujourd’hui encore,
même en cas d’hospitalisation, les gens préfèrent mourir chez eux. Les futurs défunts sont
donc ramenés à leur domicile pour y rendre leur dernier soupir. La famille, les parents se
rassemblent dans la demeure du défunt et s’y lamentent, parfois de façon très ostentatoire.
Deux professionnels viennent s’occuper de la dépouille. On habille le corps, le chausse de
chaussures noires, le coiffe d’un chapeau également noir. Ces professionnels sont appelés
Mujonros. Ce métier n’est pas héréditaire, il ne se transmet donc pas de père en fils. Les gens
n’aiment généralement pas côtoyer la mort, d’autant moins lorsqu’il s’agit d’un contact direct
avec la dépouille. Des professionnels se chargent donc de ce contact, mais ils sont peu
considérés, peu respectés par la société, voir tout simplement méprisés. Après la visite de la
parentèle, on contacte les autorités de l’incinérateur pour fixer l’heure de la crémation, ainsi
qu’une femme âgée accoutumée aux rites funéraires. La dépouille est ensuite emportée à
l’incinérateur.
L’incinérateur de Bangou a été construit en 1968. Le taux de crémation y était alors
faible. Au tournant des années 90, différents textes de loi sont parus pour inciter à la
crémation. Durant la nuit, la population se cachait néanmoins pour continuer à enterrer les
corps. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont décidé de punir non la famille ellemême, mais les personnes venues aider la famille à enterrer le corps. On exige par ailleurs de
la famille qu’elle déterre le défunt. 300 yuans d’aide à l’exhumation sont donnés aux familles
(environ 30 euros ou 3000 yens). Dans les faits, les funérailles coûtent 800 Yuans, le cercueil
lui-même coûte 200 yuans, et les 300 yuans de subvention reçus ne couvrent donc pas les
frais engagés. Cela montre néanmoins la volonté du gouvernement de promouvoir la
crémation.
Revenons aux rites funéraires eux-mêmes. On affiche le programme des funérailles au
seuil de la maison, ainsi que la liste des années chinoises, afin de prévenir les personnes qui
risquent de subir des conséquences néfastes à l’approche du défunt. Une icône de Dieu
protègera l’entrée. On annonce la mort, on la notifie. Puis la famille se met en tenue de deuil.
Les fils et petites filles portent un fichu blanc, une cagoule blanche sur la tête, ornée de fils
ocre disposés en rond. Le rouge est une couleur bienfaisante et désigne la moindre implication
du petit fils par rapport à celle des filles. Les belles filles doivent porter un fichu triangulaire
blanc et une étoffe blanche en guise de ceinture. La tenue de deuil varie en fonction de la
relation avec le défunt.
Le mort est étendu dans la salle de séjour, le visage couvert d’une étoffe blanche. Le
fils soulèvera l’étoffe à la demande des visiteurs. Des bougies et de l’encens sont consumés.
Ces bougies ont pour rôle de guider le mort vers l’autre monde. Des offrandes comestibles
sont déposées pour qu’il puisse s'alimenter durant son long voyage vers l’au-delà. Une veillée
funèbre est organisée. Les visiteurs qui viennent présenter leurs condoléances donnent à la
famille du défunt une enveloppe, et brûlent un bâton d’encens. En échange, la famille donne
bonbons et gâteaux pour remercier les visiteurs. En soirée, des plats de nouille sont également
proposés. Certains visiteurs rechignent à partager ces mets, la superstition véhiculant l’idée
que les plats consommés chez un défunt peuvent être néfastes.
Une femme âgée coordonne l’ensemble des pratiques. Elle détient le savoir-faire
rituel. Les préparatifs sont nombreux, et la famille du défunt ne peut s’y consacrer. Cette
femme âgée joue donc un rôle essentiel dans l’enseignement des pratiques. Elle est rémunérée
à hauteur de 500 Yuans.
Les visites s’achèvent vers minuit. Les personnes les plus proches du défunts : parents,
enfants, petits enfants restent à bavarder, à jouer au mah-jong, à brûler de l’encens. A l’aube,
57
on lave le mort. Il faut, pour cela procéder au kaimizu ou « eau achetée ». On va puiser de
l’eau au fond d’un puits dans lequel on jette une pièce de monnaie. Comme pour acheter
l’eau. Cette eau sert à humidifier une étoffe blanche avec laquelle on essuie le visage de la
personne décédée, ainsi que sa poitrine. Le défunt doit être propre avant le grand départ.
Le matin, les retardataires n’ayant pu se présenter la veille, viennent présenter leurs
condoléances. Un repas est organisé au restaurant du village, puis différentes formes de mise
en bière sont pratiquées. Auparavant, un professionnel déposait le mort dans un cercueil qu’il
portait jusqu’à la tombe afin de l’inhumer. Aujourd’hui, un employé de l’incinérateur se
charge du défunt. Le cercueil est fourni par les autorités de l’incinérateur. La production de
cercueil est interdite. L’incinérateur est donc un intermédiaire inévitable pour l’obtention du
cercueil.
Un tissu blanc est déposé sur le visage du mort. Les femmes de la famille recouvrent
le reste du corps d’une étoffe blanche. Trois employés de l’incinérateur installent le mort dans
le cercueil dont on ferme les battants afin qu’il n’y ait pas d’exposition du mort au soleil. Le
mort ne doit pas être regardé de face de peur de se faire déloger son âme. Une procession est
ordonnée par un moine taoïste. La procession est composée du fils ainé suivi des autres fils,
des beaux fils, des petits enfants, des arrières petits enfants, des brus, des filles, des petites
filles, ainsi que du reste de la parentelle, les amis, les connaissances. Les portes longées par la
procession sont fermées. On évite de se retrouver sur le chemin d’une procession, et
généralement cette procession passe dans des lieux qui ne sont pas habités. Toutes sortes
d’interdits, de tabous, régissent l’avancement de la procession. Celle-ci s’achemine vers
l’endroit où se trouve le véhicule du crématorium. Un autobus réaménagé fait office de
corbillard. Une petite pièce accueille le cercueil au fond du véhicule. La famille du défunt
monte à l’avant de cet autobus pour se rendre au crématorium. Des pièces de monnaies
enveloppées dans un papier rouge sont distribuées aux personnes n’accompagnant pas le
cortège au-delà. Ces personnes les dépenseront avant de rentrer chez eux. Rapporter ces
pièces de monnaies chez soi est tabou.
La crémation prend une ou deux heures. La réception des cendres le jour-même
nécessite le paiement d’une somme supplémentaire. Les personnes endeuillées attendent donc
généralement deux ou trois jours avant d’en faire la requête. Les os sont broyés, il reste donc
des cendres et de petits fragments d’ossements. L’urne est déposée dans un columbarium, ou
enterrée dans un jardin. La situation était néanmoins différente avant 2003. Les gens
embauchaient un géomancien qui, à l’aide d’une sorte de boussole, définissait le site du
tombeau. On creusait à l’endroit désigné par ce dernier pour y déposer l’urne. Des pierres
indiquaient l’emplacement du tombeau. Même s’il y avait crémation, les pratiques liées à la
détermination de l’emplacement du tombeau étaient les mêmes que celles utilisées pour
l’inhumation. Cette pratique étant interdite, les tombes ainsi érigées sont discrètes et de taille
modeste.
Après l’inhumation de l’urne, la cérémonie du « retour de l’âme » est organisée. La
partie maléfique de l’âme rentre à demeure. Il faut donc la recevoir, la nourrir afin de la
consoler, de l’apaiser. Des rites sont organisés en ce sens tous les 7 jours, appelés Jocha en
chinois. Le 21ème jour (trois fois sept jours), est particulièrement important. Un autel est
installé, on brûle des billets de papier, un repas est servi et déposé sur la tombe du mort que
l’on visite pour la première fois. Un moine inscrit le nom du mort sur des tablettes.
Désormais, l’âme du mort repose dans ces tablettes, et le cycle prend fin au bout de ce 21e
jour.
Le mort ayant rejoint le monde des ancêtres, de l’encens sera brûlé le 1er et 15ème
jour de chaque mois composant le calendrier lunaire. D’autres occasions de célébrations plus
somptueuses lors du nouvel an chinois, et le 5 avril sont organisées. Ces rites coûtent environs
15 milles yuans en 2002, soit 1 an et demi de revenus d’un villageois. Dans les années 30, les
58
funérailles coûtaient environ 3 mois de revenus familiaux. Aujourd’hui, leur coût a
considérablement augmenté, puisque pour une famille de 5 membres, les funérailles
nécessitent environ 1 an et demi de revenus.
Revenons à la comparaison avec le Japon. En Chine, les professionnels jouent un rôle
important pour la préparation des dépouilles. Il y a par ailleurs cette femme âgée qui dirige les
rites. Au Japon, ce rôle était avant joué par la communauté locale, le voisinage, avant la prise
en charge par des professionnels. En Chine, seul reste le jeu du personnel de l’incinérateur.
Des professionnels interviennent à tout moment. Le moine taoïste vient s’occuper des
dépouilles. Les chinois ne savent pas prendre en charge les funérailles seuls. Le fait de
toucher à la dépouille reste tabou. Au Japon, ce sont aujourd’hui les pompes funèbres qui
jouent le rôle central. Au Japon, les funérailles ont beaucoup changé. On est passé de
l’inhumation à la crémation. Les funérailles ont été simplifiées. On a parlé de ce caractère
d’individualisation de la mort d’un côté, et de cette subjectivation de la mort de l’autre. En
Chine, même si la crémation s’est diffusée, les choses n’ont finalement pas tellement évolué.
Les personnes ont toujours recours à un maître de fengshui, un géomancien, pour choisir un
site.
Je vous ai parlé de 9 éléments qui sont présents dans les funérailles chinoises
traditionnellement. Et il y a l’intervention des autorités. Au Japon, je ne vous ai pas dit que les
autorités n’ont rien fait mais elles n’ont pas adopté une politique aussi autoritaire, aussi
contraignante, et même s’il y a eu des changements importants au Japon, ce sont des
changements qui sont liés au mode de vie. C’est également le développement des entreprises
de pompes funèbres, la construction de crématorium, etc. En revanche, en Chine, le parti
communiste a été très actif dans la conduite de ces réformes. Il a joué un rôle déterminant. De
plus, le processus n’est pas encore terminé aujourd’hui. Les autorités interviennent toujours.
Ce que je vous ai décrit c’était la situation jusqu’ en 2003. En 2003, des columbariums ont été
installés un peu par tout. Et en plus les autorités ont décidé de démanteler les cimetières
existants, de faire détruire les tombes. Les urnes ont été enterrées ou les dépouilles quand il
s’agissait d’une inhumation sans crémation, et on a donc demandé aux familles qui voulaient
récupérer les ossements, les dépouilles, de les mettre dans un columbarium. On ne peut plus
choisir le tombeau. Aussi, dans le cas où la tombe a été recouverte, on engage là encore un
professionnel pour qu’il récupère les ossements, et les mette dans une urne. Lorsqu’un
tombeau a été détruit, on laisse pousser les herbes folles. Le columbarium, lui, est récent,
grand, il a l’air très propre, très hygiénique, il est constitué de petits casiers où l’on dépose les
urnes.
Pour le culte des ancêtres, on ressort l’urne, on brûle des billets de papiers, on brûle de
l’encens. L’utilisation de la géomancie nécessite de disposer d’un espace dégagé. On paie
donc plus cher pour une place au centre que sur le côté.
Les tombeaux ont-ils tous été détruits ? Les autorités ont choisi de préserver certaines
tombes, celles qui ont une valeur historique, une valeur culturelle, comme les tombes de
personnalités célèbres, ou de membres de la diaspora chinoise, qui ont parfois versé des
contributions importantes. Certaines tombes sont préservées temporairement pour leur valeur
architecturale.
En conclusion, le gouvernement chinois veut concevoir une mort extrêmement claire,
digne de la Chine communiste moderne et civilisée, et c’est là, je crois, une initiative qui la
différencie considérablement des autres nations.
59
2.3.C. «
京的墓地:历
京的墓地:历史
迁与产业 ら
日本首都大学东
日本首都大学东京 何彬
序论
是一个历 悠久的都城
1949 开始
中华人民 和 的首都 历
以
都城支配 权的
民
汉
非汉
但 日 民的基本构
然以汉
文献
帝王的葬礼或埋葬墓地的记述 自
以来就
历 学和考 学 历代君王或知 家 知 人的坟墓的考察研究 很多 众 周知
著 旅游 点
的
郊区的 明十 陵
就是明代十 个君 的遗体埋葬坟墓 但是
都城的 民们的死 去向即他们如何
处理死者的 题
很少 文 记载
民传统的的 俗 是给死者穿 死者 用的服装 寿衣
把遗体装入各种好木 制 的
棺
的容器内 在死者家 举 数日乃 十几日的丧
然 把棺 埋入 一 氏的宗 墓地或一般
墓地
方汉
数
捡骨 新埋葬的 俗
捡骨葬
次葬
复葬
而
地区的汉 没
种 惯
个地区基本是一次性土葬
入 20 世纪以
封建制 的帝王 权被推翻 1911
中
历了几十 的战火
时期 1949 以
又和全中 的城
一起 历了数次 治风云
的传统形式的葬仪和遗体处置形式的土葬法
1949 中华人民 和
立以
的短短 60 时间内 发生了巨大的
在 21 世纪的 日
民的丧俗
和葬俗
在殡仪馆 丧
遗体 再使用棺 直接埋葬而是用机器火
火
的骨灰以
安
安
葬方式保
又出 以树木葬 海葬或骨灰集中处置等方法
在新 权建立 10
内
消了 性一 的历代死者葬于 一块墓地的
做宗 墓地的大家 墓
地 在短短 十几 时间内
了在城区和 郊区 及火葬 火葬法的 及又导 汉 传统的土葬墓地发生了 埋
葬遗体到保 火
的骨灰的的
在 20 世纪 80 代又出 了 府批准建立的营利性墓地样陵园样骨灰堂
笔者过去
丧俗和葬俗 过调查和记述 基本是 民俗学 人类学角 做的研究阐述 本论文
使
用数据资料 着
济发展的角
新 视
的葬俗和 墓地 联的
题 记述
析
土葬到火
葬的
导 20 世纪 50 代以来墓地的 迁 20 世纪 80 代 期出 的墓地样陵园业的产业 转 以及 21 世纪
陵园产业发展展望等 题
本论
第一 定
葬法沿革
土葬的历
丧葬仪式和死 遗体处置
葬仪式的记述 在本
记述
1-1
定葬法
指遗体的处置或保
地掘坑埋葬
行
死
做
行火葬
埋葬
然
一
的世界在地
权的元代。YつFS 1「0買
入土
安
ね1害買品
貨
一般都是土葬
意
安
人死
埋入地
火葬土葬
置一段时间
坟墓的家庭
燥
的车船时
些
1重1「
封建制
结
的
立的中华民
葬
在 权
葬是以
著
中山貨
佩
举行的葬礼
是
参
葬礼人们的服装
1重害買
把棺
考科举或
回老家埋葬
立
害0
期间内在
数
家最高指导者或
家
贡献的人士举行的葬礼
阀段祺瑞的葬礼
葬都力
体
体丧礼仪式程序等方面
均
葬
延续
的确
1重宴』
60
回老家的期间
丧葬仪式
然
府要人或著
是人
教信
特殊
1重1買
拥
的墓
些富裕人家在丧礼
要
马
装
需
死者遗体的棺
第
大多
殡
停灵
把棺
到墓地埋葬的传统
勋者举行的葬礼
1重害重
埋葬死者
暂厝
定
人士举行了高层次的葬礼
葬是以地方
任大总统袁世
在
的封建王朝的葬礼
于
长
的
以外地区的人死在
置一段的行
举
在地
抬到本家
能在丧礼
商等来自
在等候
民们依旧延续着在家
地区
葬和
来
立刻埋葬死者而是把棺
家的
人士或
葬
才埋葬
埋入地
定
等
并
到墓
并行一时
刻写死者的
才开始修
的遗体
人们把死
石碑
人死
丧礼
入土
在埋葬地点堆筑高高的土堆并立一块石碑
才埋葬
举行的
外
俗话
做的棺
院
文。
死
汉
过程
把装在棺木
死者遗体的木
的各个
地方团体的
总统
认
扫墓参拜
即葬礼
把装
在
或
传统的葬法是直接性土葬
世子
民葬礼是在死者家的庭院
死者一般要等待
1重1「
葬
念
汉
民们除了特殊疾病等原因
置一段时间等待坟墓建
死
寄
他界
地区在非汉
汉
把棺木在家中
要
汉
去处
传统的
地
方式
地表修筑坟头树墓碑以供
入土
的
仰者
认识一种文 的基本要素 一 本文省略 汉 的传统丧
地区 遗体的处置
传统的直接土葬到火葬 保 遗骨的
代帝王葬礼的内容
病死
的
停灵
代
但是
1重「』
要素
買
府和
第一任大
的
阀吴
死者家人和
在葬礼的最
一个
节
如何处置遗体
文遗体
地
一点
腐处理
吴佩
然表
暂厝
停灵
了惊人的一
四
買
葬
在
袁世
入中山陵
埋葬
遗体在
民追悼大会
段祺瑞的棺木在郊外
虽然丧礼极力导入了
代
棺
院
的因素
回河
暂厝
但
老家土葬
埋入
几个
郊区的
例最终在遗体处置方
貸
法
然沿袭了传统的土葬方式 定
1重』買
前逝世的 产党或 队的高 人士都以土葬方式葬在
西郊的
山革命 墓
来
是骨灰埋
葬 1重買0 开始骨灰 在 内保 品 在
资格 入回
墓的 10 个少数民 定。回 样维吾尔 样哈萨克
样 孜别克 样塔塔尔 样塔 克 样东
样撒拉 样保安 样柯尔克孜 貨定的人在
死
以土葬 外
郊区的极少部 山区 于人 稀少 遗体 输 方便的原因
以土葬 定
定
1責「 火葬
及的开端定
定定定定1重』買
新
权
开的第一次全
告土葬使用的棺
的纸张
体
策
大会把
定定定定1重』買
宴
耗费很多木
针
一
及火葬提到
家的
要
据说毛泽东 朱德
签
在全
葬
是
府推荐的葬法
代表
葬礼以及
的资源浪费
书
灰再葬入地
人民代表大会
告
的地
而在 買0
代中期
的 10 个郊区县和区
论了提倡火葬
周恩来
邓小
传和
然被允许
火葬
的坟墓妨碍人民
迁移耕地
冥器
社的
耕
耗废掉很多珍
的坟墓或或深埋
留坟头等
。罗定「001定専専沢宴0品ね宴10貨 定定定
范围内展开了大规模推行火葬的
土葬是传统的
的大
的祭祀仪式时焚烧掉的用纸糊制的
会议
少奇
告各地
等 1』1
府要人在表明自
及
民来说
行的葬法
以大多数的
除信仰等特殊原因
1 处建了火葬设施
党和
民
外的指定葬法
在 「0 世纪 貸0
代文
死
在 買0
火
代中期
的倡议
前
火
然选择土葬或者火
1重買0
大革命
时
中期和
把骨
城区
外
期建立全部建
重
立了火葬设施 定
1重買買 开始的 大 持续了 10
的 治
文 大革命
以 封建样破除迷信的 破四旧
否定和破坏延续
的一
俗 在那 10 期间
通 民甚
能举 追悼死者的仪式 死 遗体直接火
被指定 革命 象的
派 或
革命 子 死 一律火
火
骨灰
交给家属 骨灰得 到保留
10
定
定定定定考察 代以 的中 传统民俗的
必 考虑 治和行 影响的因素
是笔者 研究中
代民俗得出的
一个结论
把延续千 以 的土葬 俗
城区 郊区一律火葬 仅仅用了 「0 时间 火葬的出
改
了传统的丧葬程序和举 丧葬仪式的地点 』0 代以
逐渐形 了一套 代都 的葬礼程序
以指出 导
些
的因素 很多
府提倡是一个 要因素貫行
入是最大的要素 1重買買
1重貸買 的 治
中的强制
性 行 是特殊的历 原因 定
定
1責害定
火葬区
土葬改革区
定定定定1重重貸
貸
的
规定野人
稠密
耕地较少
定
中华人民
和
殡葬管理
交通方便的地区
例
再次
行火葬
例第五
要求火葬场和骨灰堂建设要纳入火葬地区的城
设规划
定
申火葬
暂
建设规划
备
土葬地区的划定基准
行火葬的地区
允许土葬的地区
要把
管理
例的第四
允许土葬
管理
墓建设纳入城
建
院 于殡葬管理的暂行规定 要求各省 自治区行 部门自行划定推
行火葬和 推行火葬地区以及土葬改革区 虽然建 火葬设施 但相距过
尸体的确 困难的地方
以划
土葬改革区 土葬改革区的 原地带要深埋
留坟头
占用耕地 山区要利用荒山瘠地建立 墓并植树
林
7
何彬定 「00重
代的表象 传统的 迁責責責
墓地 葬法 考察
日语
貫1重貸沢
8
何虎生 1998
山纪
中 党 出 社
65-126.
9
周
2002
殡葬 话
燕山出 社
144-145.
10
何彬 2006
都 死者仪礼 昔---例研究
民俗文 研究 第 7
究
东
86-88.
61
风响社
釜判0Y遠判SY委
民俗文 研
东
定定定定而
早于
院通知一
前
定1重品宴
就规定
区和
郊区县
行
规定的
火葬区
在
11
些区域内的死亡人
一律火葬
济和交通发展状况
保
设施
革区
区
县
1996
10
逐
缩小
行 区划
区 门头沟区
县 改 区制
于人
土葬改革区
1 日 行的
他城区郊区都是
丰
昌
郊区
火葬区
稀少火葬设施少而被规定
在
殡葬管理
土葬改革区
城区及各个
例
再次
火葬区的遗体除民
或
申规定
府的方针是
郊的区样县
人民
籍等原因外
禁
16 区 2 县 过去 传统的东城区 西城区 崇文区
外
他均
辖县 2001 部 县
县
谷县
密云县 延庆县 然
辖县
是
行
都
府批准的边
往
火
设施和骨灰
山区
他地区
据
土葬改
一律就地火
区 朝 区 海淀区 石 山
通县 大 县
柔县
山
第
定
墓的历
沿革
「責1定 墓历 定
府 了限制传统的家 墓 宗 墓占用大面 土地 在 害0 代就提倡 墓制
墓是
城 居民提供
安葬骨灰和遗体的
设施 12
最早的 墓 是 1重害0 在
西郊建立的私人 营的 万安 墓 和
1重害重 建立的 福
墓
福
墓因使用福
的土地建立
以用 院的
命
1重』0
墓 1重買0 万安 墓被 府接管 营权
营墓地 定
定定定定旧时的
是一个用城墙围起
城门 出的城 1重宴重
前 一部 个人墓或家 墓地是设在
城内
的 1重宴重
中华人民 和 的首都设在
家 要机构 大多设在
1重』0
1重』貸 以
行城 空间整顿
中的一
是大规模整顿城内墓地 1950
1957
开展大规模的墓地整理 把
设在城内的 冢和家 墓地迁到城外 墓
府在
郊区建立了 11 处 通 墓 2 处考虑民
惯而建立的
民 信仰的土葬 用墓地 回民 墓
特殊 治色彩的
山革命 墓和外
墓 1960
15
处 墓13
山革命 墓寄 骨灰需要一定 别的行 或 治身份 外
墓
外 人开
回民 墓 接 指定的出于民 信仰需要的民 人士
些民 是 回 样维吾尔 样哈萨克 样 孜别克 样塔
塔尔 样塔 克 样东
样撒拉 样保安 样柯尔克孜
世纪
代 时
些 墓基本都是直接土葬
墓 而 在火葬 及 逐渐
火葬骨灰埋葬墓
火葬骨灰的埋葬空间 来 少时 万安 墓 福
墓和
山人民 墓开始修建 内
火 骨灰的骨灰堂以及 外骨灰
设施的 骨灰墙
时 死 遗骨的去处
入土
入
墙 等词语表
些词语是指
的遗体或骨灰的
方式
入土 即把遗体或火
的骨灰埋入地
是汉 人的第一愿望 火
处理遗体的 一方式
人们在形式 接 了 个 行
11
定
12
13
14
丧葬管理定定 例 1重重買
墓管理暂行 法 第
注 详 p该6该章该6详.
民 局 1996
于<
局
1992.8
殡葬管理暂行
例>
民
62
施中一些
体
题的执行
法
民
局.
角 推广
及开的遗体处理方式
于人们灵魂 和他界 没 立即随 发生
产生将火
的骨灰装
入棺
新出殡 埋葬的做法
次 是 入
人们希望虽然 能 入地 安
骨灰
在 内
然 以
在
以遮风避雨的空间
是汉 传统的地 灵魂
他界 在墓地需求方面的一种表
墙 是指
把火 骨灰安置在骨灰墙 的格子
似乎是
用语转 而来的 一般
墙 的 格比 他要
些
定定定定在墓地整顿
一般 民死 都要葬在 墓
民们 以利用的 是除了
籍限制的外
墓
信
仰样民 限制的回民 墓和 治身份要求的
山革命 墓1』 外的 11
墓
些 墓早期都是土葬 墓 而
埋葬火 骨灰 随着埋葬用空间的 少 万安 墓 福
墓和
山革命 墓都先 设置 内立体收 骨灰
的 骨灰堂 和 外安 遗骨的 骨灰墙
又增 了 他方式的骨灰处理方法 定
骨灰 墓
火葬 及
墓的 能 收容遗体转
收容骨灰 收容火
骨灰的 墓 在
被
骨灰 墓
面提到的万安 墓 福
墓和
山革命 墓都先 设置 内立体收 骨灰的 骨灰堂 和
外安 遗骨的 骨灰墙 貫就是在旧
墓的原
能
增 收容火 骨灰的 能
土葬 墓骨灰 墓混
型 墓 定
定定定定「0 世纪 品0 代以
多种因素
人 急剧增
1982 第 次人
查统计
人 923 万
1990 第四次人
查
式登记人
1081 万 2000 第五次人
查
式登记人
1382 万
16
2005
常 人 1538 万
中 83.6%居 在城镇
龄别的统计显示 65 岁以 人
166 万 比前一 增
长了 2.37% 2008 的
统计表明 表明
常 人
1695 万 重0 代以
人 高龄
快 无疑 会增 死亡人数貫 骨灰 墓的需求
会增
定定定定 了
种需求
据
人民 府发
于 强 墓用地管理
的通知 以 简
通知 绍 在
以 新建了丰 区 子峪陵园 延庆县 达岭人民 墓 通县通惠陵园 海淀区金
山陵园等四 新的联营式骨灰 墓
改建旧 的万安 墓 福
墓
山人民 墓 骨灰 墓总面 达到
亩
万 米
骨灰 墓保 骨灰的方式 多种
要 行如
种方式
骨灰堂―― 内骨灰寄
是目前骨灰安 的 要方式
交
费 一般
数
代营利骨灰堂 更新契
以长期
骨灰墙――在一堵墙壁 砌方框
入骨灰
面用石板封
石板
以镶嵌
照
刻金 等 骨灰墙大多是 永久性的
骨灰 ――中 传统风格的 式建筑
子内外的墙壁 格子 用于安 骨灰
面
用石板封
骨灰 ――长 式建筑 墙壁 格
骨灰 格子 面用石板封
骨灰墓――地 修建墓穴 供
骨灰
地 立石碑 形状 土葬墓很相似
是
尺 缩小了
家规定 人或 人骨灰墓穴占地面
一 方米以
骨灰林――把骨灰埋入选择好的树
做简 标记
他城 把 种做法又 树木葬
相似的
花草葬 花坛葬 是把骨灰撒在花坛内或 入花坛周圈方块
砖形收纳空间
骨灰深葬――将骨灰 入地
集中封 式
地表建
或塔供人们瞻仰追念
骨灰撒海――即骨灰 保
乘船把骨灰撒入海水 的做法
种方式 他城
在 海 做 海葬
死去的中 中央 治局常
员 中 中
央
席邓小 采用了骨灰撒海方式
发
施行的 中华人民 和 殡葬管理 例 声明
家提倡以骨灰寄 的方
式以及 他 占或少占土地的方式处理骨灰
在 述骨灰
方法
制定 策逐渐倾向于鼓励人们选
择少占地或 占地的骨灰处理方法 第 种骨灰撒海
述第 种骨灰林方式是
府提倡并明文规定
济补 的 种骨灰处置方法
起
开辟长青园骨灰林基地 益性立体骨灰安葬 并 施 在
安葬骨灰的
居民提供补
个骨灰格 补
元
元 使用期
生活保障待
遇的 民免费提供格
民 局开始 行 海葬的补
规定
式户 的居民 骨
灰撒海 份 领 补
元
种补 的目的就在于鼓励人们选择少占地或 占地的骨灰处理方法
第
定 第 产业 的 墓
产业 的萌芽期
前述的土葬 墓以及
代新建的骨灰 墓 在建立
的一段时间
依然是以提供骨灰保 场
保管骨
灰
要内容
大 视提供服 行
骨灰
地点或 境 没
大的区别
然
格 是十
的并
没 过大的 格差 随着 济的发展 富裕阶层人数增
人们 服 内容提出高消费水准要求 在 济大潮流的
影响
一直被定 于福利 业的包
墓在内的殡葬行业
开始随着 济 杆活 了
墓方面 开始出 以
提供服 内容收 服 费用的 谓 营业性 墓
15
16
山革命 墓保
人的骨灰 中
产党和中
府要人 全 各省 副 局以 行 职 的
以 的 人 古括详只
只
只 日以前参 革命的老红
民 党派人士等 参
山革命 墓网页
中华人民 和
家统计局 于 1982 人
查 要数 的
中华人民 和
家统计局
63
部
副师
.
日
民 局
行的
墓管理暂行 法 明文规定
墓 的定 和目前允许 在的
种
性质的 墓 首先
墓的定 是
城 居民提供安葬骨灰和遗体的
设施
而把 墓
益性 墓 和
营性 墓
益性 墓是
民提供遗体或骨灰安葬服 的
墓地
营性墓地
是 城镇居民提供骨灰或遗体安葬 行 偿服 的
墓地 属于第 产业
产业一词
开始用在指 殡葬
业 明确指明 营性墓地的产业性质并明确表明服 是 偿的
承认墓地 营性质开始 福祉 业转 服
性产业了
在中
是一个巨大的意识转 和 营体制的转
它标志
代以 殡葬业发展方向的大调整
意味着行 部门认 殡葬部门 以用服 内容来营利了
以看 是营利性 墓在
的萌芽期
在
民 局 式网页
绍亲人死
理丧 的程序 以及火 的手续 骨灰
安 或选购墓地的各种流程内容
中 骨灰安 部
强调骨灰 要
在非法 墓
提到
种非法
墓 在 一种是一些
或
建设的没
过 民 部门批准的营利性 墓 一种是
的 益性 墓
殡葬管理暂行 例 明确规定了
营业性骨灰 墓的管理权都在
殡葬
管理处
于在火葬地区的 样 建立的 益性骨灰堂或 郊的 样 建立的 益性骨灰 墓 限定仅仅限于 本
样 居民服
能 外 营
的 益性 墓 外收费
本管辖范围以外居民的骨灰 就属于非法
一
方面是限制盲目扩大营利 一方面是要维持一部 福利性色彩的墓地
3-2
营性
墓
营性 墓
中
管辖的
区县 属的
体如
管辖
山革命 墓
山人民 墓
达岭人民 墓
云岭墓园 朝
陵园 长青园骨灰林 福
墓 金山陵园
子峪陵园
慈陵园 通惠陵园 万安 墓
万 华 陵园 温泉墓园 西静园 外
墓
区县管辖 惠灵山陵园 炎黄陵园
山陵园 凤 山陵园
寿陵园
仰园骨灰林
十 陵 堂别墅
达岭陵园 长城华人 思堂 凤 山陵园 九 山长城纪念林 潮白陵
园 静安墓园
山陵园
堂 墓
山陵园 思亲园骨灰林 长安园骨灰林
营性 墓的墓穴按照 置 向
否 一部 人依然信奉的 风水 好坏以及 大门 或 要建筑的距离等
细划
格 并
在骨灰容器
格子的封 石 选择 照 烧制瓷 镶嵌 否 石板刻 涂金否等 体
都设置了
按照 家和
的规定 墓穴或墙壁的骨灰格子一次性出 的 格
是租用
的 格而 是永久使用
权
于 墓的使用
通知规定墓穴
偿时间 限的租用
例规定 得 理永久租用墓穴手续 墓穴
以
一个租期 但是允许续租 区县以
墓的土地
权
家
样 联 的 墓 土地
权
在
或
并 规定 得再预租空白的 寿穴
万安 墓 福
墓建立较早
按照汉 的 惯出 过
寿穴
通知规定
些空白的墓地限定在
以前 理 墓穴 款手续 清理一般人手中的空
白墓地 目的在于避免空白墓穴或骨灰格的转
断抬高 格
相 的数据
据调查
的 营性 墓目前的埋葬型骨灰墓穴 多以 穴出
格一般在一个 米
元
万
元
是 档 中档的 格 高档墓穴 格在
万到
万元甚 更高
于一般 墓
开部
档或中档
格 很多营业内容都是 面议
以 罗 的 是能够收集到的部
营性 墓的 格情况
万安 墓 安葬格
穴
租用 格
第 层
元 第 层
元 第 层
元 第 层
元 第 层
元 第
层
元 第 层
元 第 层和第 层
元
费用 装饰套
元 石板费
元 瓷 费
元 刻花费
元 瓷 镶嵌费
元
金费
元 刻
一个
元 假定购 最 的第 层的
使用权
服
刻
计算 计
元 如果购 最高层第 层再 入
费用
计
元
万安 墓骨灰堂建于
新装修 开始骨灰寄 业
寄 费用很
一个周期
骨灰的费用 别
第 层
元
第 层
元 第 层
元 第 层
元 第 层
元 第 层
元 第 层
元 第 层
元 第
层
元
于
寄 格 满额
在
暂停骨灰寄 业
十 陵水泉沟纪念林 格
米草坪 认养费
元到
元 管理费
元
元 如果安 纪念石 一块
元
仰园骨灰林是 于昌 区的 营性 墓 是
民 局批准建设的大型骨灰安葬场
它出 的均
穴即
妇墓
处墓穴 高中
的档次 它
的最 墓 格包
占地费即租用费 墓料费
管理费
在内 是
元
据占地大小 选用的石料品种质 和大小 格 会相
据 户需要
仰园 提
供碑文 金 红 常 摆 花
陪
理丧礼全程等 托服
谓 托 乃是 偿的服
九 山长城纪念林陵园是一 大型 营性 墓 它推出的
薪阶层的小型树葬 格在
元
元
包 纪念树一棵 小型卧碑一套
中铁 纪念园是
一部
人 新四 服 的 预定于
日
17
18
汉
民 局 古括括该
惯在 60 岁以
墓管理暂行 法
健在的老人修坟墓
第
.
寿坟
寿域
64
或
寿穴
式完 使用 它预 的标准墓 穴 格
元 包 了墓地使用费 土地使用费 墓 管理费 标准墓碑
一套 地棺一套 人 墓前铺石路 米
树墙 米 玉 树一棵 石制树盆一个 施 及维 费
外的
服 内容
选择艺术碑
元 骨灰保 罩
元 瓷
元 墓区安葬费
元 祭拜堂告别仪
式
元 祭拜堂抬棺告别仪式
元 草坪种植养 费
元
他花木 格 议 以
格是 陵
园
日
日执行的 格 它的网站说明执行期过 部
格要 调
九 山 墓是 益性 墓 骨灰是免费寄
但是
在网站
部 墓型 格看
并非一般 民或 民
以承担的 九 山 墓
小石墓
元 小栏板墓
元 黑花岗石墓
元 花花岗石墓
元
福
墓
户提供墓碑保洁服
就是代 死者家属 常擦 墓碑
一 的费用
元 提供墓碑碑文
金服
以 的
中 或小
限定
以内 一
元
的
元
一
元
一
元 如果
再
墓碑保洁服 费
计
元
没
算
购
期限的墓穴费用
于大 的 堂 墓
墓葬 树葬 鲜花草坪葬 骨灰墙等多种方式
骨灰 它
的
日开
始执行的 格如
墓穴租赁费
元
米 墓穴管理费按照墓
的
计算 骨灰 一
元租期
骨灰 安葬
程费
元
服 内容 石板或墓碑 金箔一
元 葬礼礼仪乐队
元 骨灰告别仪式
元
灵
元 安葬费
元
以
产业和
民收入数据来
次产业
元
元
元
元
元
元
元
元
元
元
比看看墓地费用 据
次产业
元
元
元
元
元
元
元
元
元
元
统计局
的数
业人员在岗职
均
元
元
元
元
元
元
元
元
元
元
第一产业
第
产业
第
资如
民质疑 个 谓的 均 资的数 的 信性
们
评 它的
题
们要
看 个
向
一
民 均 资收入
翻了
倍
日购 一个埋葬骨灰的墓穴以及
服 内容的费
用 需要支付
以 的一个 民 均 收入的全部 并
足以购 中档以 的商品
能
薪层
准备的商品 部
收入 民甚 去 益性 墓购 他们出 的
墓穴 而
民 局明文规定 益性墓地向
本区域以外居民出 墓穴属于 法
说明 述墓地 格 一般 民来说
然属于高额消费商品
结论
墓的产业 展望
在中
在
墓 福利性 业转 营利性 营的发展方向
基本定型
死者和 家属提供多
周
到的服
收
些是很高额的费用 虽然 非议 但
是
富裕阶层 死亡
的消费 超前的要求 因
产生了 薪阶层 望
及的高 墓地
日开始 行的
殡葬管理暂行 例 规定
偿服 的骨灰安置设施必
民 局批准
能自 建设和 营墓地
明文规定外资
能投资建设殡葬设施如建设骨灰堂和骨灰
墓 但是需要申 行 部门批准 外资 以申
独或 资在
管辖范围内建立 营性 墓
外资本 入
殡葬业 场开 了门户 利用外资建设殡葬设施 需要 省 自治区 直辖 人民 府民 部门
意
表
外资 入殡葬行业
营
府拥 很大的管制能力
院民 部门 批
在 格方面
殡葬管理 例 规定 殡仪服 收费必 执行 家和
的
规定 殡葬用品要明码
标
民 部门和物
商行 管理部门 予以 督
能限制 墓 营
提供
质 服 收
费
用的 营自
和 营收益幅
本文第
提到的海葬补
营骨灰林安葬骨灰补
外
时 行 特定居民发 丧葬补
费
元的规定 就在本文写 期间
日中 民 部又发
于 一 深 殡葬改革 促 殡
葬 业科学发展的指导意
提出要逐 建立殡葬救 保障制
提出 生前生活特别困难的人员
府免除
遗体接 样
样火 和骨灰寄 的基本殡葬费用
的地区 逐 扩展到 管辖区内
居民提供免费基本
殡葬服
行 府埋
一系
出 的新措施 会 少 营性 墓的收益 表明
府
墓建设的基本
的民 部的 意
提出
要 格 墓建设的 批管理 尤 是 营性
墓的 批
益性骨灰
设施完善的地区 除纳入规划的以外 原
再许 建设 营性 墓或扩大既
墓占地面
内资或外资 入 个领域 投资发展高费用高质 服 是一个消极性的信
定定定定
和全 一
殡葬行业
府包管的福利性 业转
营利性的服 产业 但是
它的自
营
19
中
民
部
1997
7
21 日发
施行
中华人民
65
和
殡葬管理
例
第
殡葬设施管理
.
和管理 限制掌握在什 程
又开始 强管理
就是
好
似乎 没
墓发展的
准确地划定 个界限
状和 期展望
66
一边调整一边发展
很开
完
以
2.3.F « Les cimetières de Pékin : histoire, transformation et industrialisation »
He Bin, professeur à l’Université Métropolitaine de Tokyo
Pékin est devenue capitale de la Chine en 1949, avec l’avènement au pouvoir du Parti
Communiste Chinois. Elle était cependant déjà héritière d’une longue tradition de pouvoir
politique, accaparée par l’ethnie Han qui compose encore aujourd’hui la majorité de la
population urbaine.
Les coutumes funéraires à Pékin sont richement documentées par des récits
d’inhumations et de funérailles de souverains dont certains remontent à l’Antiquité. Le site
touristique des « treize tombeaux Ming » dans la banlieue de Pékin est connu comme lieu
d’inhumation de treize souverains de la dynastie Ming. Toutefois, on connaît très mal les
pratiques funéraires des gens du peuple dans la capitale chinoise. La coutume veut que les
Pékinois revêtent le défunt d’un costume spécial appelé « vêtement de la longévité » (shouyi),
avant de le placer dans un cercueil. Les funérailles se tiennent pendant une dizaine de jours
dans la maison du mort, puis le cercueil est déposé dans le caveau familial ou dans une
sépulture publique ordinaire. Contrairement aux Chinois du Sud coutumiers de la double
sépulture (recueil des ossements plusieurs années après l’inhumation pour un second
enterrement), ceux de Pékin ne pratiquent qu’une seule inhumation.
Au cours des années 1960, le régime maoïste a supprimé le système de « sépulture de
clan », par lequel des générations successives de défunts étaient ensevelies un même caveau
familial. Puis, au cours des vingt années suivantes, la crémation a été généralisée à Pékin et
dans sa proche banlieue. Ce processus a profondément modifié les pratiques funéraires. Nous
explorons ici l’évolution des modes de sépulture à Pékin depuis 1950, en montrant
l’apparition d’un secteur privé puis l’intérêt récent pour les cimetières paysagers (lingyuan).
1. Brève histoire des modes de sépulture à Pékin
Le mode de sépulture traditionnel de l’ethnie Han consistait à inhumer les morts après les
avoir placés dans un cercueil. Des stèles étaient implantées en tête des tombes pour permettre
aux descendants des générations de se recueillir sur le lieu de sépulture du défunt. Le
proverbe « entrer dans la terre pour être en paix » évoque la vision d’un monde post-mortem
souterrain. Les funérailles traditionnelles chez les gens du peuple se déroulaient dans la cour
intérieure de la maison du défunt. Après l’accomplissement des rites funéraires, la dépouille
était placée dans un cercueil en bois puis enterrée dans le caveau de famille. Ensuite, audessus de l’amas de terre formé sur le lieu d’inhumation était érigée une stèle en pierre sur
laquelle était gravé le nom du défunt. Dans les familles aisées, le cercueil était placé dans la
maison quelque temps avant d’être inhumé. Ce n’est qu’après la mort de la personne que la
famille commençait à construire le tombeau familial. Il n’était pas possible d’inhumer le corps
tout de suite après les funérailles car il fallait attendre que la tombe soit sèche.
Les non résidents qui décédaient à Pékin étaient appelées « mort hôte ». Le « mort hôte »
devait généralement attendre un véhicule ou un navire approprié pour que son cercueil puisse
être transporté jusqu’à son pays natal pour être inhumé. Pendant cette période d’attente, le
cercueil était déposé le plus souvent dans un temple bouddhique. Ceux-ci mettaient le cercueil
en position d’attente («cercueil stationné», «placement temporaire»). Après la fin du régime
féodal, dans les années 1910, les citadins continuaient d’organiser leurs funérailles dans leurs
67
foyers, puis transportaient le cercueil jusqu’au cimetière pour le mettre en terre dans la
tradition. Durant les trente années suivantes, après l’avènement de la République de Chine en
1912, des dignitaires du gouvernement et des personnalités célèbres ont tenu des funérailles
nationales ou des enterrements publics somptueux à Pékin. En 1916, le deuxième président de
la République Yuan Shikai, en 1925 le premier président de la République Sun Wen (Sun
Zhongshan), le seigneur de guerre Duan Qirui en 1936 a eu des funérailles nationales. Wu
Peifu, un seigneur de guerre, a attendu six ans pour avoir des funérailles nationales (décédé en
1939, il a été inhumé en 1945). Ces cérémonies cherchaient à être différentes des funérailles
des dynasties féodales qui perduraient jusqu’alors. Les costumes des membres de la famille
du défunt et des participants aux funérailles, le protocole et les rites funéraires étaient
complètement différents des funérailles des empereurs des périodes précédentes. Cependant,
la dernière étape qui concerne le traitement du corps s’avère être étonnamment similaire. Le
corps de Sun Wen, après avoir été traité avec des antiseptiques, a été « entreposé
temporairement » pendant quatre ans avant d’être enterré dans le cimetière Zhongshan Ling.
Le cercueil de Duan Qirui a été placé temporairement dans un temple bouddhique de la
grande banlieue de Pékin pendant six mois avant d’être enterré dans la périphérie de la
capitale. Le cercueil de Wu Peifu a attendu six ans avant d’être enterré à Pékin. Bien que les
rites funéraires se soient modernisés, ces quelques exemples montrent que les méthodes de
traitement des cadavres suivaient la tradition. Les personnalités de rang supérieur de l’armée
ou du parti communiste décédées avant 1956 ont été enterrées dans le cimetière
révolutionnaire de Babaoshan (littéralement « La montagne aux Huit trésors ») dans la
banlieue ouest de Pékin. Puis les cendres ont été enfouies. En 1960 a débuté la conservation
des cendres dans les columbaria. Aujourd’hui, dix ethnies minoritaires musulmanes ont
l’autorisation de rejoindre les cimetières de l’ethnie Hui (les Hui, les Ouïgours, les Kazak, les
Ouzbeks, les Tatar, les Tajik, les Dongxiang, les Salar, les Bonan, les Kirgiz). Dans les
régions montagneuses de la grande banlieue de Pékin, la population étant peu nombreuse, les
enterrements sont autorisés en raison des difficultés de transport des corps.
Le développement de l’incinération
En 1956, le nouveau pouvoir politique a convoqué le premier congrès des représentants du
peuple de l’ensemble de la Chine. Les délégués ont fait mention de la gêne occasionnée par
le grand nombre de tombes dans les champs pour l’exploitation agricole. L’usage des
cercueils a été critiqué en raison de la consommation de bois. De même, les papiers brûlés
lors des funérailles occasionnaient un gaspillage de ressources. Les délégués ont alors décidé
d’encourager la crémation et de faire procéder au transfert des tombes dans les champs. En
Avril 1956, cent cinquante et une personnalités du régime, dont Mao Zedong, Zhu De, Liu
Shaoqi, Zhou Enlai et Deng Xiaoping, ont déclaré qu’ils seraient incinérés après leur mort.
Un mouvement de grande envergure pour diffuser et généraliser la crémation fut alors lancé.
Mais cette pratique ne fut guère mise en œuvre à Pékin avant le milieu des années 1960, les
habitants préférant conserver leurs habitudes ancestrales. En 1960, Pékin ne comptait encore
qu’un seul incinérateur pour ses dix arrondissements. La Révolution Culturelle apporta un
élan sans précédent à la crémation (tous les incinérateurs datent de cette époque) en faisant
table rase de toute tradition funéraire. Au cours de cette décennie noire, le citadin ordinaire
ne pouvait même plus organiser des funérailles. Après la mort, la dépouille était
immédiatement incinérée. Ceux qui étaient désignés par la révolution comme « élément
contre-révolutionnaire » ou « droitier » étaient incinérés sans exception, leurs cendres
n’étaient pas rendues aux membres de la famille et n’étaient pas conservées.
68
« Zones à crémation obligatoire ” (huozang qu) et “ zones futures de crémation ”(tuzeng
gaige qu)
Les « règlements administratifs des funérailles de la République Populaire de Chine»,
promulgués en juillet 1997, réaffirment les critères fondamentaux qui déterminent les zones
des cimetières et de la crémation. Le 4ème article des règlements administratifs stipule que la
crémation doit être pratiquée dans les zones de forte densité démographique où les terres
cultivables sont peu nombreuses et où les moyens de transports sont développés. Dans les
zones qui ne possèdent pas les conditions nécessaires pour mettre en œuvre la crémation, on
peut provisoirement enterrer les morts dans des cimetières publics. Le 5ème article du
règlement administratif indique que les constructions des aires de crémation et les
columbariums doivent être construits dans les zones d’urbanisation future. Les zones où les
enterrements sont autorisés doivent respecter les règles d’urbanisme et de construction des
cimetières. Les « règlements provisoires administratifs des funérailles du Conseil des Affaires
d’Etat » (Février 1985) demandent que les départements de chaque région autonome, ville et
province, délimitent des zones de mise en application de la crémation et des zones de
crémation future là où la crémation n’est pas pratiquée. Bien qu’il existe des incinérateurs, si
ceux-ci sont éloignés, le transport du corps devient difficile et il est alors possible de délimiter
une zone « spéciale » pour les inhumations. Dans les régions de plaine où se trouvent des
zones de ce type, l’enfouissement des corps doit être profond, les pierres tombales ne sont pas
autorisées et les terres cultivables doivent être préservées. Dans les zones montagneuses,
l’inhumation est autorisée seulement dans les terres infertiles et elle est interdite dans les
zones boisées. Depuis 1984, les « zones de crémation » sont fixées par l’administration dans
les districts de la proche banlieue et dans la ville de Pékin. Les personnes vivant dans ces
zones doivent, après leur décès, être obligatoirement incinérées. Dans la grande banlieue, en
raison d’une population faible et du manque d’infrastructures de crémation, des « zones
spéciales pour les inhumations » sont déterminées. La politique du gouvernement est fonction
de l’état de développement des transports et de l’économie. Elle vise à réduire peu à peu ces
« zones spéciales ». Actuellement, la ville de Pékin et ses districts de banlieue plus ou moins
éloignés, possèdent tous des incinérateurs et des équipements pour conserver les cendres.
Le règlement des funérailles de la ville de Pékin a été appliqué le 1er octobre 1996. Il
reconnaît l’existence des « zones spéciales pour inhumation » dans les zones montagneuses
reculées. Dans les autres zones, ce sont uniquement des « zones de crémation ». Il est interdit
d’y transporter les corps dans d’autres lieux, tous les défunts doivent être incinérés sur place à
l’exception des minorités ou des ressortissants de nationalité non chinoise.
Carte administrative de Pékin
69
2 . Caractères des cimetières de Pékin
Rétrospective historique
Pour restreindre les tombes des clans et des grandes familles occupant une grande superficie,
le gouvernement a préconisé une réforme des cimetières dans les années 30. Les cimetières
les plus anciens de Pékin sont le cimetière Wanan créé en 1930 dans le quartier Ouest de la
ville et le cimetière Futian fondé en 1939. Tous deux ont une gestion à but lucratif. Le
cimetière Futian a été aménagé sur des terrains appartenant à un temple bouddhique et a été
de ce fait nommé par l’appellation bouddhique «Futian» (« les champs du bonheur »). En
1950, il est devenu cimetière d’Etat. En 1960, le gouvernement a assuré la gestion du
cimetière Wanan» qui est ainsi devenu un cimetière sous gestion publique. Le vieux Pékin
était encerclé par un mur d’enceinte avec une porte qui permettait d’entrer ou de sortir de la
ville. Avant 1949, la plupart des tombeaux individuels ou des sépultures familiales étaient
construits à l’intérieur du mur d’enceinte. Après 1949, la capitale de la République Populaire
de Chine a été établie à Pékin, les grands organismes d’Etat se sont pour la plupart installés
dans la cité. De 1950 à 1957, la ville de Pékin a réorganisé son espace urbain. Les cimetières
ont été l’objet d’une réorganisation de grande envergure. De 1950 à 1957, on a déplacé les
sépultures des grandes familles et des clans vers l’extérieur de la ville. Le gouvernement
municipal a créé 11 cimetières ordinaires et 2 cimetières musulmans (qui respectent les
coutumes et les croyances des ethnies) dans la banlieue de la ville. Ajoutons à cela le
cimetière révolutionnaire de Babaoshan qui a une coloration politique particulière et le
cimetière des étrangers. En 1960, la ville de Pékin comptait au total 15 cimetières. Le
cimetière révolutionnaire de « Babaoshan » accueille uniquement les cendres des personnes
ayant eu un grade ou un poste dans la hiérarchie administrative ou politique. Le cimetière des
étrangers accueille exclusivement les cendres des étrangers. Le cimetière musulman accepte
les personnalités des ethnies ayant des croyances en adéquation avec leur groupe ethnique.
Ces ethnies sont : les Hui, les Ouïgours, les Kazak, les Ouzbeks (Uzbek), les Tatar (Tatars),
les Tajik, les Dongxiang, les Salar, les Bonan, les Kirgiz (Kirghiz).
70
Dans les années 60, ces cimetières pratiquaient tous l’inhumation directe dans la terre mais
après la diffusion de la crémation, progressivement, ce sont les cendres après l’incinération
qui ont été enfouies dans les tombes. Quand l’espace dédié à l’enfouissement de cendres a
manqué, les cimetières Wanan, Futian et Babaoshan ont commencé à construire des
columbariums ainsi que des installations extérieures sous forme de murs avec des casiers pour
y déposer des cendres. Des expressions sont alors apparues pour indiquer le lieu où repose les
cendres du défunt. Par exemple, « entrer dans la terre », « entrer dans la pièce », « grimper au
mur », etc. Ces expressions indiquent les différents modes de dépôt des cendres ou de la
dépouille. « Entrer dans la terre » pour un enterrement immédiat du cadavre ou des cendres
après crémation dans la terre, c’est le premier souhait des « Han ».
Après que la crémation soit devenue l’unique moyen de traitement des cadavres, on s’est mis
à déposer les cendres dans un cercueil après l’incinération. Comme les conceptions sur l’âme
et le monde des morts n’ont pas changé, les gens espèrent que leurs restes reposeront
paisiblement dans une salle abritée, protégée des intempéries, à défaut de reposer en terre.
« Grimper au mur » indique que les cendres après la crémation sont installées dans un
columbarium mural. Il semble que cette expression provienne du monde du travail.
Généralement « grimper au mur » est moins onéreux que les autres formules de sépulture.
Après la réorganisation des cimetières, les citadins ordinaires étaient tous inhumés dans un
cimetière. Les défunts pouvaient avoir accès à tous les cimetières à l’exception du cimetière
réservé aux étrangers pour lesquels il y avait une condition de nationalité, le cimetière
musulman pour lequel il y avait un critère de croyance et le cimetière révolutionnaire de
Babaoshan pour lequel il fallait produire des références politiques. Tous ces cimetières étaient
depuis longtemps des lieux d’inhumation alors que par la suite ils sont devenus des lieux
d’enfouissement de cendres. A mesure que l’espace dans les cimetières se réduisait, le
cimetière Wanan, le cimetière Futian et le cimetière révolutionnaire Babaoshan, ont créé l’un
après l’autre des columbaria et des « murs funéraires » extérieurs pour recevoir les cendres.
Ces dernières années sont apparues de nouvelles formules de dépôt des cendres.
Les cimetières pour dépôt des cendres
Avec la généralisation de l’incinération, les fonctions des cimetières se sont transformées.
Autrefois ils accueillaient les corps, ils doivent maintenant conserver des cendres. Les
cimetières ayant reçu en dépôt pour la première fois des cendres ont été appelés des
« cimetières pour dépôt de cendres » (guhui gongmu). Il s’agissait des cimetières Wanan,
Futian et Babaoshan. Comme ils ont été les précurseurs dans ce domaine, ils ont pu
augmenter leur capacité d’accueil, devenant de grands espaces funéraires où l’inhumation et
la crémation étaient pratiquées indifféremment.
Après les années 80, de nombreux facteurs ont entraîné l’augmentation rapide de la
population de la ville de Pékin. En 1982, Pékin comptait 9,2 millions d’habitants, en 2008
leur nombre était passé à 16,5 millions. Les statistiques sur l’âge montrent que 1,6 millions de
personnes ont plus de 65 ans, en augmentation de 2,37% par rapport à l’année précédente.
Après les années 90, le rythme de vieillissement de la population s’est accéléré. Le nombre de
décès va croître et les demandes d’emplacement dans cimetières vont tout naturellement
suivre ce rythme.
Afin de répondre à ces demandes, le gouvernement municipal de Pékin a imposé une
superficie totale maximale de 2400 mu (soit 160 hectares) pour les cimetières aménagés après
71
1987. Il en va ainsi du cimetière paysager de Taiziyu, du cimetière populaire Badaling, du
cimetière Tonghui, du cimetière Jinshan de l’arrondissement de Haidian et de quatre autres
nouveaux cimetières pour dépôt de cendres auxquels il faut rajouter les cimetières rénovés de
Wànān, Fujian et Babaoshan.
Les cimetières ont de nombreux modes de conservation des cendres. Les habitants de Pékin
ont le choix entre huit formules de sépultures :
1)
le columbarium (骨灰堂 gǔhuītáng)
Conservation des cendres dans une pièce : c’est actuellement le principal mode de
conservation des cendres. La durée du dépôt est généralement définie à l’avance, mais il est
possible de renouveler les contrats tous les 20 ans. Lors du renouvellement du contrat, il est
possible de faire un dépôt à long terme plus onéreux dans certains columbaria.
Exemple de g村hu卉t为ng
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2) Les columbaria muraux (骨灰墙, gǔhuīqiáng)
Des niches en ciment sont placées dans un mur, obturées par une plaque en pierre après le
dépôt de l’urne cinéraire. On peut incruster une photographie sur la plaque en pierre. Pour la
plupart de ces équipements, les concessions sont d’une durée de 50 ans.
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72
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3) Les pavillons de cendres (骨灰
gǔhuītíng)
Ces pavillons sont dans un style architectural traditionnel. Sur leurs murs extérieurs et
intérieurs se trouvent des emplacements pour déposer les urnes funéraires, une plaque en
pierre vient sceller la façade.
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4) Les galeries de cendres (骨灰
, gǔhuīláng)
Ces longues galeries sont traditionnelles dans l’architecture chinoise. Les murs sont divisés en
casiers pour déposer les cendres, un carreau en pierre vient clore la façade.
5) Les petites tombes (骨灰墓, gǔhuīmù)
Une cavité est creusée pour déposer les urnes. Sur le sol est érigée une stèle, très semblable à
celle des tombes ordinaires, avec cependant des dimensions plus réduites. Selon la
réglementation, les emplacements pour les urnes funéraires d’une ou deux personnes ne
doivent pas dépasser une surface d’un mètre carré.
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73
6) Les bosquets de cendres (骨灰林, gǔhīlín)
Les cendres sont enterrées au pied d’un ou de plusieurs arbres, en faisant une simple marque.
Les autres villes appellent ainsi ce procédé « enterrement au pied des arbres », ou encore aussi
« enterrement dans le gazon ou sur de petites terrasses ». Il s’agit de parterres végétaux à
soubassement en briques au sein desquelles des cavités abritent des cendres.
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7) Enterrement profond des cendres (骨灰深葬, gǔhuī shēnzàng)
Les cendres sont rassemblées et déposées dans une cave surmontée d’un pavillon ou une
pagode pour permettre aux endeuillés de se recueillir.
8) Lancer de cendres dans la mer (骨灰撒海, gǔhuīsǎhǎi)
Les sont transportées dans un bateau pour être éparpillées dans la mer. Ce procédé est
pratiqué dans d’autres villes, à Shanghai il est appelé « l’enterrement maritime ». En février
1997, le Président Deng Xiaoping a adopté ce procédé après sa mort et ses cendres ont été
dispersées en mer.
Depuis 1997, l’Etat préconise les formules qui minimisent l’occupation d’espace. La ville de
Pékin met en œuvre des mesures pour inciter peu à peu les gens à choisir des modes de
traitement des cendres moins consommatrices en foncier.
La formule du lancer de cendres dans la mer et la forêt de cendres sont deux méthodes de
traitement des cendres préconisées et subventionnées par la municipalité de Pékin. En janvier
2009, celle-ci a ouvert un cimetière public d’enfouissement des cendres avec une forêt de
dépôt de cendres, attribuant des subventions pour ces modes de sépulture. Pour chaque
emplacement de dépôt de cendres, la subvention s’élève à 1000 yuans (prix de vente 3000
yuans pour une durée de 20 ans). En Avril 2009, la ville a aussi commencé à subventionner le
lancer de cendres en mer. Pour un résident possédant la carte officielle de la ville de Pékin
(hukou), la subvention pour un lâcher de cendres dans la mer est de 2000 yuans. Le but des
deux types de subventions est d’inciter les gens à choisir une méthode de dépôt de cendres qui
utilise le moins possible de foncier.
74
3 . Les cimetières du « secteur tertiaire »
Les débuts de l’industrialisation
Dans les cimetières, on n’attachait pas trop d’importance aux services, les lieux de dépôt des
cendres n’étaient très différenciés. Mais avec le développement économique, le nombre de
ménages aisés a augmenté, et ceux-ci expriment un plus haut niveau d’exigence en matière de
services. Le secteur funéraire suit donc la dynamique du développement économique. Les
cimetières sont devenus des «cimetières à but lucratif». Le 15 août 1992, Le bureau du
gouvernement de la ville de Pékin a autorisé la création de cimetières commerciaux. On a
distingué les «cimetières à gestion publique» (gongyixing gongmu) des «cimetières à but
lucratif» (jingyingxing gongmu). Les «cimetières à gestion publique» sont destinés aux
populations rurales et accueillent des corps inhumés ou incinérés. Les «cimetières à but
lucratif» proposent des services payants pour l’inhumation des cadavres ou des cendres aux
habitants des zones rurales, ils appartiennent au secteur tertiaire. L’émergence d’une industrie
funéraire en Chine provoque un grand changement dans les mentalités.
La page web officielle de la municipalité ville de Pékin présenté les procédures d’organisation
de funérailles ainsi que les formalités à accomplir en cas pour la crémation. Diverses formules
de dépôt des cendres et catégories de sépulture sont présentées, ainsi que les lieux où l’on
peut déposer des cendres. La municipalité met en garde le lecteur contre les cimetières
illégaux. Il existe en existe deux catégories : ceux issus des unités de travail (danwei) qui sont
à but lucratif mais n’ont jamais été approuvés par la municipalité et ceux situés à la campagne.
La gestion des cimetières à but lucratif est néanmoins totalement contrôlée par le service
funéraire de la ville de Pékin. Pour les columbaria publics implantés dans les zones rurales ou
dans des cimetières des périphéries urbaines, les services sont accordés exclusivement aux
populations locales et ne peuvent pas être proposés à l’extérieur.
La gestion des cimetières
Actuellement, Pékin possède 33 cimetières, dont 15 sont administrés par la municipalité, 18
appartiennent aux arrondissements et aux districts. Parmi ceux administrés par la municipalité
de Pékin se trouvent le cimetière révolutionnaire de Babaoshan, le cimetière du peuple de
Babaoshan, le cimetière du peuple de Badaling, le cimetière Baoyunling, le cimetière
Zhaoyang, la forêt de dépôt de cendres de Zhangqingyuan, le cimetière Futian, le cimetière
Jinshan, le cimetière Taiziyu, le cimetière Tianci, le cimetière Tonghui, le cimetière Wanan,
le cimetière des Chinois d’outre-mer Wanfo, le cimetière Wenquan et le cimetière des
étrangers de Xijingyuan.
Les cimetières administrés par les arrondissements et les districts sont les suivants : le
cimetière Huilingshan, le cimetière Yanhuang, le cimetière Foshan, le cimetière
Fenghuangshan, le cimetière Tianshou, la forêt de dépôt de cendres de Jingyang, les temples
des 13 tombeaux Shisanling, le cimetière Badaling, le temple du souvenir des chinois de la
grande muraille, le cimetière Fenghuangshan, la forêt du souvenir de la grande muraille
Jiugong, le cimetière Chaobai, le cimetière Jingan, le cimetière Guishan, le cimetière Tiantang,
le cimetière Tianshan, la forêt de dépôt de cendres Siqinyuan, la forêt de dépôt de cendres
Changanyuan.
Les emplacements dans les cimetières à but lucratif ont des prix différents selon leurs
caractéristiques géomantiques. Comme les acheteurs sont très sensibles aux règles du fengshui,
75
les emplacements sont plus ou moins recherchés selon leur orientation, leur distance à la porte
d’entrée... Les prix diffèrent aussi en fonction du choix de la plaque en pierre qui scelle
l’emplacement dans lequel se trouve l’urne funéraire, si la photo est incrustée sur la
porcelaine ou pas, si la gravure des caractères sur la plaque est en or ou non….
Conformément aux règlements de la ville de Pékin, le prix des emplacements pour les dépôts
de cendres temporaires, dans les tombes ou les murs, ne peuvent dépasser une durée de 20
ans. Les concessions doivent être louées pour une durée limitée, elles ne peuvent être
éternelles. Les emplacements sont généralement loués pour un délai de 20 ans, mais avec la
permission de poursuivre la location. Le droit de propriété des sols des cimetières des districts
appartient en totalité à l’Etat, ainsi que les droits de propriété des cimetières dans les
campagnes. De plus il n’est pas possible de louer d’avance une concession de son vivant
(shou xue). Les cimetières Wanan et Futian ont été crées relativement tôt, ils ont vendu des
concessions vides à des acheteurs prévoyants. En 1993 on a réglementé ces ventes car elles
favorisaient la spéculation.
Prix actuels des emplacements funéraires
Les emplacements doubles sont actuellement de plus en plus vendus dans les cimetières à but
lucratif de la ville de Pékin. Le prix moyen va de 8000 yuans à 50 000 yuans par mètre carré,
pour une sépulture de catégorie moyenne ou inférieure. Le prix monte entre 60 000 yuans et
100 000 yuans, voire plus, pour une sépulture de luxe. Les tarifs peuvent être l’objet « de
négociations en face à face ». Ci-dessous sont présentées les conditions de prix qu’il est
possible d’obtenir d’une partie des cimetières à but lucratif :
(1) le cimetière Wanan « tombe standard » (emplacement double) prix pour une location de
20 ans :
1 ère catégorie
3 ème catégorie
5 ème catégorie
7 ème catégorie
: 3600 yuans /
: 4800 yuans
: 4800 yuans
: 3400 yuans
/
/
/
/
2 ème catégorie : 4400 yuans
4 ème catégorie : 5000 yuans
6 ème catégorie : 4400 yuans
8 ème et 9 ème catégorie : 2800 yuans
En supposant que l’on achète la concession pour 20 ans dans la 4ème catégorie la plus chère,
en ajoutant tous les autres services, en gravant 30 caractères, il faut compter au total 7160
yuans. Si l’on achète la concession dans la 9ème catégorie en ajoutant tous les services annexes,
il faut compter 4510 yuans.
Le columbarium du cimetière Wanan a été construit en 1983. Après avoir été rénové en 2000,
le service de dépôt des cendres a débuté. Les frais de dépôt de cendres sont raisonnables, pour
la conservation durant une période de 3 ans, les frais se répartissent comme suit :
1ère catégorie
3ème catégorie
6ème catégorie
8ème catégorie
10ème catégorie
: 90 yuans
: 180 yuans
: 210 yuans
: 150 yuans
: 90 yuans
/
/
/
/
2ème catégorie
5ème catégorie
7ème catégorie
9ème catégorie
: 135 yuans
: 195 yuans
: 180 yuans
: 120 yuans
Actuellement le service de dépôt des cendres est suspendu car le columbarium est saturé
depuis 2008.
76
(2) La forêt du souvenir Shisanling Shuiquangou
Les frais d’entretien d’un mètre carré de pelouse vont de 1800 yuans à 2300 yuans, les frais
de gestion sont de 30 yuans par an, 600 yuans pour 20 ans. Si une stèle commémorative est
posée, 200,600 ou 1200 yuans.
(3) La forêt de dépôt de cendres du parc Jingyang est située dans la zone la plus florissante
du cimetière à but lucratif, sur un lieu de grande envergure d’inhumation des cendres aménagé
par la municipalité de Pékin. Des sépultures avec deux emplacements pour couples sont
vendues, dans des catégories différentes, moyennes et supérieures. Le prix le plus bas,
comprenant les frais de concessions pour 20 ans, le coût des matériaux funéraires et les frais
de gestion pour 20 ans, est de 6000 yuans. Le prix varie en fonction des dimensions, de la
qualité des matériaux des pierres tombales et de la superficie occupée par la sépulture. Selon
les demandes du client, le cimetière du parc Jingyang offre des services payant comme
l’inscription de caractères en or ou en rouge, le dépôt de fleurs tout au long de l’année sur la
tombe, l’accompagnement et l’organisation des cérémonies funéraires.
(4) Le cimetière paysager de la Grande Muraille Jiugongshan avec sa forêt du souvenir est un
grand cimetière à but lucratif. Il propose des petits arbres funéraires qui sont appropriés aux
salaires de la classe ouvrière dont le prix se situe entre 4000 yuans et 7000 yuans, comprenant
un arbre avec une stèle de petite dimension. Le « jardin du souvenir de l’armée invincible »
est spécialement destiné pour des militaires (4ème nouvelle armée) ayant servi la patrie. Il vend
des tombes doubles standard au prix de 28 000 yuans.
(5) Le cimetière Jiulishan est un cimetière d’intérêt public. Le dépôt de cendres est gratuit.
Ses tarifs sont très avantageux :
Une tombe avec une petite pierre tombale : 6 000 – 6 800 yuans,
Une tombe avec une plaque et un petit enclos : 12 800 – 22 800 yuans,
Une tombe avec une plaque en granit noir en forme de colline : 11800–25000 yuans
La même tombe avec une plaque en granit multicolore : 19 800 yuans.
(6) Le cimetière Futian propose un service d’entretien des stèles funéraires pour ses clients.
Le nettoyage quotidien de la tombe est assuré pour un coût de 1 000 yuans par an. Il offre des
services de dorure d’inscriptions sur stèle funéraire. Pour 30 caractères et en ajoutant les frais
d’entretien de la stèle funéraire pour une durée de 20 ans, il faut compter 29700 yuans. Ce
prix ne comprend pas le coût de la concession de 20 ans pour la tombe.
(7) Le cimetière Tiantang situé à Daxing possède des tombes, des arbres et des pelouses pour
le dépôt de cendres, des murs avec des loges pour le dépôt d’urnes funéraires, ainsi que de
nombreux autres modes de dépôt de cendres.
- frais de location de la tombe 1000 yuans (1 mètre carré) avec des frais de gestion de la
concession suivant le coût de la construction, il faut compter 5% des frais de location.
- un emplacement dans une galerie pour dépôt de cendres est loué 100 yuans par an sur une
durée de 20 ans, les frais pour travaux pour l’inhumation sont de 300 yuans.
Les services additionnels sont :
-
dorure sur une pierre tombale ou une stèle funéraire par caractère : 50 yuans,
un orchestre pour les rites funéraires : 300 yuans,
cérémonie d’adieux aux cendres : 300 yuans,
77
-
accompagnement du cercueil : 200 yuans,
frais d’inhumation : 380 yuans
Ci-dessous une comparaison des frais de sépulture à partir des données du montant des
revenus d’un Pékinois. D’après les chiffres publiés par le bureau des statistiques de la ville de
Pékin, le salaire moyen en yuans des ouvriers et employés, des professionnels des trois
secteurs d’activités (primaire, secondaire et tertiaire) de 1978 à 2007 est le suivant :
(yuans)
année
salaire
année
salaire
année
salaire
1978
673
1988
2,000
1998
12,285
1979
742
1989
2,312
1999
13,778
1980
848
1990
2,653
2000
15,726
1981
837
1991
2,877
2001
19,155
1982
863
1992
3,402
2002
21,852
1983
931
1993
4,780
2003
25,312
1984
1,086
1994
6,540
2004
29,674
1985
1,343
1995
8,144
2005
34,191
1986
1,488
1996
9,579
2006
40,117
1987
1,670
1997
11,019
2007
46,507
Nous pouvons observer deux tendances. D’abord le salaire moyen d’un pékinois a été
multiplié par 69 en 30 ans. Ensuite l’achat d’un emplacement pour le dépôt de cendres et les
frais annexes correspondent à la totalité du salaire annuel moyen d’un habitant en 2005, en se
basant sur des produits de catégorie moyenne. Une partie des habitants ayant de faibles
revenus peuvent aller acheter leur tombe à un bon prix dans un cimetière d’intérêt public. La
municipalité de Pékin a déjà indiqué que les cimetières d’intérêt public qui mettaient en vente
des tombes à des personnes extérieures à leur zone de compétence relèveraient de l’illégalité.
Les prix des sépultures présentés ci-dessus correspondent à des produits hauts de gamme. De
nombreux services sont proposés pour les défunts et les membres de leurs familles. Les
sommes récoltées pour ces prestations sont très élevées. Les exigences de la classe aisée
envers les prestations sont plus importantes que dans le passé, aussi les moins aisés espèrent
que les tarifs des cimetières n’atteindront pas des niveaux insupportables. Le 1er octobre 1996
a débuté la mise en application des « règlements temporaires d’administration funéraire de la
ville de Pékin » créant des équipements payants destinés au dépôt de cendres. Il faut faire une
déclaration auprès du bureau du gouvernement de la ville de Pékin pour créer de tels
équipements. Il n’est pas possible de construire et de gérer librement des cimetières. En 1997,
des règlements ont permis d’investir des capitaux étrangers dans la construction
d’installations funéraires si celles-ci sont dotées d’un columbarium et d’un cimetière pour le
dépôt de cendres, mais il est nécessaire de faire une déclaration aux services administratifs
pour pourvoir construire. Les capitaux étrangers peuvent être des investissements uniquement
étrangers ou en capitaux mixtes. Ils doivent être déclarés aux services administratifs de la
ville de Pékin, pour construire des cimetières à but lucratif, afin que les capitaux étrangers
entrent sur le marché ouvert de l’industrie funéraire. Pour utiliser des capitaux étrangers dans
la construction d’installations funéraires, il est nécessaire d’obtenir l’accord du département
78
de l’administration civile du gouvernement populaire provincial, de la région autonome ou de
la municipalité relevant directement de l’autorité centrale. Après examen, vérification et
accord, le département de l’administration civile des affaires nationales examine et donne son
approbation. Le gouvernement dispose de grandes capacités de contrôle pour accompagner les
investissements de capitaux étrangers dans la gestion du secteur funéraire. En ce qui concerne
les prix, « les règlements d’administration funéraire de la ville de Pékin » stipulent que les
frais de cérémonie de mise en bière doivent appliquer les règlements de la ville de Pékin et de
l’Etat. Les articles funéraires doivent être étiquetés, le Département du Commerce et de
l’Industrie contrôle les prix. Ceci freine probablement la constitution de sociétés qui
exploitent des cimetières et qui proposent des services de qualités différentes pour générer des
profits.
Depuis janvier 2009, une subvention spéciale de 5000 yuans a été mise en vigueur pour les
funérailles. On a établi un système d’assistance pour les personnes ayant des difficultés à faire
face, de leur vivant, au coût des funérailles. Le gouvernement les dispense des frais de convoi
du corps, de funérailles, de crémation et de dépôt de cendres. Plusieurs services funéraires
publics offerts gratuitement aux habitants dans certaines zones administratives. Cette série de
mesures lancées en 2009 vise à diminuer les profits des cimetières à but lucratif, ce qui
montre que le gouvernement de Pékin se préoccupe du devenir des morts sur son territoire.
Les « avis » du ministère de l’administration civile de décembre 2009 montrent également
que désormais le contrôle de la construction des cimetières sera strictement effectué,
notamment pour les cimetières à but lucratif. Dans les zones qui possèdent d’excellentes
installations d’intérêt public de dépôts de cendres, il n’est plus autorisé d’y aménager ou
agrandir des cimetières à but lucratif . La profession funéraire s’est transformée d’un secteur
de services et d’œuvres sociales assuré par le gouvernement en une industrie de services à but
lucratif. Mais la gestion de ces espaces est très contrôlée. A la fois réguler et développer :
telles sont les perspectives de développement des cimetières de Pékin.
79
結
論
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CNRS
地域 務所所長
会長定
定
定 定 定 定 定 時間 越え い
簡
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日
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礼
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い
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*
金:共 出資者
死亡
金
80
利 生
者 移譲
金
Conclusion
Natacha Aveline-Dubach
Au terme de cette journée, il apparaît que la question funéraire présente plusieurs éléments
communs entre la France et le Japon :
•On constate tout d’abord une évolution similaire de l’évolution de l’industrie funéraire, qui
a, dans les deux pays, concerné dans un premier temps la fourniture d’accessoires mortuaires
avant de se développer sous formes de services. Dans le cas de la France, le passage d’un
commerce d’accessoires à la prestations de services – en particulier pour la prise en charge
des corps – s’est opéré au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, avec la
médicalisation de la fin de vie. Au Japon, elle a été plus précoce. Au sein de la chaîne de
services funéraires aujourd’hui fortement diversifiée apparaît l’embaumement, d’origine
américaine. Cette technique s’est imposée dans de nombreux pays, la France et le Japon
n’échappant pas à la règle. Toutefois, l’embaumement a connu un bien plus grand succès en
France du fait d’une longue tradition de théâtralisation de la mort, qui fait défaut au Japon.
•Un second point commun est la structure très émiettée de l’industrie funéraire, caractérisée
par une prédominance de PME-PMI. L’importance de la notoriété dans un secteur où la
confiance est une attente majeure du service a pour conséquence un fort ancrage territorial des
opérateurs. On constate toutefois dans les deux pays une forte tendance à la concentration du
secteur, celle-ci étant plus accentuée au Japon qu’en France.
•Il serait difficile de comparer la diffusion de l’incinération, tant cette technique a connu un
destin différent au Japon et en France. Dans le premier cas, elle concerne la quasi-totalité des
décès alors qu’elle ne représente que 25% des morts en France. Toutefois, les progrès de la
crémation ne résultent pas d’une action volontariste de l’Etat comme en Corée ou en Chine,
mais d’une commune transformation des modes de vie, en particulier urbains, dans nos deux
pays. A la différence du cas japonais, la diffusion récente de la crémation en France a présidé
à une simplification des rites, une réduction de l’apparat et la privatisation des urnes souvent
conservées dans l’espace domestique.
•En France comme au Japon, l’industrie funéraire a été dans un premier temps monopolisée
par des institutions religieuses (catholiques en France, bouddhiques au Japon), sa laïcisation
ayant fait émerger de nouveaux équilibres avec deux autres catégories d’acteurs : les pouvoirs
publics et les opérateurs privés. Dans le cas de la France, la laïcisation de l’industrie a donné
lieu à des services de pompes funèbres privés mais le marché des concessions funéraires
relève de l’économie administrée, contrairement au Japon où les pouvoirs publics n’ont
jamais été impliqués dans les services de pompes funèbres et se sont très fortement
désengagés de la fourniture de sépultures.
•Un dernier point commun observé aujourd’hui est la tendance à la subjectivation des rites
funéraires notée par Pascale Trompette, qui se marque par une aspiration à vivre sa mort en
sujet. Ce n’est plus la communauté qui règle les funérailles mais le futur défunt devenu
« consommateur post-mortem ». D’où le succès que connaissent les formules de prévoyance
dans nos deux pays. La concurrence se situe désormais sur le terrain de la finance (la
prévoyance relevant de l’assurance-vie) et il est important d’en comprendre les enjeux dans
les futures recherches sur le funéraire. Des travaux portant sur les formules de prévoyance en
France et au Japon auraient donc beaucoup d’intérêt, c’est dans cette direction qu’il
conviendrait de mon point de vue de faire avancer les connaissances sur la question funéraire.
J’en profite pour remercier les personnes qui n’ont pas été sur le podium et ont participé à la
préparation de cette journée. Je tiens en particulier à saluer l’effort des deux assistantes du
bureau CNRS, Cécile Asanuma-Brice et Keiko Otoguro, à l’assistante du Centre de
81
Recherches de la Maison Franco-Japonaise, Maki Mikasa, et aux trois interprètes qui ont fait
un formidable travail.
82
Fly UP